Opinions of Thursday, 10 July 2025

Auteur: Michel Ngatchou

Depuis son lieu d'exile, Michel Ngatchou lance un appel aux Camerounais

Chers compatriotes, je tiens à adresser mes salutations les plus fraternelles à toutes celles et ceux qui, ces derniers jours, ont exprimé leur inquiétude face à ma disparition soudaine des réseaux sociaux et de l’espace public camerounais. Vos milliers de messages, vos appels, vos alertes résonnant d’un bout à l’autre de la toile, témoignent d’un attachement sincère et d’une veille citoyenne que je ne peux que saluer avec une profonde reconnaissance.

Soyons lucides; en cette période charnière de l’histoire politique de notre pays, à l’approche des échéances électorales de 2025, mon engagement, mes prises de position claires en faveur de l’opposition républicaine et notamment du Mouvement Pour la Renaissance du Cameroun - Cameroon Renaissance Movement (MRC) font de moi, aux yeux du régime RDPC / CPDM en place, une voix perçue comme dangereusement subversive sur le front numérique.

Face aux pressions croissantes des compatriotes et aux alertes répétées des services spécialisés, il m’a fallu, dans l’urgence, trouver un échappatoire pour préserver à la fois mon intégrité personnelle et ma capacité à continuer le sensibilisation, l’éducation, l’encadrement et l’accompagnement du peuple vers le changement.

Je n’ai pas encore officiellement repris du service. Mais je tiens à vous le dire sans détour, cela ne saurait tarder. Mon silence n’est ni un renoncement, ni une abdication. Il s’inscrit dans une stratégie de recentrage et de repositionnement, dans la continuité de la ligne que j’ai moi-même définie pour cette année 2025 et même après, celle de l’engagement politique total, lucide et sans compromission.

À ceux qui, par bienveillance ou par inquiétude, m’ont suggéré de me détourner de la parole politique, je réponds par une interrogation que je vous partage : Faut-il trahir le serment de Frantz Fanon, selon lequel "chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, la remplir ou la trahir ?"
Pour ma part, le choix est fait : je refuse la trahison.

À vous, Camerounaises et Camerounais, internautes ou pas, vous qui gardez allumée la flamme de l’espérance démocratique, je veux dire ceci : mon retour est imminent sur la toile avec un accent non édulcoré.

Il s’inscrira dans la continuité d’un engagement au service de quarante millions d’âmes interpellées par la brutalité d’un système françafricain, toujours prompt à étouffer nos aspirations populaires.

En attendant de retrouver la stabilité nécessaire pour mener à bien cette mission sur Facebook, youtube, tiktok et autres, je vous fais la promesse de reprendre, très prochainement, toute ma place sur le chantier qui nous interpelle.

Un chantier dont l’échéance est claire : Octobre 2025, où il nous faudra, ensemble, porter haut la volonté du peuple camerounais vers sa propre libération.
Qu’ils coupent déjà internet…