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Opinions of Sunday, 16 September 2018

Auteur: Patrice Nouma

Confidentiel: voici le Colonel qui approvisionne les ambazoniens en armes

Les sécessionnistes accusés d'être responsables de massacres en zones anglophones Les sécessionnistes accusés d'être responsables de massacres en zones anglophones

D'après une note d'information dont copie nous a été envoyée, le service l'ayant envoyé estimant que Paul Biya ne le recevra jamais, l'accusé étant celui qui devrait le lui transmettre, «Plusieurs acteurs du haut commandement militaire ... mettent tout en œuvre pour prêter main forte aux sécessionnistes en ce moment». (La note d'information est un rapport fait par un agent de renseignements, adressé au chef d'État).


D'après la note d'information, le premier acteur des actes dénoncés, assimilables à la « haute trahison » dans le corpus législatif, est un individu qui occupe la fonction de Chef de la Sécurité Militaire («chef Sémil»). Cet Officier Supérieur de la Gendarmerie Nationale, le Colonel Bamkoui Emile, serait à la tête d’un réseau d’approvisionnement des sécessionnistes en armes et munitions. Paul Biya serait déjà informé de cette accusation, mais n'a pas réagi dans l'intérêt de son armée et de la nation.

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Depuis que Paul Biya a nommé Bamkoui comme directeur des services secrets appelés Sécurité militaire (Sémil) , ce colonel, qui traîne un passé lourd de cas de corruption, de vol, d'assassinats, de direction de gang et de réseaux de vols à main armée, a transformé l'unité stratégique Sémil en un business criminel alléchant. La mission de la Sémil est de fournir régulièrement au président de la république, chef suprême des forces armées, et aux ministres de la défense, des rapports sur l’évolution du moral des troupes ainsi que les renseignements nécessaires à la prise de bonnes décisions et à la sécurité des forces armées.

Malheureusement, Émile Bamkoui a transformé la Sémil en une « Unité d’escorte ». Très futé, expert en intrigues et roublard, Bamkoui a institué les formations d’escortes, à son initiative, dans cette unité, permettant aux convois ainsi escortés par un ou plusieurs agents de la Sémil d’échapper aux contrôles routiers. Ceci permet aisément de transporter clandestinement des munitions et armes à destination des «clients» qui paient cash, même quand ces derniers sont hostiles à la République du Cameroun.

Bamkoui fait escorter de même des personnalités en indélicatesse avec la justice. L’escorte d’Atangana Kouna Basile pour sa fuite au Nigéria avait été assurée par le Premier Secrétaire d'Émile Bamkoui, contre une forte rémunération. De sorte que, connaissant le lieu où Atangana Kouna se trouvait au Nigeria, c'est toujours l'escorte de Bamkoui qui l'y avait kidnappé et ramené au Cameroun, sans toutefois rembourser ce qu'Atangana Kouna lui avait payé pour le sortir du Cameroun et le planquer au Nigeria.

Depuis quelques mois, une affaire qui devrait être considérée comme celle de Haute Trahison, passible de peine capitale, est étouffée par Émile Bamkoui. Elle traine dans les services judiciaires de la Gendarmerie du Sud.
En effet, lors d'un contrôle de routine des éléments de la Légion de Gendarmerie du Sud sur l’axe Ambam–Ebolowa, aux environs de 17 heures le 17 juin 2018, les Gendarmes ont découvert qu’une voiture de marque Toyota Hiace appartenant à l’Agence de voyages « Mvila Express » transportait une cargaison de plus de quarante milles (40 000) munitions.
Ce véhicule civil était, curieusement et à dessein, escorté par un Agent de la Sémil, le Caporal Atangana en service à l’Antenne Sémil de Bertoua, et non pas à l'Antenne soit du Centre soit du Sud comme on se serait attendu logiquement au regard de l’itinéraire de ce faux convoi.

Sur instructions de Ayissi Ngono Estelle Delphine,Commandante de la légion de gendarmerie du Sud, le Chauffeur de la voiture suspecte, le Caporal Atangana et le véhicule avaient été conduits à la Légion de Gendarmerie du Sud à Ebolowa. De l'interrogatoire des individus interpellés, il ressort que cette cargaison escortée par la Sémil n’appartiendrait pas à l’Armée camerounaise, mais plutôt à la Société Armurerie Camerounaise (ARICAM). La cargaison était en provenance du Gabon via Nyabizan et par voie fluviale, Campo, avec pour destination finale Limbé,.
Il ressort des aveux du chauffeur et du Caporal Atangana, les deux occupants de la Hiace, que cette cargaison est une « commande » des sécessionnistes anglophones et qu'elle était en voie d’être livrée.

