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Opinions of Mercredi, 2 Août 2017

Auteur: cameroon-info.net

Crise anglophone: les leaders anglophones sont-ils abandonnés ?

Des avocats ont abandonné les salles d’audience… L’usure du temps semble avoir son effet Des avocats ont abandonné les salles d’audience… L’usure du temps semble avoir son effet

La mobilisation faiblie autour des leaders anglophones incarcérés dans la cadre de la crise éponyme. Le constat est contenu dans La Nouvelle Expression (LNE) parue le 1er août 2017. C’est que le reporter du journal, a été marqué par le nombre réduit de personnes présentes à l’audience du 27 juillet. La description est saisissante.

« Salle d’audience du Tribunal militaire de Yaoundé, il est 11h42 minutes lorsque la présidente de la collégialité, le colonel Mbezoa, épouse Eko Eko, déclare l’ouverture de l’audience. Dans la salle semi-obscure, la dizaine de bancs réservée au public, n’est pas encore totalement occupée. A peine une cinquantaine de personnes est assise. Au sein de cette population, une dizaine de personnes se distinguent par leur robe noire et leur perruque », lit-on.

Une ambiance qui contraste avec celle du début du procès. « … si l’on lance un regard en arrière, notamment les 1er et 13 février, 23 mars et 7 avril 2017, l’ambiance était plus bruyante. En effet, ces jours-là, les avocats ayant fait le déplacement pour cette juridiction étaient estimés à plus d’une centaine. Pour ces occasions, les portes arrière du bâtiment avaient été ouvertes. Les banquettes rajoutées s’étaient avérées insuffisantes. Des dizaines de personnes se faisant même le loisir de trouver une place à même le sol ou encore dans les allées de la salle », ajoute l’auteur de l’article.

Qu’est-ce qui peut expliquer cette faible mobilisation des avocats depuis au moins trois audience ? Me Emmanuel Simh, avocat de la défense, pense que les multiples renvois y sont pour quelque chose. « Les avocats qui sont constitués viennent pour une part du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, du Littoral. Des zones qui sont loin du théâtre des opérations ici à Yaoundé. Et donc, comme le dossier s’enlise, il y a plusieurs renvois, ce n’est pas facile de les faire venir aux différentes audiences. Et quand vous savez que les avocats du Sud-Ouest et du Nord-Ouest sont en grève depuis très longtemps, objectivement, ils n’ont pas toujours tous les moyens de venir aux audiences », explique l’avocat au Barreau du Cameroun.

Outre la démobilisation des avocats, les prises de positions se font de plus en plus rares concernant la libération des leaders anglophones. Les hommes politiques et les acteurs de la société civile se montrent plutôt discrets sur la question depuis des semaines. LNE cite Maurice Kamto, le président du MRC, Ni John Fru Ndi du SDF, Edith Kah Walladu CPP ou encore Maximilienne Ngo Mbe, directrice exécutive du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale. Tous mobilisés au départ, mais moins visibles aujourd’hui.

En rappel, 27 personnes sont jugées au tribunal militaire suite à la crise anglophone. Plusieurs charges pèsent contre elles entre autres : hostilité contre la partrie, rébellion ou coactions de terrorisme. L'affaire a été renvoyée au 31 août 2017.