Opinions of Monday, 28 July 2025
Auteur: William Bayiha
Eugene Nyambal ne décolère pas. Sur le plateau de Bnews1, l’ancien fonctionnaire international a exposé comment il a été berné par le président d’un parti politique qui avait promis l’investir pour la présidentielle du 12 octobre 2025.
Ce dernier lui aurait demandé la rondelette somme de 150 millions pour lui donner la fameuse investiture.
Nyambal ne dit pas quel est le prix qu'il était prêt à payer pour emprunter l’étiquette dudit parti. Il constate cependant que son interlocuteur a, à un moment, coupé tous les canaux de communication pour présenter quelque temps après un jeune candidat sorti de nulle part.
Quel est ce jeune candidat, investi par un parti avec lequel il n’avait jusqu’ici aucun lien, est capable de débourser 150 millions de francs CFA ? Est-ce Hiram Iwodi dont la famille est liée aux milieux d’affaires et qui a été adoubé par Denis Emilien Atangana du Front des démocrates camerounais ? Les journalistes politiques nous diront.
150 millions, c'est beaucoup d’argent !
Mais c'est déjà moins que les 300 millions évoqués dans la querelle entre Maurice Kamto, le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et Jean Monthé Nkouobité, le président national du Mouvement citoyen national camerounais (MCNC).
Que dire des enregistrements audios de Dieudonné Yebga qui accablent Anicet Ekane dans son soutien inattendu et idéologiquement contre nature avec Maurice Kamto ? Le président du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (MANIDEM) accuse le président du comité directeur d’avoir « eu sa part ».
Face aux dénégations publiques d’Ekane (et des milieux proches MRC), Yebga souligne qu'il a été interpellé par les émissaires du MRC qui lui ont proposé la même somme qu’à son camarade afin qu'il retire une candidature supplémentaire du MANIDEM. Est-ce bien vrai ? De combien parle-t-on ? Les discussions entre le MRC et Yebga auraient capoté parce que ce dernier aurait demandé le double.
« Vous y croyez-vous ? » aurait sûrement demandé Christian Penda Ekoka, l’ancien allié de Maurice Kamto, qui dénonçait déjà en 2021, une opération de détournement de fonds dans l'initiative Survival lancée par le MRC. Passons.
L’évocation décomplexée du marchandage pour la désignation des candidats à l’élection présidentielle est source d'une grande inquiétude : quel type de président de la République peut-on être si son investiture a été entachée de corruption active ?
La moralisation de l’ensemble des sphères de l’État est un point extrêmement important de rupture avec les pratiques actuelles.
Les forces de l’argent ne peuvent pas se substituer au travail politique de conviction des citoyens pour qu'ils s’intéressent aux choses qui les concernent.
La circulation souterraine de capitaux à l’occasion d'une telle échéance électorale tire sûrement ses racines dans la criminalisation ambiante de la pauvreté et les tentatives symboliques d’élimination des politiciens non milliardaires de l’échiquier national.
Mais comme le prouve la complainte télévisée d’Eugène Nyambal, elle signale surtout l’as.sassin.at de la valeur de la parole donnée.