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Opinions of Lundi, 29 Novembre 2021

Auteur: English Cameroon for a United Cameroon

Démission de Dion Ngute: 'Kamto affiche les belles couleurs de la lâcheté francophone'

'Faire trébucher Ngute ne fera pas l'affaire' 'Faire trébucher Ngute ne fera pas l'affaire'

La dernière sortie du leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) a du mal à passer au sein de l'opinion publique camerounaise. Face à la crise sécuritaire qui secoue la zone, le Prof Maurice Kamto exige la démission du premier ministre Joseph Dion Ngute et de l'élite anglophone. Pour les activistes anglophones de la plateforme "English Cameroon for a United Cameroon", cette démarche du leader de l'opposition camerounaise est "une telle action est une belle distraction de sa focalisation erronée sur la réforme d'un code électoral dont la réalisation dépend de la magnanimité d'un inconscient, nonchalant, accro à la fraude électorale, appelé M. Biya".

Trop peur de demander à M. Biya de démissionner, il saute sur la sous-classe camerounaise, ces imbéciles anglo comme le Premier ministre irrespectueux.

M. Kamto a appelé M. Dion Ngute et d'autres responsables anglophones élus et nommés à démissionner. Il estime que cela va créer ce qu'il appelle un "électrochoc" pour le régime et accélérer ainsi la résolution du conflit armé dans l'ouest du Cameroun. Une telle action est une belle distraction de sa focalisation erronée sur la réforme d'un code électoral dont la réalisation dépend de la magnanimité d'un inconscient, nonchalant, accro à la fraude électorale, appelé M. Biya.

Il y a une manière bienveillante d'interpréter cet appel de M. Kamto. Appelons cela sa première campagne politique pour une éventuelle élection présidentielle lorsque M. Biya officialise sa démission en tant que président en raison de son incapacité à remplir son devoir constitutionnel. Le paysage politique est tel que M. Dion est le militant du RDPC méritant et peut-être le plus fort actuellement non emprisonné. Si le RDPC tentait de rester au pouvoir par le biais d'élections transparentes, libres et équitables, il aurait alors M. Dion Ngute comme président. Ce fait est tout à fait à côté du chaos déontologique au Cameroun où les journaux ont été payés pour promouvoir d'autres ministres alors qu'ils signaient des chèques ou visitaient les stades encore et encore avant de s'envoler pour le Caire pour implorer la CAF de ne pas retirer la prochaine compétition de football. Si alors M. Kamto est en mode campagne, alors il est raisonnable qu'il essaie de faire commettre à M. Dion Ngute une bévue de démission. Mais même si M. Dion Ngute ne démissionne pas, M. Kamto espère dissimuler son engagement trop transparent et discutable dans le conflit du Cameroun occidental en présentant M. Dion Ngute comme l'anglophone qui a laissé tomber les anglophones. Ce deuxième point ne fonctionnera probablement pas ; tous les anglophones se voient comme une victime, à part quelques brutes vulgaires et cupides ici et là. S'il s'agit d'une campagne politique pour le troisième président, M. Kamto ne peut qu'espérer que M. Dion Ngute se discrédite au sein du parti RDPC en démissionnant. Cela affaiblira le parti RDPC et facilitera le cheminement de M. Kamto vers la présidence.

Il est également possible que la lecture charitable ci-dessus du message de M. Kamto soit erronée. Nous nous retrouvons avec la situation alarmante qu'il peut réellement vouloir dire ce qu'il dit comme une solution potentielle au conflit. On espère que ce n'est pas le cas. Mais son détournement malavisé de l'indignation citoyenne loin de la démission de M. Biya au code électoral suggère une certaine France-Afrique tremblante au nom du monarque homme-dieu à qui un appel direct ne peut être fait pour démissionner.

Le comble de la lâcheté des francophones consiste dans leur incapacité à résister à 40 ans de dictature. Et après avoir observé comment le gouvernement de M. Biya a mal géré un projet séparatiste, a délégué ses pouvoirs au-delà des dispositions constitutionnelles, a cessé de faire semblant de faire ses devoirs, il faut se demander qui a ensorcelé les Camerounais de l'Est avec une telle lâcheté qu'ils ne peuvent implacablement appeler M. Biya à livrer un discours de démission.

