Vous-êtes ici: AccueilOpinionsActualités2017 08 25Article 419577

Opinions of Friday, 25 August 2017

Auteur: camerpost.com

Canal 2 International ou le symbole de l'échec de la presse camerounaise

Certains journalistes utilisent cette te?le?vision pour faire du lynchage me?diatique Certains journalistes utilisent cette te?le?vision pour faire du lynchage me?diatique

Canal2 international fait partie de ces chaines de te?le?visions qui ont une re?putation a? ne plus pre?senter dans le milieu me?diatique camerounais. Elle a, notamment au mois d’avril 2017, rec?u le prix de la locomotive audiovisuelle prive?e au Cameroun, un Prix de?cerne? par Peace Media Awards(PMA). Cette position de chef de bataillon devrait permettre a? ce que cette chaine ait un comportement loin de tout reproche, qu’elle se comporte en ve?ritable leader. Je dois de prime abord dissiper les malentendus, tout en pre?cisant que de manie?re personnelle, c’est la chaine camerounaise qui offre plus de programmes appre?ciables et varie?s. J’aurai voulu ne rien avoir a? en rajouter mais ce ne sera pas le cas, car une e?mission, a? elle seule, appele?e L’ARENE, de?grade conside?rablement l’image de cette chaine. C’est quoi exactement l’are?ne ? « C’est une e?mission de de?bats. De?bat ouvert sur un ring. C’est un combat entre un invite? et deux journalistes. Le but est de d’emmener l’invite? a? se de?fendre sur des sujets sensibles autour de ses engagements, de ses positions… un de?bat houleux qui permet aux te?le?spectateurs de bien connaitre l’invite? et de tirer des lec?ons de cet entretien que dirige un pre?sentateur ».

Si j’exprime ce ras-le-bol contre cette e?mission a? elle seule, ce n’est nullement parce que mon ge?niteur, ou toute autre personne proche de moi y est passe? et a essuye? un affront, non loin de la?. Je me mets juste a? la place de toutes ces personnalite?s qui acceptent de jouer le soit disant jeu et que ensuite, les journalistes se donnent tout le mal du monde pour tourner en ridicule. Montrer que c’est un imposteur qui ne devrait tout simplement pas exister et par conse?quent personne ne gagnerait a? suivre. Par cette de?nonciation je refuse d’e?tre complice dans ce lynchage me?diatique, surtout que je peux e?tre emmene? un de ces jours a? transmettre certaines informations aux camerounais par le biais de cette e?mission. Je pouvais tout aussi, comme les bien d’autres, juste laisser un commentaire a? YouTube ou sur la page de Canal 2 international, mais au vu des nombreux commentaires qui y figurent, il est clair que les administrateurs de cette production te?le? ne peinent me?me pas a? prendre cela en conside?ration car pour ma part, L’ARENE va de plus en plus mal et doit e?tre sauve?e. Il faut que quelqu’un prenne le courage pour stopper l’he?morragie.

