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Opinions of Tuesday, 25 August 2015

Auteur: Le Quotidien de L'économie

Le marché des véhicules neufs recule

Alors que les routes des grandes villes camerounaises restent bondées de véhicules d’occasion, les véhicules neufs restent un luxe réservé à l’administration, à certaines grandes entreprises et à quelques particuliers. L'état a pourtant adopté des mesures incitatives pour l’achat des véhicules neufs au Cameroun.

C’est le cas par exemple pour l’achat des véhicules de tourisme et utilitaires légers de moins de 05 tonnes, dont l’âge au moment de l’importation n’excède pas 07 ans, ainsi que les véhicules neufs importés par les particuliers à usage personnel qui bénéficient d’un abattement de 30% sur la valeur imposable.

Il en est de même pour l’importation des pneumatiques à l’état neuf qui eux aussi, bénéficient d’un abattement de 10%. Malgré ces mesures incitatives, les importations des véhicules d’occasions restent florissantes au Cameroun.

Une photographie de certains grands carrefours et rues des grandes métropoles du Cameroun aux heures de pointe, avec une prolifération de « cercueils roulants », en est une parfaite illustration. La grande majorité, sinon la totalité des véhicules à usage taxi sont des véhicules d’occasion.

La preuve, selon certaines statistiques de la Douane camerounaise, le nombre de véhicules importés d’occasions au Cameroun, est passé de 33 000 en 2010 à 37 000 en 2013, pendant que celui des véhicules neufs était en baisse de 7 000 à 5 000 au cours de la même période.

Mais au-delà de cette réalité, il existe au Cameroun un réel marché des véhicules neufs. L’ouverture de multiples showrooms dans les grandes métropoles (Yaoundé et Douala), et l’implantation de nombreux concessionnaires illustrent de l’intérêt que les fabricants de véhicules ont du marché camerounais.

L’ouverture annoncée en 2016 de deux usines d’assemblage et de montage des véhicules à Douala et kribi par la Cameroon Automobile Industry Company (CAIC) S.A est également à mettre à cet actif. Un projet d’un montant de plus de 92 milliards de FCFA, piloté par un consortium indochinois, GAC Gonow et Yutong, et qui va bénéficier des dispositions de la loi de 2013 fixant les incitations à l’investissement privé au Cameroun.

Mais en attendant l’arrivée sur le marché camerounais de ces véhicules neufs à bas prix « Made in Cameroon », le marché des véhicules neufs au Cameroun reste dominé par Cami Toyota et Tractafric, qui le contrôlent à environ 70,6%, selon les statistiques de septembre 2014, publiées sur le site d’informations « Investir au Cameroun ».

Selon la même source, entre janvier et septembre de 2014, les concessionnaires automobiles au Cameroun ont vendu 3 005 véhicules neufs. Avec 1 427 véhicules neufs vendus au Cameroun sur cette période, soit 47,49% de parts de marché, Cami Toyota arrive en tête, suivi de Tractafric Motors avec 23% du marché, pour 697 véhicules neufs vendus au 30 septembre, selon notre source. Les autres acteurs de ce marché sont Socada avec 18% de parts de marché, Tiger Motors avec 6,3%, Mitcam (2,3%) et Sacam (0,93%), ce ernier spécialisé dans la vente des camions.

Pour ce qui est de la clientèle du marché des véhicules neufs au Cameroun, l’Etat reste l’un des principaux clients. Lui qui selon certaines statistiques regorgent environ 50% des véhicules en circulation au Cameroun. Cela peut aisément s’expliquer par le prix des véhicules neufs pas à la portée du Cameroun moyen.

A côté de l’Etat avec ses démembrements, il y a les grandes entreprises parapubliques ou privées, il en est de même que les grands projets implémentés de part et d’autre du territoire camerounais. Le Camerounais moyen lui attendra encore la mise sur le marché des voitures « Made in Cameroon ».