Mais comme d'habitude, le Colonel Émile Bamkoui n’avait pas hésité à joindre au téléphone la Commandante Ayissi Ngono, arguant des « Très hautes instructions du Chef de l’État», pour ordonner la libération immédiate des suspects. A la grande stupéfaction de ses collaborateurs et subalternes, la Com legion Ayissi Ngono Estelle Delphine s’était exécutée, sans autre forme de procès.

En effet, le directeur de la Sémil avait fait savoir à la Commandante de la légion de gendarmerie du Sud qu'à cause de sa proximité étroite avec le MINDEF Joseph Beti Assomo, qu’il connait depuis Douala, elle n'avait rien à craindre du coté de l'armée. Il demanda ensuite à la Commandante de légion de mettre le véhicule querellé sous bonne garde, le temps pour lui de trouver comment le convoyer par ses éléments.
En contrepartie de l'exécution de son ordre par la La comlegion Ayissi Ngono Estelle Delphine, il lui remit une enveloppe d'argent. Le «chef Sémil» Bamkoui promit en plus à la dame commandante qu'il va intercéder auprès du MINDEF, qu'il déclare être bien au parfum de cette affaire, pour qu’elle soit promue Général de Brigade.

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Plusieurs semaines auparavant, la Douane camerounaise avait saisi des effets militaires portant des insignes de Général de Brigade dans un véhicule acheté en Europe par la Commandante de la légion de gendarmerie du Sud. Une fois informé de cette situation grave se déroulant dans sa circonscription de compétence et des soupçons qui pèsent sur la Sémil, le Commissaire du Gouvernement près le Tribunal Militaire d’Ebolowa, Mme Aline Mbia [ndlr], au vue de la gravité des faits, ordonna une nouvelle interpellation du Caporal Atangana et une garde à vue. Le Chauffeur était déjà en fuite et ne pouvait pas être interpelé. Une enquête a été ouverte, mais elle risque fort d’être entravée pour les raisons suivantes :

1) La Direction de la Justice Militaire est le foyer essentiel des délits et des crimes de la Sémil. Le Colonel Mvondo Akoutou, à la tête de cette direction, est régulièrement cité pour avoir régulièrement obtenu la libération sans cause légale de bandits de grands chemins, à travers ses interventions intempestives auprès des magistrats militaires. Il faut s'attendre à une interposition des colonel Émile Bamkoui et Mvondo Akoutou dans ce dossier, entravant ainsi les suites légales qui devraient en découler.

2) Plusieurs câbles précédemment interceptés par les services de renseignements démontrent que depuis une période relativement récente, l'armée camerounaise est devenue un tremplin de l’« Affairisme et de réseaux pernicieux ». L’impunité, qui accompagne systématiquement les cas mis à nue, plombe le moral des officiers et soldats qui travaillent honnêtement.
Mais les officiers et soldats honnêtes sont certains que le président Paul Biya, une fois mis au courant, n'est plus capable de donner des instructions.
La note d'information finit en recommandant que, dans cette perspective, sauf meilleure appréciation, le président de la République doit:

1. Instruire une enquête urgente sur le cas en cours à Ebolowa pendant que la cargaison est encore sous scellée. Une telle investigation devrait être menée par une structure qui n’est pas rattachée au Ministère de la défense,
2. Veiller aux promotions et affectations des personnels officiers où, selon des sources crédibles, d’énormes sommes ont été déboursées pour des postes juteux.
J'ai appelé le chef Sémil Émile Bamkoui la semaine dernière au sujet de cette affaire, sans suite. Les différents chefs Sémil ont toujours exploité la Sémil à des fins personnelles et criminelles. L'assassinat du journaliste Jules Koumkoum avait été exécuté par les éléments de la Sémil sur ordres de l'ancien Mindef Edgar Alain Mebe Ngo'o. Tous les chefs des services spéciaux au Cameroun sont des chefs de gangs.

Ainsi va le fonctionnement du gouvernement des mafieux et criminels du Cameroun. Nous accusons Paul Biya le premier comptable, mais que chaque responsable directe vienne répondre de ses abus. Trop c’est Trop