Je tiens pour responsables ces Hommes qui se « cagoulent » derrie?re un masque de journalistes pour re?gler des comptes personnels au lieu d’e?difier des honne?tes et neutres auditeurs que nous sommes. C’est vrai que l’un des plus ce?le?bres savants du nom de Albert Einstein de?clarait : « Il n’y a pas de question idiote, seulement une re?ponse idiote ». Si au moment de cette de?claration il avait regarde? L’ARENE une seule fois, il se serait ravise? d’une telle affirmation. La plupart des questions pose?es pendant les 90 minutes de te?le?vision de cette production ne devraient pas avoir lieu. Celles-ci ne sont tout simplement pas des questions mais des jugements de valeurs, des supputations, des invectives, des re?glements de compte et des attaques presque personnelles a? l’e?gard des invite?s. L’are?ne devient donc un immense boulevard dans lequel des journalistes qui, dans la vie re?elle n’ont pas grand-chose a? apprendre aux camerounais, peuvent s’exprimer, se valoriser, se mettre en avant et donner l’impression d’e?tre au centre dans tous les sujets socie?taux au Cameroun.
Mon indignation commence dans les anne?es 2013, pre?cise?ment le mois de juin, lorsque Vincent Sostheme Fouda est invite? a? descendre dans l’are?ne. J’e?tais tre?s heureux ce soir-la? car je voulais vraiment savoir si cet homme qui pre?tendait pouvoir gouverner le Cameroun, repre?sentait un espoir pour sortir la jeunesse camerounaise de cette nasse dans laquelle elle a e?te? faite prisonnie?re depuis des de?cennies. Ma de?ception fut, he?las, si profonde de voir deux journalistes qui jouaient aux inte?ressants mais e?taient, en ve?rite?, incapables de vraiment poser une question pertinente. Non pas que Jean Franc?ois Chanon et Boris Bertholt soient de journalistes me?diocres, surtout que personnellement, ils font partie des meilleurs. Cependant, leur prestation laissa vraiment a? de?sirer. Jean Franc?ois a tellement insiste? sur le parcours de je?suite de l’invite? au point ou? je me suis demande? si c’e?tait la seule connaissance dont il e?tait de?tenteur. De l’embarras pouvait se lire sur le visage de l’invite? car ce dernier s’e?tait pre?pare? a? e?difier les camerounais sur un certain nombre de sujets, mais au lieu de cela, Ghislain Pierre Essono chef de bataillon et ses complices l’ont emmene? dans le terrain de la convertibilite? des monnaies, le lieu de re?sidence de Vanessa Tchatchou et que sais-je encore? A? un moment de l’e?mission, l’invite? affirme avoir 43 ans et le mode?rateur de re?torquer 43 ans cette anne?e? Faire preuve d’autant de me?diocrite? pour des journalistes c’est tout simplement de?plorable dans la mesure ou? nous comptons sur eux pour nous restituer la ve?rite? dans son inte?gralite?.

Nous avons d’autres cas pathe?tiques comme celui de Herve B. Endong qui est un re?cidiviste dans cette me?diocrite? car il sera successivement face a? Guy Parfait Songue et Lapiro de Mbanga. Pour le premier nomme?, il essaya pendant plus d’une heure de te?le?vision a? de?montrer que Guy Parfait Songue n’a me?me pas une licence alors qu’il pre?tend avoir le doctorat. Je ne sais pas si jusqu’a? ce jour, ses investigations ont e?te? un peu plus fructueuses ou comme tout grand chercheur il s’e?vertue toujours a? prouver ce qu’il pense? Cet acharnement et surtout cette boulimie a? peindre autrui en noir n’apporte pas ve?ritablement une plus-value aux camerounais. Si vous estimez qu’une personne n’inspire pas grand-chose, ne l’invitez donc pas pour nous faire perdre notre temps qui est si pre?cieux.

Ce qui m’indispose encore plus dans ce constat, c’est que tout le monde, y compris ceux qui repre?sentent le point d’ache?vement du journalisme camerounais, esquissent e?galement les pas de cette danse macabre. C’est pour cette raison que je suis tre?s mal a? l’aise quand je regarde la prestation de George Alain Bohomo et Armand Okol Face a? Albert Dzongang. Ils traitent Dzongang de de prostitue?e politique, pour la simple et banale raison qu’il est convoite? par de divers partis politiques. Tout cela me pousse a? me demander si un journaliste qui est sollicité? par d’autres chaines est force?ment un traitre? Etant donne? que nous sommes plus sollicite?s a? cause des qualite?s que nous posse?dons, a? cause de notre savoir-faire que nous pouvons distiller chez le solliciteur. Je peux permettre a? Armand Okol une telle escalade car il est encore sur les bancs comme nous tous d’ailleurs afin de s’ame?liorer, de comple?ter ce qui lui permettra d’e?tre meilleur. Comme si ça ne suffisait pas, Bohomo Alain de?nie la paternite? du G7 a? Dzongang et essaie d’une manie?re tre?s subtile de se l’approprier, alors qu’il de?clare en me?me temps e?tre apolitique. Nous les te?le?spectateurs ne sommes pas dupes face a? de telles tentatives car l’une des caracte?ristiques de ces journalistes est qu’ils ne sont jamais membre d’un parti politique. Cela leur permet d’attribuer tous les e?checs du syste?me aux autres sans jamais reconnaitre le combat que certains me?nent, mais qui malheureusement tre?buche toujours contre cette grosse machine qu’est le syste?me en place.

