Nous souhaitons partager avec vous un cadre, appelé les Principes de Boston, élaboré par des militants de l’ancien Southern Cameroons lors d'un atelier intensif organisé à Boston du 31 octobre au 2 novembre 2024. Ce cadre n'a pas encore été rendu public, car les Principes en 14 points ont été respectueusement transmis à M. Paul Biya afin de garantir l'engagement du gouvernement camerounais à l'égard du cadre proposé. Malgré une première réaction positive, nous estimons aujourd'hui que M. Biya n'a aucune réelle intention de s'attaquer au problème. Ses tactiques dilatoires semblent calculées pour perturber la prochaine élection présidentielle grâce à ses pratiques habituelles de fraude électorale.
Ces principes sont issus de l'atelier de Boston organisé par l'organisation Pathfinders4Peace, qui a réuni indépendantistes et fédéralistes. Des entretiens préenregistrés avec de nombreuses personnes sur le terrain ont permis d'éclairer les délibérations. L'atelier a réuni des experts de renommée mondiale en résolution de conflits, qui ont joué un rôle clé dans la résolution du conflit en Irlande du Nord et des conflits irakiens après la chute de Saddam Hussein. Leurs points de vue sur la résolution des conflits ont aidé les participants à élaborer un cadre raisonnable auquel tout gouvernement bien intentionné s'engagerait.
Comme vous le savez, notre position sur cette plateforme est fédéraliste ; nous sommes attachés à un Cameroun réunifié, gouverné comme une fédération. Mais nous comprenons également la nécessité de dialoguer avec nos frères et sœurs désormais attirés par le projet d'un ancien Southern Cameroons indépendant. Nous sommes convaincus que si les élections au Cameroun réunifié sont transparentes et équitables, et si les partis politiques compétitifs comprennent qu'ils ne peuvent gouverner sans le consentement du peuple, tous nos problèmes et les inquiétudes des différentes communautés seront résolus en interne, pacifiquement et rapidement. Nous ne pouvons pas nous permettre d'exposer notre cher pays aux caprices de jeux géopolitiques dangereux. Nous croyons fermement au peuple camerounais. Il peut façonner son propre destin et se gouverner lui-même dans un système fédéral fondé sur la responsabilité, la stabilité politique et un développement économique durable.
Nous croyons au débat public et à la transparence de notre politique. En partageant ces principes avec le public, nous appelons les populations de l'ancien Southern Cameroons, celles de l'ancien Cameroun français, les opposants politiques et la communauté internationale à les adopter comme un cadre réfléchi et raisonnable susceptible de conduire à une solution durable à la question de l'ancien Southern Cameroons. Sur cette plateforme, nous considérons que M. Biya et sa secte du RDPC constituent une menace existentielle pour la souveraineté, l'intégrité territoriale, la stabilité politique et la prospérité du Cameroun. Il est du devoir de chaque Camerounais qui aime ce beau pays de veiller à ce que M. Biya quitte le pouvoir en octobre 2025 et à ce que la menace posée par la secte du RDPC soit considérablement atténuée lors d'élections transparentes et équitables l'année prochaine. Il est impossible d'imaginer un Cameroun prospère où les institutions de notre cher pays seraient administrées par cette secte très dangereuse.
Aux habitants de l'ancien Southern Cameroons, vous devez jouer un rôle actif dans la recherche d'une solution durable. Nous pensons que cela commence par la prochaine élection présidentielle. Si chacun est libre de s'abstenir de voter pour des raisons idéologiques, personne n'a le droit d'empêcher une autre personne de s'inscrire sur les listes électorales, de voter ou de se présenter à une élection. Nous vous encourageons tous à vous inscrire sur les listes électorales et à façonner votre propre destin en votant. Par ailleurs, il est depuis longtemps révolu le temps où nous pouvions considérer le RDPC comme un simple parti politique susceptible de contribuer à la résolution des griefs des habitants de l'ancien Southern Cameroons. Le RDPC représente une menace existentielle pour les habitants de l'ancien Southern Cameroons. Nous n'approuvons aucune violence en politique ou dans la société civile. Il ne s'agit donc pas d'un appel à la violence. Nous recommandons vivement d'éviter tous les habitants de l'ancien Southern Cameroons qui sont encore affiliés à cette secte, prétendant qu'il s'agit d'un parti politique raisonnable. Les intentions malveillantes de M. Paul Biya envers la population de l'ancien Southern Cameroons se sont révélées encore plus évidentes au cours de ces années d'attente pour que le gouvernement camerounais prenne des mesures concrètes pour résoudre les griefs légitimes de la population de l'ancien Southern Cameroons et le conflit armé en cours. De nombreux soldats camerounais patriotes ont perdu la vie en combattant dans un conflit qui aurait pu être évité par une solution politique. De nombreux compatriotes de l'ancien Southern Cameroons ont été torturés et sommairement exécutés par leurs propres frères et sœurs. Nous devons mettre un terme à ces massacres.
Nous appelons tous les principaux leaders de l'opposition candidats à la présidence à adhérer publiquement à ces principes et à redonner espoir à la population aliénée et traumatisée de l'ancien Southern Cameroons. Il leur incombe de reconnaître la valeur de ces principes, qui concordent largement avec leur objectif déclaré de trouver une solution durable au conflit prolongé dans l'ancien Southern Cameroons.
Bien que nous soyons en désaccord avec l'objectif déclaré de ceux qui réclament l'indépendance de l'ancien Southern Cameroons, nous félicitons leurs représentants présents à l'atelier pour leur engagement à défendre les principes proposés lors du dialogue et des négociations, et à respecter ensuite les résultats du dialogue. Nous sommes convaincus qu'en nous engageant sincèrement et honnêtement sur les causes profondes de la question de l'ancien Southern Cameroons, nous comprendrons tous que la Fédération du Cameroun, née en 1961, est notre seul foyer ; personne ne peut ni ne doit nous priver de ce sentiment d'appartenance, ni nous priver des avantages de la citoyenneté.
Que Dieu vous bénisse. Que Dieu bénisse notre pays, le Cameroun, alors que nous traversons les difficultés engendrées par de nombreuses années de gouvernement allergique au dialogue avec son peuple, accro à la fraude électorale et négligent dans la gestion de notre histoire délicate. Par la grâce de Dieu, nous surmonterons les défis posés par cette gouvernance irresponsable.