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Opinions of Friday, 13 October 2017

Auteur: Patrice Nganang

Comment restructurer l'Etat camerounais dans sa profondeur

Le président camerounais Paul Biya Le président camerounais Paul Biya

Le premier lieu de la dissidence camerounaise, c'est-a-dire du Cameroun independant, est Bamileke - 1960-1970 -, et son mode d'expression est identitaire. Le second lieu de la dissidence camerounaise est Anglophone - 1983-deja 2017 -, et son mode d'expression est identitaire.

Ce qui est fondamental dans ces deux modes d'expression est qu'ils ont voulu, pas se recroqueviller dans l'identite, mais restructurer l'Etat camerounais dans sa profondeur en lui imposant le respect justement de l'identite profonde de chacun. Ils ont ete attaques tous les deux par deux flancs, le premier flanc des attaques est celui des progressistes qui, anticoloniaux de salon, decouvrent soudain l'universalisme a la francaise pour le besoin d'ecraser la rebellion bamileke taxee de tous les maux, ou anglophone taxee de tous les maux aussi.

Le second flanc des attaques est evidemment celui de l'extreme droite, qui, lui, s'est toujours nourri de l'identite, mais sous forme d'exclusion, et reproche a la dissidence ce qu'elle fait elle-meme: se nourrir de l'identite. Ainsi l'extreme droite accuse la dissidence d'etre ethnofasciste, quand son propre argumentaire souffre fondamentalement du peche originel. Les progressistes reprochent a la dissidence de n'etre pas universaliste, les extreme droitistes lui reprochent d'etre particulariste.

C'etait comme ca entre 1960-1970, ce l'est depuis 1983, et ce sera toujours comme ca. Je precise que dans mon analyse, ce qu'on appelle 'annees de braise' n'est qu'un chapitre de la rebellion anglophone, dont l'histoire sera ecrite quand elle trouvera ses propres historiens. Mais cette histoire sera ecrite en anglais, bien sur...