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Opinions of Sunday, 6 March 2016

Auteur: camer.be

Il était une fois….2008

Tout commence en novembre 2007.Lors de la célébration de l’accession de Paul Biya à la tête du Cameroun, les militants du Rdpc demandent au chef de l’Etat de prendre l’initiative pour réviser la Constitution. Dans leur requête, il précise que c’est à l’effet de lui permettre de se représenter à l’élection présidentielle de 2011.

Le président de la République prend la parole plus tard, et déclare qu’il n’est pas opposé à cette volonté populaire. Mieux, il estime que la modification constitutionnelle n’est pas une mauvaise chose. A la fin du mois de février, le Cameroun sombre dans une révolte populaire dite de la faim.
Suivre 491 des manifestations, le problème de la révision constitutionnelle refait surface. Paul Biya reprend la parole sur un ton martial. Il déploie les forces de l’ordre sur le terrain pour disperser les manifestants. La session de mars est convoquée. Tous les regards sont tournés vers Ngoa Ekellé.

Le 4 avril 2008, Paul Biya, président de la République du Cameroun, dépose sur le bureau de l’Assemblée nationale, conformément à l’article 63 (1) de la Constitution de 1996, le projet de loi n° 819/PJL/AN visant à modifier et à compléter certaines dispositions de la constitution du 18 janvier 1996.
L’Assemblée nationale est en ébullition. Des députés boudent.

D’autres ont le courage d’en parler. Ayah Paul Abiné par exemple, s’oppose carrément à cette démarche critiquant ce qu’il considère comme une reculade de plus de 200 ans. L’opposition politique et la société civile dénoncent ce qu’ils appellent un « attentat contre la paix civile ». Rien n’y est fait. Le régime de Yaoundé passe outre.

Marafa Hamidou Yaya, alors ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation est désigné pour défendre le projet de loi. Il le fait. Tout va d’ailleurs très vite. Le projet ne passe pas une semaine sur la table des députés.

Il est vite examiné en commission, puis en plénière. Ainsi, l’Assemblée nationale adopte le projet le 10 avril 2008 par 157 voix pour, 5 voix contre et 15 voix nonvotants. A cette époque, le Rdpc disposait de 153 députés sur 180.