Chers abonnés à ma page, je reçois beaucoup de messages sur ma page de la part de mes "amis Facebook" qui s'inquiètent de mon silence en cette période délicate pour notre pays.
Cela me touche au plus haut point: cependant, je pense avoir fait preuve de transparence ici en indiquant le décès de l'aînée de notre famille (1ere sur la droite de la photo de famille prise il y a 40 ans exactement).
C'est vrai qu'au moment où d'illustres personnages se fichent de la détresse de leur enfant ou qu'on tire à balles réelles sur des jeunes en guenilles avec des "sans confiance" au pied, il peut paraître hors sol de voir un "gaillard" comme moi pleurer, comme le faisaient nos ancêtres, un être cher qui vient de disparaître.
Qu'on m'excuse pour cette "faiblesse" car quand je regarde cette photo où nous étions si heureux autour de nos parents, le contraste est saisissant avec la situation actuelle où 4 membres de la famille ne sont plus là pour partager nos joies et nos peines.
Tout cela m'a encore plus attristé lorsque j'ai écouté la grande Henriette Ekwe il y a quelques jours, l'amie d'enfance de ma sœur et sa camarade d'internat au lycée Leclerc de Yaoundé dans les années 60, parler avec toute la lucidité, toute la vigueur d'un jeune de 25 ans: j'aurais voulu que Dieu et nos ancêtres nous accordent une telle grâce.
Cela dit, je serai absent de nos débats le temps que ses enfants nous proposent une date idéale pour les obsèques à venir, sachant que le contexte post électoral dans lequel nous baignons n'offre pas beaucoup de possibilités.
Je ne saurais retourner à ma famille sans un mot ou une pensée pour mes amis Ekane Anicet et Djeukam Tchameni, aujourd'hui privés de la liberté fondamentale d'aller et de venir.
UN MESSAGE POUR ANICET ET TCHAMENI
Je connais Ekane depuis 1987 alors que, dans le cadre de mon 3ieme cycle, l'université de Bordeaux-Pau m'avait autorisé à effectuer mes trois mois de stage de fin d'études au Cameroun à la société d'Etat Camtainer. Les bureaux se trouvaient dans l'immeuble-siège de la société MTN aujourd'hui.
Anicet Ekane travaillait au sein d'une entreprise dans ledit immeuble et sa réputation de "dur", d'upeciste intransigeant faisait de lui un héros à mes yeux.
Il fallait le voir à la sortie du bureau prendre sa belle R14, attirant au passage les jolies filles comme le miel attire les abeilles.
A la fin de mes études, je l'ai retrouvé dans tous les mouvements de contestation et même si nos différents sont connus, c'est la joie quand on se rencontre et qu'on peut débattre, sans concession, sur nos différents.
Djeukam Tchameni est un vieil ami, même si sur les 10 dernières années, notre opposition dans le domaine politique a atteint un paroxysme dont il sera difficile de recoller les morceaux.
Paradoxalement, c'est sans doute, le seul homme politique camerounais chez qui j'ai mangé et avec qui je suis allé au restaurant souvent.
Je déteste sa manière de faire de la politique ; mais pas assez pour accepter le sort injuste qui s'acharne sur lui sans un mot de compassion.
A mes deux amis, je souhaite beaucoup de courage et bonne chance, surtout à Anicet qui risque sa vie tous les jours à cause d'une maladie qui l'handicape depuis quelques années.
SUR LA SITUATION ACTUELLE
C'est juste un mauvais moment à passer et ceux qui comme moi, suivent la politique dans ce pays depuis 1990, savent que c'est terminé. Bien sûr que quelques uns parmi nous vont souffrir voire mourir tant l'irrationnel a pris le pas sur la raison de l'autre côté mais, aucun retour en arrière n'est possible.
Que Dieu, Allah et nos ancêtres protègent le Cameroun.











