Explosion du four d’Acero Métal : le bilan fait état de 7 morts ; les résultats de l'enquête bientôt livrés

Le bilan de l’explosion, le 20 mars 2023, du four d’Acero Metal, fonderie artisanale de fer située dans la zone industrielle de Douala-Bonabéri, ne cesse de s’alourdir sans la moindre information officielle.

Selon nos investigations, au moins sept des 10 victimes de brûlures au 3è degré sont déjà décédées. Il s’agit d’un Indien, un Centrafricain et cinq ressortissants camerounais. La majorité de ces victimes ont rendu l’âme entre le 21 et le 23 mars 2023, c’est-à-dire quelques jours seulement après leur arrivée à l’hôpital général de Douala, qui possède un service de grands brûlés.

Il s’agit de :

- Un Indien que nous n’avons pas pu identifier, arrivé au sein de l’entreprise 10 jours plus tôt. Il est décédé le 21 mars 2023 et aurait été incinéré ;
- Nlend Issac (Camerounais), temporaire de la société indienne Hajaap appartenant également aux patrons d’Acero Metal, et muté à Acero Metal. Il est décédé le 21 mars 2023 et le corps a été transféré à la morgue de l’hôpital Adlucem ;
- Mamdou Benoît (Camerounais), temporaire Acero Metal décédé le 22 mars 2023, dont le corps a été transféré à la morgue de l’hôpital Adlucem ;
- Kwale Simplice (Camerounais), temporaire Hajaap muté à Acero Metal. Décédé le 22 mars 2023, dépouille transférée à la morgue de l’hôpital Adlucem ;
- Lekani Olivier (Camerounais), temporaire Hajaap muté à Acero Metal. Décédé le 23 mars et inhumé le 25 mars 2023 ;
- Moussa Adamou (Camerounais), temporaire Acero Metal décédé le 23 mars et inhumé selon la tradition musulmane le 24 mars 2023 ;
- Bombalang Peri (Centrafricain), temporaire Acero Metal décédé le 28 mars 2023, dépouille transférée à la morgue de l’hôpital Adlucem ;

Jusqu’ici, c’est l’omerta qui entoure les décès de ces employés, qui pour la plupart travaillaient dans des conditions exécrables, pour une rémunération journalière de 3 000 à 4 000 FCfa. A côté de cette Omerta, le déplacement des corps vers une autre morgue de la ville de Douala, ou même l’enterrement précipité de certains corps, alors qu’une enquête judiciaire a besoin de pièces à conviction pour établir les responsabilités, laisse croire à une sorte de dissimulation de l’ampleur réelle des dégâts causés par l’explosion du four d’Acero Metal le 20 mars 2023.

En guise de rappel, deux jours après cette explosion du four d’Acero Metal, c’est-à-dire le 22 mars 2023, le ministre par intérim de l’Industrie, le Pr Fuh Calistus Gentry, a ordonné au gouverneur de la région du Littoral, Samuel Ivaha Diboua, d’apposer les scellés sur les installations de cette usine, qui « fonctionne en marge des dispositions pertinentes de la loi imposable en matière d’établissements classés dangereux, insalubres et incommodes ». A ce jour, les installations de l’usine ne sont toujours pas scellées.

Le 28 mars 2023, le gouverneur du Littoral a mis en place une commission d’enquête mixte, dont la copie est attendue le 7 avril prochain.