Vous-êtes ici: AccueilOpinionsActualités2016 05 27Article 373267

Opinions of Friday, 27 May 2016

Auteur: Boris Bertolt

Biya dans les Panama Papers

C’est un nom qui ne figure pas dans la base de données de Panama Papers concernant le Cameroun. Ni dans la base de données Afrique. Pour le retrouver, il faut entrer dans la base de données internationale. C’est à ce moment qu’apparait une société au nom de Biya Holding International. Jusqu’ici ce nom n’était cité nulle part. Même par le Consortium International des Journalistes d’Investigation basé aux Etats-Unis qui a révélé le scandale des comptes off Shore.

A qui appartient ce compte. CASH INVESTIGATION n’est pas en mesure pour l’instant de vous dire avec exactitude qu’il s’agit d’une société appartenant au chef de l’Etat ou à un membre de sa famille. Ce dont nous sommes par contre certains c’est que le nom du secrétaire particulier de son fils, Frank Biya, également ami du ministre des Finances Alamine Ousmane Mey, figure clairement dans les données de Panama Papers. A qui appartient la BIYA HOLDING LIMITED…. CASH INVESTIGATION vous livre les premiers éléments de l’enquête.

Au départ de cette société off shore, un cabinet d’avocats : Mossack Fonseca. Il s’agit du cabinet panaméen à l’origine du scandale des Panama Papers. C’est un cabinet qui a de très bonnes relations avec deux banques internationales réputées dans la création des comptes off shore pour cacher l’argent de l’argent sale ou échapper au FISC des Etats : la Société Générale et la banque Edmond de Rotshild. C’est l’une de ces banques qui est entré en contact avec le cabinet Mossack Fonseka pour lui demander d’ouvrir une société Off Shore pour cacher l’argent d’un camerounais. De qui s’agissait-il ? Pour l’instant nous n’avons pas de réponse à cette question. Cependant, Mossack Fonseca va faire ce qu’on lui a demandé de faire.

Étonnant que cela puisse paraître, soit une semaine avant les émeutes de février 2008, Mossack Fonseca demande à une société basée en Suisse, spécialiste dans la création des comptes off shore d’ouvrir au nom de ce client une société écran. Cette entreprise qui a par ailleurs ouverte 768 comptes pour ses clients à travers le monde s’appelle : MINERVA TRUST AND CORPORATE SERVICES. Genève c’est le lieu où le chef de l’Etat aime passer ses « courts séjours privés ». Minerva Trust and corporate services va s’exécuter.

Le 14 mars 2008, soit deux semaines après les émeutes dites « émeutes de la faim » et en pleine modification constitutionnelle qui permettra à Paul Biya de Briguer un énième mandat à la tête du Cameroun, la BIYA HOLDING LIMITED est crée à partir de Genève. Mais son siège se trouve aux îles vierges britanniques un Paradis fiscal. Elle est représentée aux îles Maurice, Dubaï, Londres, Singapour. Des plates formes de la finance internationale pour masquer l’argent.

Pour faciliter l’intracabilité des sommes déposées, en quatre ans, car la dite société sera désactivée le 15 octobre 2012, Minerva Trust and corporate services va créer trois autres sociétés écrans. Il s’agit de : Minerva services limited, Minerva nominees limited, MTC Investment Limited. Puis d’autres propriétaires tous des prêtes noms entreront en scène : Nalini Jani, Bizji Kalapi Jani, Royan Prata Jani, Yadav Rajan, Karlopi, Pratapai Japi, Kirtikumani Rajan Jani. Vraisemblablement, il s’agit des membres d’une famille qui ont donné leurs identités mais n’ont aucune connaissance de l’utilisation qui en est faite. Chaque membre a touché environ 1000 euros par mois.

Pour obtenir l’identité du propriétaire de la BIYA HOLDING LIMITED, nous avons contacté Minerva Trust and Corporate Services. La société qui a créé cette société basée a Genève. Elle a clairement affirmé qu’elle ne livrait pas d’informations sur ses clients. En dépit de nos multiples relances, elle a gardé le mystère. Mais nous avons appris que l’une des deux grandes ambassades camerounaises en Europe s’occupant parfois des affaires importantes et privées du chef de l’Etat pourrait être à l’origine de la création de la Biya Holding Limited qui a été fermé à la suite des pressions des Etats européens, mais l’argent a pris la direction d’autres paradis fiscaux et à travers d’autres sociétés écrans.