Vous-êtes ici: AccueilOpinionsActualités2024 02 14Article 760689

Opinions of Wednesday, 14 February 2024

Auteur: William Bayiha

'Il semble que Bruno Bidjang a été exclu…', William Bayiha crache ses vérités

Bruno Bidjang Bruno Bidjang

L'arrestation de Bruno Bidjang m'intéresse en tant que j'observe l'espace public camerounais pour essayer d'en comprendre les forces structurantes et les dynamiques implicites. J'y ai une petite expérience dans le journalisme.
Plusieurs jours après l'interpellation du directeur du pôle média du groupe L'Anecdote, on n'entend quasiment aucune organisation de journalistes revendiquer sa libération.

Pourquoi ?

Il semble que Bruno Bidjang a été exclu de fait de la corporation (confrérie) des journalistes.
Le contexte de son arrestation justifierait clairement une levée de bouclier de la presse.

Le présentateur vedette de Vision 4 a été interpellé après avoir publié une vidéo où il demande aux autorités de tenir compte de la souffrance des Camerounais.

Aucune rédaction n'a apporté son soutien et aucun journaliste d'influence ne s'est prononcé contre ce qui semble être une interpellation arbitraire.
Si je m'en tiens à la plateforme Mediatude, spécialisée dans la reprise de la communication autour des médias, seul l'influenceur Steve Fah s'est prononcé. Aucun syndicat, aucune association, aucun club.
Je répète : pourquoi ?

Je me suis interrogé de la même manière il y a quelques années lors de l'arrestation de Mimi Mefo et de Michel Biem Tong dans des affaires liées à la crise au NoSo.

Nous avions assisté à une bronca concernant Mimi Mefo qui avait été la première à être interpellée.

Sitôt libérée, tous les médias (à l'exception de Défis Actuels) se sont détournés de Biem Tong comme si son maintien en détention ne méritait pas la même pression.

Je ne suis pas forcément le plus grand fan de Bruno Bidjang ni de Vision 4. Cependant ce journaliste et ce média existent dans le paysage médiatique camerounais.

Une critique ordonnée de leur travail, comme celui des autres médias, est absolument salutaire. Pareillement, on ne peut pas se taire quand un journaliste est interpellé après qu'il se soit exprimé.

Se taire signifie accepter qu'un journaliste quelconque puisse être soustrait de la circulation parce qu'il a exprimé une opinion qui ne plaît pas à tel ou à tel. Se taire, c'est creuser la tombe du journalisme en tant que tel.
Il faut libérer Bruno Bidjang !