Soule Ohonolo est sans doute l’un des meilleurs, a? ma connaissance, il est l’interviewer qui a e?te? le plus re?gulier ces dernie?res anne?es. Il utilise une technique tre?s sophistique?e pour poser ce genre de questions jonche?es de mauvaise foi. Il proce?de toujours ainsi : « que diriez-vous de ceux qui disent que … » et croyez moi que ce qui suivra ne sera que de vaste invective sans fondement probant. Il utilise cette technique dans presque toutes ses prestations, c’est a? travers elles qu’il qualifie Jean Emanuel Pondi d’intellectuel parachute? qui a peur de mettre la main dans le feu. C’est peut-e?tre par solidarite? pour le corps de me?tier que Jean Bruno Tagne lui e?pargne le de?po?t d’une plainte pour diffamation car de?cide?ment Soule concocte plus dans les «on dit» que dans l’investigation journalistique, qui est le fondement de cette profession. Ces journalistes sont tre?s conforte?s dans leur ro?le d’interviewers, et quand ils se rendent compte que l’invite? est tre?s e?loquent, maitrise son sujet et surtout parait e?tre tre?s honne?te et pertinent, ils l’e?touffent avec une se?rie d’autres questions sans lui donner le temps de re?pondre car l’objectif est de le de?peindre et non d’apprendre de lui. C’est pour cette raison que jean Takougang, malgre? sa patience d’enseignant est entre? dans une cole?re presque bleue face a? l’agacement du tre?s brillant mais e?galement tenace Njoya Moussa qui de?cide?ment s’e?tait donne? pour objectif de l’e?touffer tout jamais.

Ce qui m’exacerbe est cette fac?on de vouloir mettre l’invite? a? tout prix en difficulte?. Il est clair qu’ils ne posent pas des questions dans le but d’avoir des informations supple?mentaires a? ce qu’ils savent de?ja? ou pas, ou encore moins dans le but que l’invite? renseigne les te?le?spectateurs sur un sujet bien pre?cis. La question idiote que je suis en droit de me poser est celle de savoir si le journaliste e?tait de?tenteur de l’information pour laquelle un invite? est convie? a? l’are?ne, pourquoi ne pas la rendre tout simplement publique sans qu’on ait a? de?placer des sommite?s comme c’est tre?s souvent le cas?

Des exemples de cette mauvaise prestation sont si multiples que tous les e?nume?rer reviendrait a? compter le nombre de grains de sable qu’il y a dans une mer. Je vous e?pargnerai le cas de la plus ce?le?bre romancie?re camerounaise Calixte Beyala qui a e?te? sans doute le plus pathe?tique. En parler reviendrai a? donner beaucoup de poids a? ce contradicteur tre?s ze?le? que je de?couvrais pour la premie?re fois et dont je pre?fe?re respecter en taisant le nom.

