Opinions of Tuesday, 14 October 2025

Auteur: Luc Perry Wandji

'Les frères du village de Paul Biya sont dans le déni'

"Je vous le dis en toute sincérité : j'ai passé une partie de ma vie (certainement par pur idéalisme) à éviter de nommer les tribus et les ethnies quand je fais une analyse politique.

Depuis, hier, 12 Octobre 2025, en voyant l'attitude de la plupart des gens, tous ethniquement proches de l'actuel président de la République, j'ai la nette impression que c'est naïf de négliger le paramètre ethnique dans la compréhension du discours politique des camerounais. En lisant certains 'frères du village' de Paul Biya, j'ai le profond sentiment qu'ils sont dans un déni total. Comme si jamais, ils ne sont imaginés observer le pouvoir, loin [par l'appartenance] de l'épicentre de son socle granitique.

Tous ou presque paniquent et laissent clairement transparaître une gêne, quand vous parlez de la victoire de Issa Bakary, Tchiroma de Garoua. Ils expriment tous ou presque, une sorte de 'peur -réflexie'qui les amène soit à nier sans rationalité la victoire de Tchiroma, soit à tempérer (par le doute sceptique) les réjouissances du peuple du changement. Ou, tout simplement en vous insultant. C'est surréaliste.

J'ai observé cette curieuse attitude même chez ceux qui critiquaient d'ordinaire le régime de M. Biya. Je les sens subitement gênés face à l'évidence de la cuisante défaite de Paul Biya. C'est absolument incroyable de voir ces "frères et sœurs du village de Paul Biya" se comporter comme si quelque chose de grave était sur le point de leur arriver. Comme si quelque chose de précieux commençait à leur échapper.

C'est à croire que, même critiquant le pouvoir, certains "frères du village" se consolaient tout de même [intérieurement] à l'idée d'être de la même origine ethnique que celui qui dirige le pays.

La tribalité est définitivement un marqueur déterminant du comportement politique au Cameroun. J'en suis résolument convaincu. Et, si c'est un vice, les Bamiléké seraient probablement les moins à blâmer en la matière. Et pourtant…

Je voudrais dire, à toutes fins utiles, qu'après le problème Bamiléké, ma prochaine grande bataille, sera de plaider la cause des 'frères et sœurs du président Biya' contre la chasse aux sorcières qu'ils semblent redouter. Jusqu'à la fin de ma vie, je serai contre la vengeance, les injustices, la méchanceté et les politiques de l'inimitié".