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Opinions of Vendredi, 16 Février 2018

Auteur: Patrice Nouma

De belles rafales de giffles à Enoh Meyomesse jugé ingrat

Enoh Meyomesse Enoh Meyomesse

La particularite de Facebook est que lorsque mon nom est tangue, je suis informe et suis oblige de lire ce qui tangue mon nom - ou presque. Tout de suite je lis les éclats de rire de Enoh Meyomesse devant une remarque d'un des lecteurs de sa prose venimeuse qui mentionne la question de l'ingratitude soulevée en premier par Maitre Jean De Dieu Momo, et surtout, le retournement de la situation typiquement camerounais qui veut faire du bourreau la victime, et c'est-a-dire transformer les Bulu en victimes dans la guerre contre les Anglophones, retournement utilisé ici par un Camerounais basé à Bruxelles - Rufau Umaru 'Bi Mbuldi. Deux points donc, auxquels j'aimerai bien répondre:

1) il faut sans doute enseigner tout a un être qui n'a pas de coeur - Enoh Meyomesse. La culture politique de la Gauche n'est pas fondée sur la gratitude, la c'est la culture de la Droite, qui ainsi fabrique la soumission, le parrainage et la caporalisation - et Rufau parle d''esclave.' Lui qui est Peuhl en sait beaucoup de choses. La culture de la Gauche, elle, est plutôt fondée sur la solidarité, une solidarité qui dans son extension est internationale, et a fait que Fanon devienne Algérien, et que le Che devienne Cubain, et risque sa vie au Congo et aille mourrir dans la foret du Venezuela. La solidarité, c'est l'extension de la fraternité, dont le socle c'est ceci - celui qui se sacrifie, moi donc par le cas d'espece, n'attend rien du tout de celui pour qui il se sacrifie.

Même pas et surtout pas la gratitude, car je suis de Gauche. J'ai donné cette leçon a Enoh Meyomesse déjà a Yaoundé en mai 2015, quand il venait a mon hôtel prendre une de ses mensualités, et je lui ai dit ceci: 'Enoh, je te donne chaque mois 100,000Fcfa depuis quatre ans, mais le reste de l'argent collecté-la, je vais l'investir dans la construction d'un pont a Biyem Assi, le pont pour lequel je suis venu au Cameroun à mes propres frais et paye la chambre d'hôtel ou je suis ici à mes propres frais. Ce sera ta propre contribution.' La solidarité batit une chaine qui implique, pour ce qui est de la Gauche, tous les souffreteux de la terre: les gens qui donc, sont écrasés par l'Etat, la veuve et l'orphelin proverbiaux, et dans le cas d'espèce ce sont les Anglophones - Enoh veut qu'ils soient tués, parce que dit-il, ils sont 'Biafrais.'

Dans le cas d'espece c'était un Américain en prison, moi - Enoh voulait que je demeure en prison, pour avoir enfreint à une loi, ce qui le dérange. Avant c'étaient les homosexuels - Enoh voulait, et veut qu'ils soient mis en prison. La demande de gratitude est un réflexe de la Droite, moi je suis de la Gauche, et ce qui fonde mon action, mes actions, c'est la solidarité, et voila pourquoi je porte des t-shirts quand j'agis, la solidarité internationale, et c'est cette solidarité-la qui, en me sortant de prison - la ou Enoh voulait que je reste - et cela en 21 jours seulement alors qu'il y a passé quatre ans, a démontré qu'elle est le socle de notre avenir. Pour le dire en langage camerounais afin qu'il comprenne bien enfin, Dieudonné Enoh, moi-ci, Patrice Nganang, je n'attends rien de toi. Rien du tout. Garde tes Euros, et utilise-les sur ta famille et sur toi. Cela doit être clair.

2) sur les bourreaux qui se veulent victimes, je dois d'abord préciser que je suis sur et certain que de 1960 a 1994, les Hutu au Rwanda utilisaient le langage de Enoh pour légitimer leur discrimination des Tutsi, et que c'est justement leur légitimation de la discrimination par l'idéologie, et leur défense du crime de masse par l'idéologie, qui a pousse les Tutsi a prendre les armes. La légitimisation de la discrimination, c'est la main-mise des Bulu sur l'administration camerounaise, sur l'armée, et la transformation de ces deux-la, l'administration et l'armée camerounaises donc, en machine genocidaire contre les Anglophones - et cela devant nos propres yeux. Le terme 'pouvoir bulu' n'est pas de moi, car j'utilise plutôt le terme 'Etat tribal' dans mes propres analyses politiques pour parler de l'Etat dans l'Etat, de l'Etat profond ('deep state') donc.

Ce terme est d'un commissaire de la Police Judiciaire ou j'étais en prison, et il reprend verbatim le concept de Dieudonne Enoh lui-meme, concept exprime dans son livre sur le 'G-Bulu' qui veut tout simplement dire 'Gouvernement Bulu'. A moins qu'on ne veuille une chose et son contraire, le gouvernement bulu, c'est bien le gouvernement du Cameroun par les Bulu, et c'est bien le pouvoir bulu - et Enoh Meyomesse est bien Bulu! Alors, je ne comprends pas ce qu'il veut, ce qu'il pense, ce qu'il croit exprimer quand il parle soudain des 'Beti', quand lui-meme a toujours et n'a toujours parle que des Bulu - accusant spécifiquement Mebe Ngo'o avec qui il est devenu ami, de l'avoir jeté en prison. Et Mebe Ngo'o est bien Bulu. Qu'il soit soudain devenu l'ami des Bulu qui quand il était en prison le voulaient condamné, qui quand il était a Bertoua dans la cave de la gendarmerie le voulaient mort (et je parle ici de son homonyme Xavier Messe, Bulu aussi, et je parle ici de Leon Messi, Bulu aussi), c'est sa propre cécité devant la vie, mais elle ne peut pas être mienne.


Je fonde mes analyses sur celle d'autres personnes qui ont accès à ce qui est de plus hideux dans notre pays - la manufacture du génocide, dans le mauvais coeur des Bulu, et ici il y'a récidive, 1984 contre les Peuls, et 2016 contre les Anglophones. Comme chacun, je suis surpris de voir que Enoh croie qu'il est facile de se retirer de la glue sanglante qu'il crée avec ses frères Bulu, en 1) se cachant dans un ensemble plus vaste, les Beti, ou alors 2) en accusant les victimes de ses rackets et de sa haine, les Anglophones, d'être des bourreaux.

Les Camerounais et les gens ne sont pas bêtes, et tous ceux qui par solidarité, je dis bien par solidarité, ce concept de la Gauche, l'ont supporte quand il était en prison - et ceux qui l'excitent aujourd'hui-la voulaient qu'il reste en prison quand il y etait, y compris le Umaru de Bruxelles-la qui donne écho à ses inepties, apres avoir manque de saborder le CODE - le regardent s'engluer dans la marre sanglante que les Bulu créent dans ce pays, et surtout, le découvrent manquer de solidarité. Découvrent donc qu'il est plutôt de l'extreme Droite la plus fascisante qui existe dans ce pays, parce que genocidaire.


C'est évident qu'il ne peut pas - et moi non plus je ne peux pas - payer en retour la générosité qui lui a été montrée, mais ce que la Gauche met sur la balance, c'est la solidarité, et de cela il est incapable, prouvant ainsi que la Gauche pour lui n'est que masque pour une idéologie genocidaire qu'il exprimait déjà en 1992 dans les médias, que je ne lisais pas, et qui, avec l'âge, et un peu de confort, revient en force.