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Opinions of Saturday, 18 July 2015

Auteur: Romeo Nana Ndidem

Lutte contre Boko Haram: L’effort de guerre, version moto-taximen

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Une réunion des syndicats du secteur veulent laver leur image souvent assimiler à celle des complices de l’ennemi.

Au sein de leur corporation, ils revendiquent un effectif d’au moins deux millions de moto-taximen, repartis sur l’ensemble du territoire camerounais. Les benskineurs, comme ils se font appeler, se disent prêts à jouer leur partition dans la guerre contre la secte islamique, Boko Haram.

C’était d’ailleurs l’objet d’une réunion de sensibilisation qui s’est tenue hier à Yaoundé. Tous les mouvements syndicaux de la capitale politique camerounaise étaient regroupés à cette occasion autour de Dieudonné Nguegho, le coordonnateur des Mouvements syndicaux des moto-taximen.

Il était question au cours de cette opération d’éveiller les consciences des conducteurs de motos sur la nécessité d’être désormais plus vigilant, d’aiguiser leur sensibilité pour ne pas être des victimes ou des proies de ces barbares que sont les adeptes de la secte Boko Haram. Selon ces syndicalistes, le métier de moto-taximan regorge en son sein une population importante qu’il faut sensibiliser, éduquer afin de contrer les exactions de la nébuleuse secte islamique. «Nous ne devons plus travailler les yeux fermés comme si on était dans un terrain conquis», souligne le coordonnateur des Mouvements syndicaux.

Une descente dans l’Extrême-Nord

Les propriétaires des engins à deux roues sont en effet très exposés ; puisqu’ils travaillent de jours comme de nuits et transportent les inconnus à tout bout de chemin. On les retrouve un peu partout dans les villes comme dans les quartiers. Les extrémistes les utilisent d’habitude comme courroie de transmission pour atteindre leurs cibles. «Quand Boko Haram a commencé dans l’Extrême–Nord, c’est avec les moto-taxis que ces gens faisaient leur sale besogne», relève Bertin Mathieu Fodjeu, président national des Syndicats des moto-taxis.

Dans la même logique que le chef de l’Etat Paul Biya, les moto-taximen estiment que la lutte contre cette secte n’est pas l’affaire d’une seule personne. «Combattre Boko Haram au niveau des moto-taxi, c’est donner l’information, c’est être avisé, c’est prêter l’oreille attentive à toute conversation avec les clients que nous transportons», articule Dieudonné Nguegho. Pour ce fait, des autocollants sur lesquels sont inscrits des numéros d’appel d’urgence tels le 117, le 119 et le 1500 ont été distribués aux moto-taximen.

Notons en effet que dans la nuit du dimanche 12 juillet 2015, Boko Haram a utilisé la méthode «kamikaze» pour la première fois en terre camerounaise. Attentat, qui a coûté la vie 13 personnes à Fotokol, une localité de l’Extrême-Nord Cameroun. Les partisans d’Aboukar Shékau ont semé déjà la psychose au sein de la population du Cameroun.

Dans la région de l’Extrême-Nord, l’activité des moto-taxis est interdite de nuit depuis plusieurs mois. «Les conducteurs de moto-taxis de la région de cette partie du Cameroun sont jusqu’à nos jours très peu sensibilisé sur les exactions que cause Boko Haram d’où la nécessité d’un prochain voyage dans cette partie de notre pays» prévois le coordonnateur des Mouvements syndicaux des moto-taximen. Les adeptes de Boko Haram sont donc avertis.