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Opinions of Saturday, 22 September 2018

Auteur: Michel Biem Tong

Arrestation d’Ayuk Tabe: une nouvelle menace plane sur Biya et Buhari

Un avocat international, membre de l’association des avocats de la Cour pénale internationale accuse l’armée camerounaise aux ordres du président camerounais Paul Biya de génocide dans le Southern Cameroon. D’après Me Charles Taku, Muhammadu Buhari, son homologue du Nigéria, risque gros pour avoir fait arrêter des réfugiés du Southern Cameroon par la police nigériane en janvier dernier.

L’étau de la Cour pénale internationale (CPI) est-il en train de se resserrer autour de Paul Biya ? Dans une vidéo actuellement en circulation, Me Charles Taku, avocat international d’origine camerounaise et membre de l’association des avocats de la CPI a déclaré que ce qui se passe dans le Southern Cameroon est un génocide : « des civils ont été tués, ils ont détruit le palais des chefs traditionnels ainsi que plus de 130 villages, les Anglophones ne font que se défendre », explique l’avocat qui invite la CPI à intervenir.

Me Charles Taku parle également du kidnapping des leaders pro-indépendantistes du Southern Cameroon dont le leader Sisiku Ayuk Tabe le 5 janvier dernier dans un hôtel à Abuja au Nigéria et leur déportation au Cameroun. Selon Me Taku, cette opération menée par la police nigériane va à l’encontre des conventions internationales sur la protection des réfugiés et demandeurs d’asile.

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De quoi laisser croire que le président nigérian, Muhamadu Buhari, risque également d’être visé par une plainte à la CPI. Surtout que le Nigéria, contrairement au Cameroun, est partie au traité de Rome, indique Me Charles Taku. L’arrestation de Sisisu Ayuk Tabe et Cie ayant été pilotée au Nigéria par les autorités camerounaises, il est donc difficile pour ces dernières, à en croire l’avocat, d’évoquer la non-ratification du traité de Rome sur la CPI.

Le Statut de Rome de la Cour pénale internationale entré en vigueur le 17 juillet 2002, en son article 7 point e, considère comme crime contre l’humanité, l’ « emprisonnement ou autre forme de privation grave de liberté physique en violation des dispositions fondamentales du droit international ».

Le Cameroun n’étant pas partie au Statut et n’ayant non plus accepté la compétence de la CPI, seul le Conseil de sécurité des Nations Unies peut au sens de l’article 13-b dudit Statut, saisir la Cour d’une résolution.