Aux yeux de Paul Biya et de ses ouailles, Issa Tchiroma Bakary est coupable à la manière du loup de la fable : celui qui, pour se faire élire par une multitude de moutons, leur avait promis de devenir végétarien dans la foulée de son élection.

Contrairement aux apparences, cette métaphore n’est pas un sarcasme adressé aux électeurs de Tchiroma — que l’on ne saurait réduire à des naïfs — mais bien un clin d’œil ironique à l’endroit de Paul Biya lui-même. Car c’est à lui que Tchiroma avait jadis promis de l’accompagner jusqu’au terme de sa carrière politique.

Le potentat camerounais, pourtant grand lecteur supposé du Prince de Machiavel et du bréviaire politique du cardinal Mazarin, semble avoir oublié une maxime pourtant élémentaire en politique : les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent.