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Opinions of Jeudi, 13 Octobre 2016

Auteur: camer.be

Les dessous de la suspension de signature du maire de Bafang

Pierre Kwemo, maire de la commune de Bafang, président de l'Ums de Loum Pierre Kwemo, maire de la commune de Bafang, président de l'Ums de Loum

Depuis le 14 septembre 2016, le maire Ums - Union des mouvements socialistes, de la commune de Bafang est suspendu de tout engagement financier pour le compte des projets Bip de sa commune pour le compte de l’année en cours. Décision du ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, qui sanctionne ainsi l’inertie caractéristique du chef de l’exécutif municipal.

Aussi, elle ramène aux règles basiques de l’engagement des marchés du Bip, un maire affairiste qui croyait faire de son mandat à la tête de sa commune un tremplin pour ses affaires. Notre priorité consistera à faire en sorte que les budgets qui sont envoyés ici pour les projets de développement de Bafang soient effectivement consommés et contribuent au rayonnement de notre cité, qui souffre de l’inertie et du manque de vision de ses dirigeants ».

Réagissant dans nos colonnes à la suite de son élection à la présidence de la section Rdpc de Bafang Centre 1, lors des opérations de renouvellement des bureaux des organes de base du Rdpc, prince Tchoula Motto dénonçait l’incapacité de Pierre Kwemo à mettre en œuvre les projets de développement pour la ville de Bafang, faisant perdre au chef-lieu du département du Haut-Nkam près de 1,5 milliards De Fcfa de dotation financière par an.

Finalement, la décision N° 04378/L/Minépat du 14 septembre 2016, suspendant le maire de la commune de Bafang de l’engagement des projets relevant du Bip-le Budget d’investissement public, pour le compte de l’exercice 2006, vient lui donner raison. Louis Paul Motazé accédait ainsi aux nombreuses complaintes des populations découlant du blocage des marchés du Bip pour l’exercice en cours dans la commune de Bafang, blocage attribué aux manœuvres pernicieuses de son maire Pierre Kwemo, dont la fresque la plus hideuse était le non lancement jusqu’à date de nombreux avis d’offres pour la passation des marchés relatifs à ces projets par la commune de Bafang, entrainant ainsi une sous consommation des crédits au préjudice des populations de la ville pour lesquelles ils sont dotés.

Le constat avait déjà était fait au terme de l’évaluation semestrielle de l’exécution des projets relevant du Bip pour l’exercice 2016, la commune de Bafang se classant au dernier rang des établissements publics de la région de l’ouest. Selon toute vraisemblance, c’est la correspondance du préfet du Haut- Nkam adressée au Minépat le 26 juillet 2016, constatant l’inertie de l’exécutif communal dans la contractualisation en vue de l’exécution des projets relevant du Bip, à quelques mois de la clôture de l’exercice, qui a décidé Louis Paul Motazé à sévir. Désormais, suivant instruction du Minépat, il revient au Préfet du Haut-Nkam, tutelle de la commune de Bafang, de prendre des mesures urgentes pour la contractualisation de 13 projets d’importance capitale pour les populations, sous la menace de forclusion.

Mépris des procédures juridiques Mais à la vérité, au cours de sa visite du 12 juin 2016 dans l’arrondissement de Kékem, visite au cours laquelle il avait posé la première pierre de l’agropole de transformation du cacao - Neo industy, Louis Paul Motazé avait été briefé sur les dérapages procéduraux du maire de la commune de Bafang dans l’exécution des marchés en question.

Selon des sources concordantes, le maire Pierre Kwemo, en sa qualité de maître d’ouvrage, n’était pas disposé à procéder à la contractualisation des marchés relatifs à ces projets. Bien au contraire. il souhaitait plutôt lancer ces marchés au mépris des procédures juridiques usuelles en la matière, et notamment par avis d’appel d’offres, et aurait préféré le faire de gré à gré, dit-on, pour permettre à ses propres entreprises de les exécuter. Toute chose que refusait d’avaliser le préfet du Haut-Nkam, amenant ainsi le maire à bloquer la mise en œuvre de ces projets.

D’après nos recoupements, le ministre Abba Sadou des Marchés publics avait déjà attiré l’attention du maire Kwemo sur les conséquences que son inertie dans la contractualisation des marchés relevant du Bip 2016 pouvait avoir sur le bien-être des populations, avant de l’enjoindre à réviser sa méthodologie dans la passation de ces marchés, afin de la conformer aux procédures en vigueur. Sans suite. En effet, sur 15 projets relevant du Bip dans la commune de Bafang pour l’exercice 2016, 13 n’avaient pas connu un début de contractualisation jusqu’en fin septembre.

Parmi eux, l’électrification du village Batchieu - 36 011 000 Fcfa, la réhabilitation de la piste agricole sur un des axes lourds qui traverse la ville - 15 000 000 de Fcfa, la finalisation de la construction de la structure d’accueil des chutes de Mouakeu - 15 000 000 Fcfa, l’équipement en tables-bancs de 2 salles de classe de l’école publique de Famkeu - 1 800 000 Fcfa, l’organisation du concours du grand élevage de Bafang - 1 000 000 Fcfa, et bien d’autres. Reste à espérer que la procédure d’urgence à laquelle est désormais assujettie l’exécution des projets du Bip 2016 de la commune de Bafang permettra de sauver ce qui peut encore l’être avant la clôture des engagements budgétaires de l’exercice en cours.

Dans le chef-lieu du Haut-Nkam, la mesure de Louis Paul Motazé est applaudie des deux mains, tant par les acteurs de la société civile que par des opérateurs politiques, toutes obédiences confondues. et selon des coulisses qui se trament à la suite de cette mesure d’exception, certaines élites envisagent déjà de se mobiliser pour s’organiser en vue de promouvoir le développement de Bafang, et au-delà, de tout le département du Haut-Nkam. Pourvu que les ambitions de positionnement ne prennent pas le pas sur la réelle volonté d’amorcer ce développement qui fait tant défaut à ce département.