Chasse à l’homme : comment le président des parlementaires a été piégé et arrêté

Véritable chasse à l’homme, cette histoire remonte aux années 90. Daniel EBALE ANGOUNOU, envoyé pour assassiner SENFO TONKAM. Jeune étudiant et leader du parlement estudiantin au début des années 1990, SENFO TONKAM fait trembler le régime de Yaoundé. Enfermé à 2 reprises dans les geôles du sinistre, il est l’un des seuls camerounais à avoir tenu tête au père FOCH.

On reproche à SENFO TONKAM d’haranguer les étudiants, de les politiser, d’être proches des opposants. Son charisme naturel attire les foules.
Après avoir échappé à plusieurs enlèvements et plusieurs tentatives d’assassinats, SENFO TONKAM va se retirer à MAKAK et y dispenser des cours d’Histoire et de Philosophie au collège Sacré Cœur de MAKAK.

Quoique retiré, SENFO TONKAM et son activisme font peur au régime de Yaoundé. On craint qu’il ne politise la jeunesse dans l’arrière-pays. Il est donc purement question de l’assassiner.

Un certain un certain Daniel EBALE ANGOUNOU est recruté pour réaliser la sale besogne. Ce dernier va se faire passer pour un responsable d’une fondation d’œuvres de charité afin d’approcher l’Abbé Robert Ndebi Biya, fondateur du collège Sacré Cœur de MAKAK. L’objectif de Daniel EBALE ANGOUNOU est d’infiltrer le collège afin de réaliser sa mission.

Seulement, lorsqu’il débarque au collège pour réaliser la sale besogne, son attitude suspecte interpelle les élèves qui le repèrent. L’alerte est donnée et les élèves de SENFO accourent pour neutraliser le tueur. SENFO était très adulé de ses élèves qui assuraient sa protection.

Lors de la fouille opérée sur Daniel EBALE ANGOUNOU; on découvre sur lui un sauf conduit signé par le président de la République ; lequel document lui donnait droit de requérir aux forces de l’ordre à tout moment et en tout lieu ; on découvre aussi sur lui une arme à feu et un port d’arme.

L’assassin démasqué est conduit chez le principal du collège ; ce dernier en allant le dénoncer auprès des autorités compétentes de la ville découvre alors que Daniel EBALE ANGOUNOU était en mission officieuse.

SENFO présidait à ce moment là une manifestation redoutée sur la place de L’indépendance de MAKAK.

Ce qu’on redoutait tant était en train de se produire. SENFO avait profité de son poste d’enseignant dans l’arrière pays pour former les masses populaires et les inciter à revendiquer leurs droits . Les élèves de SENFO étaient de plus en plus politisés et menaçaient d’organiser des marches ce qui donnaient des sueurs froides au sous préfet. Il faut éliminer ce SENFO qui sème le trouble dans la paisible bourgade de MAKAK.

Daniel EBALE ANGOUNOU ayant été démasqué ; il faut penser à un plan B. Une unité spéciale commandée par le lieutenant ONGOLO est envoyé de Yaoundé par le ministre de l’administration territoriale pour embarquer SENFO.

Armés jusqu’aux dents l’escouade de gendarmes débarquent au collège Sacré Cœur de MAKAK le 23 mai 1991 et embarque SENFO. La situation aurait pu virer au drame car les élèves du collège vont voler au secours de leur professeur et affronter les gendarmes qui vont braquer leurs armes sur les pauvres enfants.

Pour éviter la survenue d’un drame, SENFO va calmer ses élèves et se livrer pacifiquement aux gendarmes.

Le principal du Collège André Ndebi Biya qui était en réalité le professeur de SENFO TONKAM en cycle doctorat à l’université de Yaoundé va se rendre à Yaoundé et contacter les représentations diplomatiques, les chancelleries et la sûreté nationale pour dénoncer l’arrestation de SENFO TONKAM.

Le fameux Daniel EBALE ANGOUNOU envoyé pour assassiner SENFO TONKAM écrira plus tard un livre pour relater sa relation avec Paul Biya : « Paul Biya, le cauchemar de ma vie ou confession d’un faussaire ». Il est aussi l’auteur de « Sang pour sang : le vrai visage de Paul BIYA »