- Cette maladie incurable ne se trouve en aucun cas chez M. Kamto. Les militants du parti RDPC n'ont pas d'opinion personnelle ; M. Biya, en tant que président de son parti, a le dernier mot sur tout, y compris les questions personnelles. Le frère protestant, M. Niat Njifenji, président du sénat, aurait été à genoux suppliant M. Biya de le laisser démissionner et prendre sa retraite en raison de problèmes de santé. M. Biya lui aurait dit qu'il était assez bien pour continuer à faire son travail et qu'il ne devrait pas démissionner. A chaque fois que cette assurance est donnée, le vieillard protestant sursaute avec un certain sursaut d'énergie et se sent beaucoup plus jeune. Voilà à quel point l'homme-dieu à la tête du RDPC est mystique.

- Même ceux qui donnent l'apparence d'être une opposition farouche, comme l'hon. Jean-Michel Nintcheu, ils ont tendance à attaquer ceux qui travaillent sous M. Biya, renforçant le mythe selon lequel l'échec de M. Biya n'est pas de sa propre faute. On nous a fait croire que cet homme est le libérateur du Cameroun ; il est infiniment sage, incorruptible, travailleur, sans sommeil alors qu'il surveille le Cameroun 24h/24 et 7j/7. Cette infection de la psyché camerounaise par ce poison a commencé au Cameroun oriental avec des phrases telles que Père de la Nation. Aujourd'hui, même certains ouest-camerounais sont épargnés par cette maladie. Même les séparatistes ambazoniens aspirent à discuter avec M. Biya qu'ils protègent par inadvertance au pouvoir. Au lieu de concentrer son énergie à appeler M. Biya à démissionner, M. Jean-Michel Nintcheu s'est concentré sur M. Manaouda pendant la pandémie de COVID. C'est la récompense de la tentative du ministre de lutter contre la pandémie alors que M. Biya fuyait la présidence vers un bunker où il continuait sa prière quotidienne pour un accès miraculeux à l'élixir de vie afin qu'il puisse présider pour toujours et à jamais, profitant de son jeunesse éternelle. Après une brève agitation, focalisée à tort sur la preuve de vie de M. Biya, M. Kamto a déplacé son attention après ce strict minimum de preuve vers le jeu plus sûr de la révision du code électoral pour rester inoffensif et pertinent sans offenser l'homme-dieu.

- Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles M. Biya devrait maintenant prononcer un discours de démission et lancer la campagne pour l'élection du troisième président comme le prévoit la constitution. Tout observateur averti doit désormais savoir qu'un transfert politique du pouvoir à la présidence précédera la résolution durable du conflit dans l'ouest du Cameroun. Seules la lâcheté et une certaine spécialisation dans la gueule au nom de l'analyse politique peuvent expliquer l'incapacité des Camerounais francophones à énoncer une évidence et à se battre pour cela : pour le bien de notre cher pays, M. Biya aurait dû démissionner depuis longtemps ; il devrait démissionner tout de suite !

- M. Kamto présume que les anglophones ont rejeté ceux que leurs frères et sœurs font toujours partie du gouvernement dirigé par le RDPC. Quelques-uns oui; mais la plupart d'entre eux sont considérés comme de pauvres créatures victimes et pourtant forcées de prétendre être satisfaites de l'État unitaire inconstitutionnel et de la marginalisation. Des délégations d'anglophones ont été envoyées au NW et au SW pour aller parler à leur peuple. Les trois premiers ministres, Mafany Musonge, Philemon Yang et Dion Ngute ont été reçus avec la courtoisie prescrite par le système de valeurs de l'Ouest Cameroun. Le message retentit en permanence à chaque fois : Nous sommes désolés que vous deviez jouer le garçon de maison ; va dire à ton maître de venir lui-même. Nous voulons un retour au fédéralisme avec des droits étatiques supplémentaires. Il peut être demandé à l'opposition de faire plus pour s'opposer formellement au RDPC et mettre les gens à la rue. Mais tout anglophone sait que les militants et les ministres du RDPC sous Biya n'ont pas de voix. Certains ministres n'entrent même jamais dans le « impie des impies » du temple homme-dieu. Un francophone ne se fait donc pas aimer du peuple anglophone en blâmant les victimes d'une monstruosité centralisée et en demandant aux victimes de se sauver. Et sauve-nous, lâches francophones.

