Vous-êtes ici: AccueilOpinionsActualités2018 08 07Article 444831

Opinions of Mardi, 7 Août 2018

Auteur: Investigation N°096

Cardinal Tumi: un politicien trempé dans la soutane (Acte I)

Les solutions du Cardinal TUMI sont-elles dénuées de toute équivoque ? Les solutions du Cardinal TUMI sont-elles dénuées de toute équivoque ?

Cardinal Tumi WIYGHAN pourrait-il réconcilier les tendances en rivalité dans
le conflit dit des « anglophones purs » pendant sa « conférence » programmée pour échouer bientôt ! Ce missionnaire putatif de l’Ordre de Vatican auprès des naifs indigènes s’est découvert vers la fin du film un piètre « talent » de politicien en retard depuis sa retraite oisive au couvent. Cet ermite va même jusqu’à poser des conditions putrides de chantage qu’il prétend
d’inspiration céleste pour sortir d’une crise enflammée par lui-même par ses prophéties apocalyptiques dans les mass médias. Essayons de libérer des rebelles sécessionnistes de prison maintenant et on verra s’ils ne vont pas s’évader dans l’embuscade en chemin… un décryptage du politologue Ramani Yiè en page X.

Notre pays est depuis des mois secoué par une crise territoriale grave. Au départ, il s’agissait des marches de revendications socio-professionnelles
; mais des larrons ont saisi l’occasion pour prendre les armes pour amputer une partie de notre patrie afin d’en faire un État imaginaire qu’ils appellent « ambazonie ». On parlait de “crise anglophone”, puis par la suite on s’est retrouvé dans une rébellion sécessionniste armée menée par des groupes qui recourent à la violence de toutes les sortes : assassinats et attentats meurtriers, destruction des locaux et des édifices publics, cannibalisme, viol à main armée, prise d’otage et enlèvements, vol et pillage en groupe des biens d’autrui etc…Il y a quelques jours ce prélat originaire de cette patrie du territoire a demandé qu’une “Conférence générale des anglophones” se tienne plutôt à Buéa (Sud-Ouest) en ce mois d’Août 2018 afin de résoudre de cette crise qui dure. Seulement des conditions exorbitantes ont été posées par ce prêtre vaticaniste. Et aussi un amalgame apparait au sujet des concepts “crise anglophone” et l’autre peste de « rébellion sécessionniste armée” ! Qui sont les principaux acteurs en présence ? Les solutions du cardinal TUMI WIYGHAN pour la sortie de
crise sont-elles dénuées de toute équivoque ?

LIRE AUSSI: Exécution extrajudiciare: l'armée camerounaise citée dans un nouveau scandale [Vidéo]

Les tendances saillantes dans la crise dite anglophone à caractère
politique


Les régions administrativesdu nordouest et du sud-ouest représentent près de 15% de la population du pays. Les habitants sont en majorité d’expression
anglaise. Il y a donc dans ces unités administratives une mosaïque de tribus comme dans le reste des collectivités territoriales du pays. Sur ce théâtre en turbulence, il faut distinguer une multitude de revendications politiques dans lesquelles trois tendances au moins s’affrontent :

- La tendance des citoyens pour l’État unitaire décentralisé « effectif »

Suite au consensus de la conférence nationale tripartite non-souveraine en 1991, le multipartisme de fait a été réhabilité par le régime et la constitution du Cameroun a été révisée en janvier 1996 par le parlement du peuple qui a fait de sa nation un État unitaire et décentralisé. C’est vrai que depuis lors, on constate un retard criard pour ce qui est de la mise en
œuvre de cette nouvelle organisation administrative de l’État. Les présents
protagonistes de ce courant revendiquent l’application immédiate des dispositions constitutionnelles relatives aux principes de décentralisation à savoir : l’autonomie et la participation. Le gouvernement camerounais vient de créer un « ministère de la décentralisation », et certainement c’est pour accélérer ce mode d’administration sur notre territoire afin de concrétiser la gounvernétique locale.

