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Opinions of Samedi, 4 Juin 2022

Auteur: Boris Bertolt

Amougou Bélinga VS Mvogo Émilienne: comment Laurent Eso a piégé Ferdinand Ngoh Ngoh

Ferdinand Ngoh Ngoh et Laurent Esso Ferdinand Ngoh Ngoh et Laurent Esso

Dans une tribune publiée il y a quelques heures, le journaliste politique, Boris Bertolt a fait des révélations sur le bras de fer auquel se livrent le ministre d'Etat ministre de la Justice et le secrétaire général de la présidence du Cameroun dans le cadre de l'affaire qui oppose l'homme d'affaires Amougou Bélinga à Mvogo Émilienne, cadre de la DGI.

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"Ce qui s’est passé hier est à la fois très grave et très intéressant.
L’administration est écrite et non orale. L’écriture est un acte d’engagement. Ainsi lorsqu’une correspondance de la présidence de la République arrive dans laquelle il est écrit « sous hautes instructions du président de la République, j’ai l’honneur », tout ce qui suit après engage la responsabilité du président de la République.

Et jusqu’ici nous n’avions droit qu’à des hautes instructions par écrit. Mais l’affaire Mvogo Émilienne, chef du Centre des impôts, détenu à Kondengui pour avoir tenté d’estorquer 500 millions Fcfa en complicité avec huit autres cadres des impôts change la donne.

Hier donc le ministre du ciel, de la terre et des mers se lève, prend son téléphone et appelle Laurent Esso, le ministre de la justice. Il dit au ministre de la justice par téléphone que Paul Biya lui demande de libérer Mvogo Émilienne.

Laurent Esso n’est pas fou. Il connaît très bien Paul Biya et fait partie du dernier cercle des moïcans. Il sait que Paul Biya a une grande maîtrise de l’administration et des procédures. Parce qu’il a été à deux reprises SGPR, il sait qu’un accord de Paul Biya est toujours documenté soit par: « ok », « d’accord » ou « pour exécution ». Il sait donc que si les « hautes instructions » arrivent par téléphone, c’est qu’il y a un problème.
Soit ces hautes instructions sont un mensonge de l’homme à la punk pour aider ses amis, soit Paul Biya savait que lui Lorenzo qui le connaît allait comprendre le message : n’en tient pas compte.

Que fait Laurent Esso qui pourtant connaît le dossier. Il envoie une correspondance au procureur général de la cour d’appel du Centre qui lui fait le point. Là ça montre qu’il ne décide pas seul et d’appui sur ceux qui sont en charge du dossier. Puis sur la base des informations fournies par le procureur général il dit par écrit et non par téléphone que Ngono Émilienne ne peut pas être libéré. Elle doit attendre la décision des juges le 6 juin 2022.

Fait très important : Laurent Esso précise qu’il a reçu les hautes instructions par téléphone. Ce n’est pas un enfant qui écrit ça. C’est un très haut fonctionnaire et politique. Non seulement il montre que les hautes instructions de Ngoh Ngoh peuvent être parfois du mensonge mais en plus, il sait que parce que le document sera dehors Paul Biya sera informé. Et s’il n’y a jamais eu une telle instruction, l’homme à la punk en sort un peu plus affaiblie".