Les journalistes doivent encore apprendre a? poser des questions, laisser des jugements de valeur qui n’inte?ressent gue?re les camerounais honne?tes et se?rieux que nous sommes. Si vous estimez que vous posez des questions pour vous et non pour les spectateurs le mieux serait donc de ne plus les inviter a? la te?le?. Car les consommateurs des programmes te?le?vise?s sont en droit d’exiger la qualite? des programmes qui sont propose?s. Faut toujours avoir l’esprit lucide et surtout savoir que le journaliste ne posse?de pas la science infuse. Comme l’a si bien dit Romeo Dika qui a e?te? victime de la foudre de ces « journaleux », il re?pondait a? Martinez Zogo en ces termes : « le grand proble?me du Cameroun c’est cet amalgame que font les non sachant a? souvent parler comme des magne?tophones, parce que on leur a dit de dire ». Jeter des personnes publiques comme c?a en pa?ture sans un instant de remord c’est tout simplement ridicule et pathe?tique. Pas que le journaliste ne peut pas re?futer ce que dit un invite?, mais de la manie?re dont ils se comportent souvent dans cet exercice il ne faut pas e?tre psychologue ou de?tenteur de dix doctorats pour remarquer que c?a pue la mauvaise foi, me?lange? a? un manque de professionnalisme. Au nom de certaines sources qui ne devraient pas e?tre de?voile?es, ils imputent souvent aux invite?s des faits dont eux seuls maitrisent le commencement et l’ache?vement. Je vais emprunter cette phrase a? Alain Fogue pour dire qu’il faut arre?ter de juger des personnes de la premie?re a? la dernie?re instance sans leur donner une possibilite? de recours.

J’invite Rodrigue Tongue ainsi que tous les prochains pre?sentateurs de cette e?mission de garder les pieds sur terre, car c’est sur son re?gne que l’are?ne a connu plus de turbulences. Le rendez-vous du hot et du hard interview n’est pas une de?claration de guerre. En le conside?rant ainsi, cela ne peut pousser qu’aux de?rives comme celle de Ngoualem Carlos et Abel Elimby Lobe qui sont pratiquement venus aux mains, se croyant certainement encore dans l’are?ne bien que celle-ci soit acheve?e quelques instants plus to?t.

Peut-e?tre faudrait-il penser a? changer me?me jusqu’au titre de cette production audiovisuelle car l’are?ne ne peut rien stimuler de convivial et serein. Je prie donc le journaliste Joly Koum qui a son mot a? dire sur tous ces de?bats te?le?vise?s sur canal 2 international, d’user de son savoir-faire et de cette expe?rience accumule?s au fil des anne?es afin de nous faire plaisir en ame?liorant la qualite? de cette e?mission. Avant chaque e?mission, briefer les journalistes sur cette tendance qui consiste a? se comporter comme des juges en face d’un accuse?. Consulter me?me le canevas des questions qui vont e?tre pose?es et y recaler celles qui sont amorale. Avertir aussi les journalistes qui se comporteront mal d’une e?ventuelle censure, leur permettrait de garder les pieds sur terre. Le journaliste est ma foi un si noble me?tier mais ne l’utilisons plus comme une hache de guerre. Si possible, faire recours a? Jules Domche qui est l’initiateur de ce programme car comme en me?canique, celui qui a conc?u un syste?me est celui qui est a? me?me de mieux l’ame?liorer. Je parie qu’il doit e?tre plus que de?c?u de voir ce qu’est devenu son invention, car comme tout cre?ateur, nous aimerions bien voir notre œuvre venir a? bout des ge?ne?rations.

Tout petit j’avais toujours re?ve? e?tre bibliothe?caire ou a? de?faut journaliste, c’est pourquoi je refuse d’accepter que ce qui fut un me?tier de re?ve dans ma tendre enfance devienne la source d’un mal aise. Si vous ne soignez pas cette mauvaise image, vous verrez des hommes publics y venir de moins en moins comme c?a tend de?ja? a? e?tre le cas. Je ne saurai cependant finir sans saluer ces e?missions dans lesquelles le professionnaliste et le respect mutuel ont e?te? mis en avant. Je saluerai particulie?rement toutes ces personnalite?s, au savoir a? n’en point finir, qui nous ont procure? beaucoup de plaisir. Je citerai vaguement comme c?a : Kahbang Edith Walla, Marleine Emvoutou, Bernard Njonga, Francois Bingono Bingono, Guy Parfait Songue, Akere Mouna, Chantal Roger Tuile, Jean Bruno Tagne, Mbog Bassong, Princes Kum’a Ndumbe III, Herve Emmanuel Nkom, Joshua Osih, Dieunedort Kamdem, Abdouraman Amadou et bien d’autres invite?s qui nous ont abreuve?s d’informations tout en nous e?difiant sur une the?matique bien pre?cise.