Malgré des menaces de la Confédération africaine de football (Caf) de retirer l’organisation de la Coupe d’Afrique féminine 2016 au Cameroun, la construction des stades bat de l’aile.
Certains chantiers sont carrément à l’arrêt, à l’instar du Grand stade Paul Biya de 60.000 places assises. Cette arène située dans la banlieue Nord de Yaoundé n’a pas avancé d’un pouce depuis 2007. Des problèmes opposent les populations riveraines du quartier Olembe aux pouvoirs publics.
La société française Razel a entamé un vaste terrassement sur le site de 288ha, stoppé récemment par les populations autochtones qui réclament d’être indemnisées. Ce qui aurait mis le feu au poudre, c’est que « l’entreprise chargée du terrassement a surgi et a détruit les cultures, sans prévenir les riverains », a confié à Cameroon Tribune François Xavier Mbeng, le chef du village d’Olembé II.
Ces populations en colère réclament le paiement des indemnisations « promises en 2008 » au moment de l’entame des procédures. Une liste de 52 familles avait été dressée et validée » par les autorités administratives, lit-on dans le quotidien national.
Ce qui perturbe le déroulement des travaux. Le gouvernement camerounais ambitionne aussi de construire, avec l’aide de son partenaire technique, la China national machinery and equipment import and export corporation, le complexe de l'Institut national de la jeunesse et des sports (Injs) de 12.000 m2 avec une piscine olympique, un ensemble didactique et des stades multisports : basket-ball, volley-ball, handball, et deux courts de tennis et un hôtel trois étoiles d'une capacité de 200 lits. Le coût total des investissements de cette première phase s'élevait à 94,6 milliards de Fcfa contre 170,8 milliards pour la seconde étape.
Sur le site de Douala, chef-lieu de la région du Littoral, le gouvernement a été obligé d’aller à la recherche d’un nouveau site non marécageux, qui permettrait une avancée rapide des travaux. Le nouveau stade de Bwang Bakoko aura donc une capacité de 50.000 places assises. Ce changement de site a eu des conséquences terribles sur la programmation des matches de la Can féminine 2016. En effet, la capitale économique ne pourra finalement plus accueillir de rencontre.
Au-delà de Yaoundé, les matches vont se jouer au stade de Ngueme situé à environ huit kilomètres du centre urbain de Limbe dans le Sud-ouest. Il s’agit d’une arène de 20.000 places assises avec vue splendide sur l’océan atlantique. Les travaux d’aménagement des principales voies d’accès ont déjà été lancés par le ministre de l’Habitat et du développement urbain, Jean Claude Mbwentchou, au cours d’une visite sur le chantier début novembre. A cela, s’ajoute la nouvelle aire de jeu de Kouekong à Bafoussam (20 000 places).
Les nouveaux stades de Limbé, Bafoussam et Douala s’inscrivent dans le cadre du Programme national de développement des infrastructures sportives (Pndis) fruit de la coopération Sino-camerounaise qui court jusqu’en 2018. 237online.com Ce projet qui s’étale sur 10 ans (2008-2018) comporte en principe deux volets. Le premier, d’un coût de plus de 272 milliards Fcfa, à trois phases vise à doter les principales villes camerounaises et singulièrement les capitales régionales, d’infrastructures sportives modernes et fonctionnelles. Le deuxième volet concerne la construction dans tous les arrondissements du pays, de plates-formes sportives.
Le Minsep annonce par ailleurs la réhabilitation du staduim de Madagascar à Yaoundé, la reprise et la finalisation des travaux de construction du stade Omnisports de Bafoussam entamés en 1979 et qui n’ont jamais été achevés. Sans oublier les réhabilitations annoncées des stades Roumdé Adja de Garoua, et celles plus probable des stades Ahmadou Ahidjo de Yaoundé et de la Réunification de Douala construits à l’occasion de la huitième Can organisée en 1972 et ne répondant plus aux normes internationales.