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Opinions of Samedi, 30 Septembre 2017

Auteur: cameroon-info.net

Indépendance de l'Ambazonie: comprendre la position de l’ONU

L'ONU prone un dialogue entre l'Etat et les sécessionnistes L'ONU prone un dialogue entre l'Etat et les sécessionnistes

Dr Christian Bios, sociologue et enseignant à l’Université de Yaoundé I explique que cette solution est généralement proposée lorsqu’on constate qu’il y a des groupes marginalisés qui font l’objet à un moment donné de discrimination.

Dans un message adressé au Cameroun le jeudi 28 septembre 2017 via Stéphane Dujarric, son porte-parole, Antonio Guterres secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU) appelle à un "dialogue véritable et inclusif" entre le gouvernement et les communautés des régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest. Il s’agit selon le patron de l’ONU du meilleur moyen de préserver l’unité et la stabilité du pays. Le concept de « dialogue inclusif » utilisé dans ce message est d'une signification profonde.

« Généralement quand on arrive à évoquer la dimension inclusive, c’est parce qu’on a eu à constater qu’il y a non simplement des minorités mais beaucoup plus des groupes marginalisés qui à un moment donné font l’objet d’une discrimination. Et en évoquant donc la dimension de l’inclusion, on voudrait donc à un moment donné arriver à une forme de mise en avant de la dimension de la solidarité pour que toutes les couches sociales se sentent davantage partie prenante dans le processus de développement », explique le Docteur Christian Bios, sociologue interrogé par Radio Equinoxe.

« Dans le domaine politique, ajoute-t-il, au regard à un moment donné d’un ensemble de clivages politiques, d’une forme de conflit parfois armé, on se retrouve davantage à penser qu’il va falloir identifier le problème qui arrive à diviser aussi bien les pouvoirs publics que les mouvements qui arrivent à se constituer comme tel. Et la dimension du dialogue politique inclusif vise davantage à tenir compte des différentes parties. »
La finalité d’un dialogue inclusif selon le chercheur, est d’arriver « à tenir compte à la fois des groupes, minoritaires parfois mais sociologiquement importants dans la mesure où ils peuvent même arriver à déstabiliser l’opinion publique et arriver à penser que le problème davantage ce sont des pouvoirs publics ».

La dimension du dialogue inclusif fait davantage appel à trois indicateurs au moins, explique le sociologue. « Le premier indicateur, ce sont les acteurs à mobiliser. Le deuxième, ce sont les missions de ce comité, de cette commission et le troisième indicateur renvoie davantage à la finalité », détaille-t-il.

Un tel dialogue devrait impliquer aussi bien les acteurs de la société civile que les acteurs des différents mouvements qu’ils soient de la diaspora ou installé sur le territoire national « Il fait appel aussi bien aux intellectuels, aux chefs traditionnels, aux leaders religieux mais également à toute composante qui, par rapport à son apport, par rapport au regard même de la société, par rapport à nécessité même pour une société qui se construit non pas sur la base de la diversité des tribus mais sur la base d’une super tribalité qui aurait donc maintenant pour conséquence de construire l’Etat-Nation », laisse entendre Christian Bios.