- Ce jeu bon marché de M. Kamto n'attire pas les anglophones. Il est évident que M. Kamto est trop prudent en essayant de jouer les gentils et peut-être d'être assez présidentiel par les scélérats qui contrôlent notre pays. Un tel M. Kamto ne peut pas risquer de se concentrer sur la démission de M. Biya. Un tel langage choque les oreilles des électeurs de l'Est, même ceux qui peuvent détester M. Biya. C'est l'aboutissement de la France-africanisation de l'esprit. Cet esclavage mental est pourtant incurable.
Cette lâcheté est bien notée, mais les anglophones auraient aimé entendre M. Kamto déclarer sans équivoque que le référendum de 1972 était inconstitutionnel, le Cameroun est toujours de fait une République fédérale, l'État unitaire de M. Biya est illégal, et nous devrions revenir au fédéralisme, fixant les erreurs de Foumban qui ont donné trop de pleins pouvoirs au président fédéral. Ces anglophones aimeraient entendre M. Kamto continuer d'exiger, comme il l'a tenté par le passé, une Commission vérité, justice et réconciliation pour traiter les nombreux crimes de guerre commis par les forces gouvernementales, leurs officiers et les séparatistes ambazoniens. Jusqu'à ce que de telles exigences clés soient formulées : le rétablissement du fédéralisme et de la Commission vérité, justice et réconciliation, les anglophones doivent continuer à voir M. Kamto soit comme faisant preuve de tout à la lâcheté familière des francophones, soit dans la campagne pour la prochaine élection présidentielle au cours de laquelle nous nous attendons à voir un match up de deux candidats forts : M. Kamto et M. Dion Ngute.

- Voyant combien risible est la thèse selon laquelle M. Kamto rend publique par inadvertance la lâcheté francophone et la peur de l'homme-dieu, nous devons céder à l'impulsion d'être charitable et mépriser cette astuce : M. Maurice Kamto est en mode campagne ; son adversaire le plus fort est M. Joseph Dion Ngute, et il veut que M. Ngute trébuche afin qu'il puisse gagner le prochain grondement dans la jungle par confiscation.

Mais les Camerounais veulent du spectacle. Même si les élections de la FECAFOOT seront finalement annulées, ils aiment le sport de campagne, où malgré d'autres candidats en lice, la lutte se joue entre le sortant M. Njoya et le challenger M. Eto'o. Malgré la stature footballistique de M. Eto'o, cette élection est indécise. Certes, cela se décidera à Etoudi mais les Camerounais sont divisés même si seuls quelques-uns voteront. Les Camerounais attendent donc avec impatience un grondement Ngute-Kamto dans la jungle. Faire trébucher Ngute ne fera pas l'affaire.

La question décisive lors de cette prochaine élection présidentielle sera : qui des deux peut rétablir un système de gouvernement fédéral efficace, aider à élaborer une constitution fédérale consensuelle, réformer le code électoral vers une règle du jeu juste, réconcilier les cœurs brisés dans l'ouest du Cameroun, rapportez les millions volés, et libérez l'esprit créatif des Camerounais en République Fédérale de Kamerun, notre belle terre. La fin du conflit du Cameroun occidental ne peut arriver qu'après une élection aussi décisive. Ou les séparatistes l'emporteront-ils si nous échouons ? Le fédéralisme et la réconciliation devraient prévaloir s'il reste en chacun de nous la flamme de l'amour pour cette belle nation, Kamerun.