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Opinions of Monday, 11 December 2023

Auteur: Boris Bertolt

Cavaye Yeguié a encore mis les députés en colère, sa fin semble proche

Cavaye Yeguié Cavaye Yeguié

Dans une de ses phrases prononcée lors de son discours de clôture de la session parlementaire de novembre 2023 qui vient de s'achever, le président Cavaye a une fois de plus commis une énorme gaffe en tenant des propos surprenants.

De plus en plus, il fait preuve de difficultés d'analyse et de discernement, quant à la portée des contenus des discours Officiels et solennels qu'on lui fait lire

Cette gaffe n'est pas sans rappeler son intervention déplacée et même agressive, à l'égard de l'Exécutif, lors de la séance d'ouverture de cette session budgétaire. Cette fois, ce sont ses collègues députés qu'il a choqués et même humiliés. Depuis lors, ils ne décolèrent pas.

En effet, au cours de son allocution, il s'est engagé personnellement à régler tous les arriérés des primes de session du très pléthorique personnel généralement constitué de recrues et de promus de sa famille et de son village. D'ailleurs, ils ont été massivement mobilisés à dessein pour venir maladroitement l'acclamer au palais des congrès après sa prise de position en leur faveur.

Par contre, lors de ce même discours, il n'a pas fait cas des nombreux frais de Missions statutaires des Députés qui ont dû contracter des dettes pour les accomplir.

Plus grave, il a jeté aux calendes grecques les primes dues aux 8 importantes Commissions Générales qui sont au cœur du métier parlementaire, puisqu'elles examinent au fond et dans les détails, les projets des lois, avant de les soumettre à la plénière. Leurs nombreux arriérés remontent aux sessions parlementaires de mois de mars, juin et novembre 2023.

Les membres de ces 8 Commissions générales (150 députés environ) ont pris à partie leur Président respectif et menacent de boycotter les travaux de la session de mars prochain s'ils ne sont pas désintéressés avant les employés qui, il faut le rappeler, sont à leur service et non le contraire. car sans Commission Générale, il n'y a pas d'examen des lois donc pas de session parlementaire

D'ailleurs seule une infime partie du personnel a les compétences nécessaires et travaillent vraiment. Ils sont infiltrés et encombrés par de nombreux oisifs à peine lettrés qui s’accaparent de l'essentiel des gratifications et primes.

Il faut ajouter à cela une autre situation qui déshonore l'Assemblée nationale qui n'est pas encore à jour de ses cotisations et contributions financières à l'égard des organisations interparlementaires auxquelles le Cameroun s'est volontairement affilié, alors que l'exercice 2023 arrive à son terme.

En outre, l'Assemblée a des engagements non honorés qui vont dans tous les sens. Elle croule sous le poids d'une énorme dette connue de presque 24 millards donc supérieure à tout le budget de 2024, qui n'est que de 23 milliards seulement. Autrement dit, même 100% de ce budget ne suffirait pas a couvrir la dette de la chambre basse. Une faillite qui ne dit pas son nom.

Le Président CAVAYE a en définitive pris le parti des employés en délaissant ses collègues députés. Ce qui conforte l'idée selon laquelle, il se prend pour le seul vrai député et que l'Assemblée nationale est devenue la propriété exclusive de lui-même et sa famille et qu'ils peuvent la gérer à leur guise.

Ses propos populistes et maladroits, lors de ce discours, démontrent à suffisance qu'en réalité CAVAYE, cerné et pris en otage par une mafia familiale et villageoise boulimique, très peu au fait du fonctionnement de la République, ne contrôle plus rien à l’Assemblée Nationale.

Ces prises de position maladroites et malvenues n'est pas sans rappeler ce qu'il a dit avec force et insistance, lors de son discours d'ouverture de cette session budgétaire où il a cru devoir faire un rappel à l'ordre à l'Exécutif, en lui signifiant que "chaque pouvoir doit rester à sa place" au nom du principe de la séparation des pouvoirs consacrée par la Constitution.

Ces propos, marquent surtout une insubordination caractérisée à l'égard de son bienfaiteur Paul Biya, ont été malheureusement tenus publiquement, devant les membres du gouvernement et les nombreux diplomates et retransmis en mondovision.

L’Assemblée nationale du Cameroun a depuis quelques temps perdu toute crédibilité. Il y en a même qui vont jusqu'à l'assimiler au "Parlement du rire" de la République du GONDWANA de GOHOU et MAMANE. Elle est devenue un jouet.