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Opinions of Vendredi, 16 Juin 2017

Auteur: camer.be

Dévaluation du franc CFA: ces dirigeants africains pointés du doigt

Les dirigeants africains pointés du doigt Les dirigeants africains pointés du doigt

Faisant suite à mon post d’alerte sur le projet de dévaluation du franc CFA, beaucoup de facebookeurs tirent à boulets rouges sur la France comme si elle était responsable de tous les péchés d’Israël. La méconnaissance du fonctionnement des relations commerciales internationales ne devrait pas nous conduire à tirer des conclusions hâtives comme celle devenue récurrente de quitter le Franc CFA tout de suite.

Ce serait une erreur suicidaire en l’état actuel des choses. Mais nous pouvons exiger que le franc CFA devienne une devise comme le yen, le dollar, la livre sterling ou l’Euro et que nous puissions acheter nos marchandises sur le marché international avec le franc CFA. Apres tout le CFA pourrait devenir la monnaie africaine. Naturellement ceci est en débat.

Mais comme on dit en Afrique, c’est la patate qui a voulu qu’on la mange cru. Dans notre commerce adultérin avec la France, l’Afrique centrale a importé en Chine ces dernières années plus qu’en France , en violation de l’engagement de fidélité dans nos rapports commerciaux que promettait la signature de l’acte de mariage monétaire de 1972 au terme duquel la France garantirait comme un assureur la convertibilité de notre monnaie de manière illimitée en compensation de sa gestion et de sa fabrication de ladite monnaie.

Le compte des opérations mis en place en France a pour but d’enregistrer toutes nos exportations et sert à payer aussi bien nos importations que nos dettes. Ainsi à chaque exportation de café, de cacao, de pétrole etc le Trésor Français conserve 50% en devise pour pouvoir payer nos prochaines importations et nous paie le reste en CFA pour nos besoins locaux. A l’inverse, lorsque nous importons du riz, de l’ail, des cure-dents de chine ou d’ailleurs, le Trésor français débourse le montant correspondant en dollar, Yen, Euros etc pour payer nos clients.

Et c’est ainsi que si nos importations sont supérieures a nos exportations, nos réserves seront vite épuisées. Et nos réserves s’épuisent davantage plus vite si le fournisseur, au lieu d’être la France qui était jusque-là notre premier et unique partenaire commercial, si le fournisseur est chinois, indiens, Brésilien ou japonais. Le taux de change du dollar ou de l’euro ou du Yen varie sur le marché international chaque jour.

Mais l’Afrique ne l’a jamais ressentie parce que la France garantissait la convertibilité illimitée de notre monnaie. Oui, dans nos rapports commerciaux chacun jouit des bénéfices et on ne peut pas reprocher à la France d’avoir jouit elle aussi. Le problème survient lorsque l’Afrique a commencé à commettre l’adultère avec de nouveaux partenaires, de jeunes mâles plus avenant et offrant de meilleures conditions (même s’ils ne sont pas forcément plus robustes).

Mais le vice caché du taux de change ne pouvait pas nous être durablement profitable et quoique nous jouissions abondamment de ces nouveaux commerces adultérins avec ces nouveaux étalons commerciaux, nous perdions dans le gaspillage de nos réserves du compte d’opération.

Ce que n’ont pas fait les pays de l’Afrique de l’Ouest plus frigides ou moins fougueux, comme la côte d’ivoire et le Sénégal, ou même le Mali et le Niger où malgré l’exploitation de l’Uranium, ses réserves sont encore importantes du moment que le Niger n’a vendu son Uranium qu’à Areva et donc à la France.

Plus grave, ce qui nous a coulé en Afrique centrale, au-delà de notre infidélité consacrée par une jeunesse panafricaniste harakiri, est que nos dirigeants, non contents de pratiquer à ciel ouvert un Kâma-Sûtra commercial anti patriotique et destructeur du mince tissu industriel et agricole africain, ont été corrompus par des opérateurs économiques véreux et égoïstes et les multinationales du même préservatif. Ainsi, en dehors du pétrole, le café, le Cacao, le bois, la banane et les fruits de Djombe sont exportés par des entrepreneurs commerciaux privés.

Mais ceux-ci, contrairement aux prescriptions du FMI et au su de certains dirigeants corrompus, exportent leurs marchandises sans que celles-ci soient enregistrées dans le compte des opérations du Cameroun en France, ni dans celui du Gabon pour ce qui est du Manganèse gabonais. Le crime économique ici est que ces entreprises se font directement payer par leurs clients à la maison-mère.

Ainsi en est-il de la Compagnie fruitière de Djombe qui serait payée directement à Marseille et ne rapatrierait au Cameroun que les miettes destinées au Salaire du personnel et à l’entretien des locaux. Les chinois cultivent le riz à Mbalmayo pour l’exporter en chine et nourrir leur milliard trois cent millions d’habitant, n’est-ce pas ? Je ne trahi pas un secret. Est-ce qu’ils passent par le compte d’opérations pour enregistrer leurs exportations ou leur a-t-on signé une convention plus favorable et dérogatoire dudit compte ?

Les Brasseries disposent d’une centrale d’Achat qui achète au prix fort et exclusivement tout ce dont elle a besoin, l’évasion fiscale et monétaire passe souvent par là. Bolloré et les autres ne font-ils pas pareil pour rapatrier leurs bénéfices exponentiels ? Le PMUC, PECTEN, Orange et MTN font comment pour sortir avec leurs bénéfices ?

Alors si notre compte des opérations n’est pas approvisionné et que les maigres réserves qu’il y avait sont ponctionnées par nos importations de champagne, de vin et de la luxure, pourquoi accuser notre partenaire la France ? Lorsque la balance commerciale ne correspond pas à la balance des paiements, qui est coupable ? Soyons sérieux et ne rejetons pas la faute sur les autres alors que les coupables construisent des châteaux parmi nous.

Toutefois je ne doute pas que la France soit prompte à exécuter sa part de prestation en injectant des devises dans nos économies malmenées par une gestion malheureuse des gens qu’elle a soutenu comme étant son meilleur choix. Sans doute va-t-elle s’apercevoir que l’alternance politique, comme en Afrique de l’Ouest, est une solution économique quel que soit le bout par lequel on prend la chose.

Elle crée une saine compétition et combat l’impunité par sa seule existence.