Vous-êtes ici: AccueilOpinionsActualités2015 11 11Article 343783

Opinions of Wednesday, 11 November 2015

Auteur: Jean Akoum Amiri

Les jeunes boudent l’an 33 de Paul Biya

Le 6 novembre dernier, de nombre jeunes gens et chantres des hommes politiques locaux qui ont pris d’assaut l’esplanade du parti Rdpc (Rassemblement démocratique du peuple camerounais) de Ngaoundéré. Venus de tous les coins du département de la Vina, ces jeunes hommes et femmes ont fait preuve de patience pour voir arriver les hommes politiques. Pour occuper ce temps libre, ils ont fredonné et loué le chef du parti au rythme des chants locaux.

«33 ans de pouvoir, il faut le fêter», laissait régulièrement entendre une voix aigüe de femme sans apparemment sans souci. «Nous allons certainement rentrer aujourd’hui avec de l’argent dans nos poches. C’est une occasion très rare», affirme un jeune, 30 ans. De l’argent dans leurs poches, oui ou certainement, comme qui dirait. Mais pour quel avenir ? A cette question, un jeune homme s’est voulu clair.

«Vous touchez là, une question qui intervertit mon esprit depuis plusieurs années. C’est l’interrogation de l’avenir qui m’a amené ici. Depuis que je suis sortie de l’école, je n’ai jamais eu de travail. En venant ici, j’avais un seul espoir. Rencontrer les «grands» et leur poser mes problème en arborant la tenue du Rdpc. Peutêtre que j’aurais une solution», explique Imanou Herman.

Comme lui, nombreux sont ces jeunes à la recherche de l’emploi dans l’Adamaoua. Ils militent donc sans conviction et sans amour véritable pour le Rdpc. Avec un seul espoir : rencontrer un «ange» qui pourra les sortir du calvaire. Peu importe qu’ils soient clochardisés, que leur personnalité soit bafouée. Pour les hommes avertis qui ont principalement connu l’ancien président Ahmadou Ahidjo, le mal est plutôt profond. Pis, dans la partie septentrionale du Cameroun. «Les choses vont mal. Tout ce que nous faisons aujourd’hui, c’est juste pour la survie. L’avenir est sombre. S’il faut parler d’un bilan de 33 ans de pouvoir de notre président, je dirais qu’il est mauvais.

La partie septentrionale du Cameroun est abandonnée. La famine et la guerre, le chômage des jeunes et bien d’autres choses nous envahissent. Prière aux hommes politiques de trouver des stratégies pour une solution prompte», implore Adoum Béné. Bien que certains hommes politiques de la région de l’Adamaoua appellent à la prise de conscience, les caciques du Rdpc continuent à nourrir la jeunesse de promesses. Et c’est en guise de contestation de cette politique stérile que de nombreux jeunes de l’Adamaoua, loin de se plier à toutes sortes de salamalecs, ont préféré boycotter l’an 33 du Renouveau.