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Opinions of Sunday, 18 September 2022

Auteur: Arlette Framboise Doumbé Ding

Ce qui reste de l'État du Cameroun après les 40 ans de Biya au pouvoir

Analyse de Arlette Framboise Doumbe Ding Analyse de Arlette Framboise Doumbe Ding

« Rigueur et moralisation » ou le slogan qui a berné nos parents quand nous étions enfants. Qu'est-ce qui en reste 40 ans après ?

La fortune publique est toujours aussi intensément pillée par des pontes du régime grands laudateurs de la politique du renouveau et grands défenseurs devant l'éternel de << la rigueur et de la moralisation >>. Quelques-uns d'entre eux sont envoyés en prison sans que cela arrête la saignée de la fortune publique vers des comptes privés.

Les enseignants mal traités crient leur ras-le-bol à travers des mouvements OTS dans un Cameroun classé par deux fois champion du monde en matière de corruption. Des dizaines de projets en chantier y sont abandonnés du fait des détournements d'argent, des tracteurs neufs sont abandonnés dans la broussailles alors que des agriculteurs en ont besoin. Bref, le pays est mal gouverné. Tout ce qui y marche à merveille c'est le pillage des fonds publics et le tribalisme d'Etat qui malheureusement inspire et nourrit le tribalisme dans le reste de la société.

Mais malgré tout celà tu aimes ton pays et veut que les choses changent. Tu dénonces alors la mal gouvernance pacifiquement dans la rue et le policier qui t'arrête s'appelle Mvondo.

Il te menotte et t'emmène dans un véhicule de police conduit par Tsama. Arrivé au post, l'officier qui t'interroge s'appelle Ayolo. il demande à Awono de te mettre en cellule et de d'infliger une raclée sous le regard de Mme Mengue. Puis deux jours plus tard ton affaire est envoyée au tribunal militaire où pratiquement tous les magistrats parlent la même langue.

L'un d'eux,le juge Abenena te condamne à 7 ans de prison pour hostilité à la patrie et tentative aggravée de révolution. Le greffier Ayissi note tout dans son plumitif. Les gardes prisonniers Tamo, Edimo , Mpeck, Awoudou et leur chef Mvogo te conduisent à Nkondengui où le régisseur Akono te place à la cellule numéro 7.

Pour terminer, j'aimerais lever tout équivoque en indiquant que dans mon entendement c'est le régime qui est tribaliste et non ceux qui sont nommés. J'aimerais aussi souligner que même si les noms utilisés dans cette caricature sont imaginaires, cette dernière ne décrit pas moins une réalité palpable, triste et inacceptable dans une société multi-ethnique comme la notre. Le Cameroun compte près de 230 ethnies. On ne peut dans ces conditions privilégier un petit groupe dans un environnement où on claironne le vivre ensemble et parle de l'équilibre régional.

Le Cameroun est dans le caniveau du fait d'un tribalisme nourrit et entretenu par ceux qui devaient impulser et promouvoir la justice sociale et la morale publique. Le tribalisme étant immoral selon moi..

Le tout n'est pas d'arrêter, de museler, de violenter ou d'emprisonner les citoyens qui s'indignent des conséquences de l'immorale tribalisme d'Etat . Il faut pouvoir montrer en quoi ils ont tort de s'indigner.

AFDD