- La tendance fédéraliste

Les fédéralistes exigent un retour à l’État fédéral d’autrefois. Il faut souligner que le Cameroun a été par le passé une république fédérale par
dissociation de 1961 à 1972. La jeune nation n’avait pas pu supporter les
charges budgétaires et structurelles qu’exige un État composé. C’est ainsi qu’à la suite du référendum constitutionnel, l’on est passé à l’unification
du pays le20 mai 1972. Pour les adeptes du retour au fédéralisme, cette forme d’État nous mènerait dans un paradis originel plein de lait et du miel ; etce recul arrière par déconstruction serait pour eux une panacée qui viendrait résoudre tous les problèmes de la condition humaine d’un coup de baguette magique. Pourtant, le forme de l’Etatn’est pas synonyme d’enrichissement et de bonheur automatique.Remarquons aussi que, pour un État à la trajectoire fragile, le fédéralisme peut faire naître l’instinct
sécessionniste rétrograde. Il faut rappeler même que, sur environ 200 États au monde, seul une vingtaine pratique le fédéralisme. L’Espagne qui est un État unitaire décentralisé a poussé son régionalisme trop loin et les séparatistes sont nés de ce ventre ballonné à l’excès.

Le Nigéria est un État fédéral avec à l’instant plus de quatre poches de sécessionnistes armés sur son territoire. La région fédérée du Biafra a d’ailleurs repris les armes scissipares pour quitter la fédération nigériane. Ainsi, on sait aussi que le peuple d’Italie a rejeté en bloc le fédéralisme par un referendum transparent en 2006 sur son sol. La vérité c’est que, la chine, le Japon, l’Afrique du Sud, le Ghana, le Royaume uni britannique…ne sont pas des États fédéraux, mais peut-on conclure qu’ils sont donc sous-développés ! Non. L’ennui dans cette frange fédéraliste c’est que ses propagandistes ne s’accordent point sur le nombre d’États fédérés à créer dans le fédéralisme régressif tant rêvé. D’aucuns proposent deux, trois, quatre, huit et d’autres environs dix états fédérés. Pourquoi pas décomposer le pays en fédéralisme tribal tout court!

- La tendance des partisans sécessionnistes armés

Il faut noter que les passions séparatistes ont toujours existé dans les
pensées et les actes de ceux-ci. Il était de coutume que chaque 1er octobre
de l’année, ces hommes manifestent leur velléité de proclamation de l’État imaginaire d’Ambazonie qu’ils comptaient installer par la fragmentation du Cameroun. La crise dite anglophone a été une occasion en or pour ses bouchers armés. Ils ont décidé d’avoir leur “pays” par les armes et le meurtre. Ils affrontent l’armée régulière et tuent sans pitié. Pour eux, seule la partition de notre territoire serait la solution idoine pour réaliser leur délire fou alors qu’il y a de l’espace vide dans l’océan atlantique pour tous ceux qui veulent un Etat sur pilotis. Cette branche violente, bien que minoritaire est particulière, en ce qu’elle est armée et sème la terreur et la mort partout. Ils se font appeler «ambazoniens». Ignorent-ils que la voie du séparatisme territorial est jonchée d’embûches et que c’est une masturbation difficile à réaliser.

LIRE AUSSI: Ambazonie: une analyse de la situation qui fait craindre le pire

Notons que cette illusion utopique anime ces esprits à la gâchette facile. L’histoire politique du monde nous apprend que les groupes sécessionnistes armés n’ont pas pu réaliser leur dessein funeste en ce monde contemporain par le sceptre de fer ou l’épée sanguinolent: souvenonsnous de triste mémoire des autres groupes sécessionnistes armées comme la IRA en Irlande du Nord, du Cabinda en Angola, des FARC en Colombie, des basques en Espagne sous l’ETA, de la Casamance au Sénégal…tous ces mouvements divisionnistes n’ont jamais réalisé leurs hallucinations jusqu’aujourd’hui