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Opinions of Sunday, 4 February 2018

Auteur: www.camerounweb.com

Je ne compte pas sur la mort de Paul Biya - Abdelaziz Mounde

Pour envisager une alternance on ne doit pas attendre la mort de Paul Biya Pour envisager une alternance on ne doit pas attendre la mort de Paul Biya

Abdelaziz Mounde Njimbam aussi se lance la polémique qui parle du décès du président Biya. Mais lui aborde la question sous l’angle de l’alternance. Et selon lui, on ne doit pas attendre la mort de Paul Biya pour envisager une certaine alternance ou une transformation profonde du Cameroun.

Ci-dessous l’intégralité de son opinion

Je ne compte pas sur la mort de Paul Biya...

Pour envisager une alternance ou une transformation en profondeur de notre pays. Par conséquent, je ne suis pas intéressé par les hallucinations en plein jour, plein écran et plein d'awoula woula de certain enseignant d'université.

Mieux, face aux rumeurs qui déferlent sur WhatsApp comme le Mfoundi déborde de son lit ou les folles crues de la Seine, je suis aussi droit que la première aiguille de l'Humanité découverte dans les caves de Sidibu en Afrique du Sud.

Compter sur la mort, fut-elle celle d'un chef d'Etat qui est lui-même fatigué de son interminable règne, est une triple défaite de la mobilisation citoyenne, de l'opposition organisée et efficace et non des moindres du sens et de la pensée.

Césaire parlait de peuples qui ne savent pas faire foule. Nous en sommes devenus l'exemple saisissant et navrant. Pour mettre fin à un régime comme le nôtre, hérité de la colonisation française, globalement inefficace et cherchant par divers mécanismes à se reproduire à l'infini, il faut, humblement, deux ou trois choses :

- Des citoyens qui refusent la servitude
- Des citoyens qui sortent des bars et gargottes pour marcher, manifester et agir ensemble
- Des citoyens qui ne sont plus bluffés et illusionnes par les titres et statuts des opposants et candidats, mais convaincus par leur vision, la cohérence de leurs programmes, leurs idées sur la monnaie, donc la souveraineté, nos positionnements géopolitiques, les idées claires pour l'amélioration des conditions de vie, ultime et fondamental objectif de la politique avec un grand p.

Et enfin, des citoyens qui ne se jalousent pas et reconnaissent les talents de chacun au service de tous, d'une cause commune et de dénominateurs communs.

À la mort de Biya, je préfère donc des gens qui savent que pour aller au "Paradis ", il faut mourir, donc des sacrifices pas des maléfices qu'on lance dans les médias.

Organisons-nous, agissons ensemble. Bref, de la stratégie, au lieu de compter sur la " biologie "