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Opinions of Friday, 23 June 2017

Auteur: Dieudonné ESSOMBA

Il ne sert à rien de critiquer Paul Biya - Dieudonné Essomba

Le président de l’Ecole Africaine de l’Economie Contemporaine, Dieudonné Essomba Le président de l’Ecole Africaine de l’Economie Contemporaine, Dieudonné Essomba

La circulaire du budget, premier acte qui ouvre la confection du budget de l’Etat de l’année suivante, vient d’être signée par le Chef de l’Etat.

Plutôt que de vous disperser dans des problématiques creuses et spéculatives, vous n’assumerez vos missions de citoyens authentiques qu’en prenant cette circulaire et en procédant aux analyses, de manière à vérifier si les orientations vont dans le sens de vos préoccupations.

Il ne sert absolument à rien d’aller hurler partout que le Cameroun n’a pas d’autoroute, n’a pas d’eau, n’a pas d’électricité, etc. Cela n’a aucune valeur critique. En effet, Biya et son Gouvernement ne sont pas des divinités qui viennent dispenser un bonheur à leur guise, mais des gestionnaires des ressources collectives du Cameroun.

Ce que les Camerounais leur demandent, ce ne sont pas des routes, des écoles ou des aéroports, mais le respect scrupuleux des engagements juridiques contenus dans le budget, seul cadre contractuel légal entre le Gouvernement et les citoyens.

Si la route X a été inscrite dans le budget, allez-vous assurer qu’ils l’ont effectivement réalisée ou alors demandez leur des comptes. Si tel pont n’a pas été budgétisé, vous n’avez pas le droit de les critiquer, car il n’y a aucun engagement juridique pour le réaliser. Mais en tant que citoyen, vous pouvez vous battre pour l’inscrire dans le budget.

Le budget est le seul cadre, l’unique cadre de la critique d’un Gouvernement. Il n’y a pas un autre ! Un citoyen qui veut contrôler son Gouvernement le fait à travers le budget, aussi bien dans la manière dont il est confectionné que dans la manière dont il est réalisé. Vous vous assurez d’abord que le Gouvernement a pris en charge vos préoccupations, et vous lui demandez ensuite s’il les a respectés.

Pas plus, ni moins !

Vous n’êtes qu’un petit imposteur si au lieu de prendre le seul cadre juridique qui fonde les engagements du Gouvernement, vous leur demandez autre chose ! Nul ne peut faire de critique pertinente sur Biya et son Gouvernement si cette critique se situe hors du budget !

Le reste, c’est du verbiage entretenu par l’ignorance ou l’escroquerie intellectuelle. Certains se sont fait une spécialité de monter en épingle des événements ou des situations particulièrement défavorables pour le Cameroun, comme des arguments contre la politique du RDPC. Cela n’a absolument aucune valeur, car la politique du Gouvernement n’est pas dans les impressions des uns et des autres, mais dans un document juridique appelé budget. Vous ne pouvez pas aller demander à Biya la construction d’une route qui n’a pas été prévue dans le budget. Et cela n’a d’ailleurs aucun impact politique : ceux qui surfent sur des thématiques de cette nature pour mener leur combat politique démontrent au contraire leur frivolité et leur terrible ignorance des mécanismes de fonctionnement de l’Etat.

La vraie opposition se présente, dès lors, comme la présentation d’une circulaire alternative à celle qu’a signée le Président Biya. Il s’agit clairement de reprendre point par point les orientations qu’il a émises, d’en mettre en évidence les limités, et de proposer ce qu’on aurait dû faire à sa place.

C’est en faisant un tel travail qu’on prouvera qu’à la place de Biya, on peut faire mieux !

Le reste n’est qu’imposture.

Le budget est lancé ! Homme politiques activistes, membres de la société civile, c’est le moment où il faut suivre le budget, c’est-à-dire, vos ressources collectives. Et ces ressources, c’est le budget.