Vous-êtes ici: AccueilOpinionsActualités2022 06 07Article 663539

Opinions of Mardi, 7 Juin 2022

Auteur: Me Amedee Dimitri Touko Tom

'La candidature de Ndocki n'est qu'une candidature de provocation'

Me Michèle Ndocki Me Michèle Ndocki

L'annonce de la candidature de Me Michelle Ndocki pour la présidence du MRC et pour la présidentielle de 2025 ne passe pas auprès de certains inconditionnels de Maurice Kamto. Dans la tribune ci-dessous, Me Amedee Dimitri Touko Tom déclare la candidature de sa collègue avocate de "provocation" et de "candidature hors MRC".

Ci-dessous la tribune de Me Amedee Dimitri Touko Tom:



"Si l'annonce de candidature de Me Michèle NDOKI à la tête du MRC en 2023, pendant que ce parti travaille à faire élire Maurice KAMTO, son leader, à la Présidence de la République du Cameroun en 2025, procède d'une légalité apparente, elle me semble n'être qu'une candidature de jactance, de provocation et surtout une candidature hors MRC.

La trajectoire politique, les éléments d’analyse qui sont du registre comportemental de cette talentueuse Femme Politique, induisent une compréhension plus fine de cette « déclaration de candidature ».
LA POLITIQUE CHEZ Me Michèle NDOKI OU L’ART DU CONTRE-PIED POLITIQUE CONTRE SON PROPRE PARTI

La vie politique du MRC et de toute l’opposition est depuis quelques temps parasitée par un Ovnivisme politique dont on ne devine ni la trajectoire, ni les intentions réelles. Dans cette famille, on pourrait retrouver Joshua OSHI, Célestin DJAMEN, Michèle NDOKI…

Cette dernière, soi-disant militante du MRC, consacre l’essentiel de sa démarche politique à critiquer, contrer, réduire la démarche de son parti et de son leader. On peut énoncer un florilège de ses prises de positions publiques qui ne seraient acceptables dans aucun parti politique qui fait de la discipline de ses membres, un des atouts de son succès : se soustraire de la ligne de son parti politique et prendre contre celui-ci des positions publiques en contradiction avec ses résolutions semble être le crédo nouveau de Michèle NDOKI.
L’absence d’un tel talent dans les chantiers de construction du MRC n’est pas une banale affaire surtout qu’à défaut d’y participer, elle agite sur un autre terrain, elle multiplie des attitudes de nature à installer son parti dans l’embarras…

Ceci s’appelle simplement DES ACTES ANTI-PARTI.


L’ART DE PRENDRE LE PARTI EN ÉTANT HORS DU PARTI : DE LA LÉGALITÉ ET DE LA LÉGITIMITÉ DE LA CANDIDATURE NDOKI

L’annonce hors contexte et hors parti de la candidature de Michèle NDOKI mérite une certaine analyse, voire de la vigilance.

Que ceux qui ont la stupide idée de penser que questionner l’annonce de la candidature de Michèle NDOKI, procède d’un certain refus du jeu démocratique à l’intérieur du MRC, dont je ne suis pas membre, se ravisent : cette candidature ne fait peur à personne dans ce parti duquel elle s’est éloignée. Elle ne fait peur ni à Mamadou Mota , ni à Olivier Bibou Nissack , ni à Alain FOGUE, ni à Roland DIEUWOU, ni à Mispa AWASUM, ni à Apollinaire Legrand Oko…

En revanche, quand on est cadre d’un parti politique, et qu’en période critique de la vie de celui-ci, on rencontre « nuitamment », incognito, sans témoin, Joseph ATANGA NJI, Ministre de l’Administration Territoriale, bras séculier de la dictature de YAOUNDE, sans en informer sa hiérarchie, pour une causerie politique dont personne ne connaît la quintessence, et que finalement ladite rencontre ne sera évoquée par la prétendante au trône du MRC que quand écho en est fait par la rumeur, ceci s’appelle en politique au bas mot, un ACTE ANTI-PARTI et dans une qualification plus juste, UN ACTE DE TRAHISON ! Pas moins !
Dans ces conditions, penser que cette candidature soit sérieuse, dans le sens des intérêts du MRC, c’est faire montre d’une légèreté blâmable.
LE MRC EST-IL DEVENU UNE ÉGLISE DANS LAQUELLE ON ENTRE ET SORT QUAND ON VEUT COMME ON VEUT ?

Surabondamment, pour être candidat, Me Michèle NDOKI doit justifier de son activité dans son parti :

- Être inscrite dans le registre de l’unité de son lieu de résidence ;

- Œuvrer en toute loyauté pour la promotion des valeurs fondamentales, des buts et objectifs de son parti ;

- Veiller à ce qu’aucun de ses actes ne soit contraire aux intérêts de son parti ;

- S’acquitter régulièrement des cotisations de toutes natures décidées par le parti ;

- Justifier d’au moins 3 années de militantisme « sans interruption » au sein de son parti .

Justifie-t-elle de ces conditions cumulatives pour être candidate après une mise en veille de son activité militante au sein de son parti et ce depuis 2019 ?
Tels sont des questionnements cruciaux. Les avoir, ce n’est pas refuser la démocratie, c’est l’aimer davantage car la légalité est garante du jeu démocratique.

En sommes, la posture de Me Michèle NDOKI ressemble davantage à une imposture politique qui veut prendre le parti tout en étant hors de celui-ci.
Autant j’ai en d’autres circonstances exprimé mes inquiétudes quand s’est déployé le complot Joshua Osih - John Fru Ndi qui fait du SDF officiel, un appendice du RDPC et l’histoire m’a donné raison, autant j’exprime sur le cas NDOKI, mes plus expresses réserves en tant que militant pour changement au Cameroun".