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Opinions of Friday, 21 September 2018

Auteur: Baleba Didier

Ambazonie: les sécessionnistes de plus en plus esseulés

Plusieurs ONG internationaux condamnent les exactions des sécessionnistes Plusieurs ONG internationaux condamnent les exactions des sécessionnistes

Sans naviguer sous le vent des réseaux sociaux, certaines informations audiovisuelles nous font croire que quelque chose se passe dans ces régions, et que la descente aux enfers du mouvement irrédentiste est déclenchée.
Même l’ONG Amnesty International, dans son récent rapport, épingle le mouvement.

Les messages de défection sont légion, dont quelques bribes captées avouent l’impéritie des ambazoniens devant la déferlante des forces de défense. Mais il ne s’agit pas seulement d’un début de capitulation opérationnelle, mais d’une prise de conscience qui aurait tendance à se propager dans les rangs sécessionnistes qui émettent désormais des doutes sur la sincérité et la loyauté de leurs dirigeants.

L’autre question qui est au centre des doutes de ces combattants est celle de savoir pourquoi les déplacés sont-ils accueillis aussi paisiblement dans les autres régions alors que les populations de celles-ci auraient pu en profiter pour se venger des crimes perpétrés sur leurs soldats. Les enterrements des soldats ont en effet laissé libre cours à certains épanchements émotionnels.
L’accueil des déplacés témoignent de la maturité des camerounais à choisir les voies de la paix et de la tolérance et questionne réellement sur les motivations de cette crise qui ressemble à une opération ourdie par une main très experte, se rapprochant d’une opération clandestine.
Graduellement, les sécessionnistes ont répondu par des mécanismes tactiques de harcèlement, entravant la mobilité.

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Rien à voir avec des séparatistes qui se lèvent un beau matin pour faire de l’insurrection. Les forces de défense ont bien sûr opposé des conduites très professionnelles, mais l’attitude des sécessionnistes, doublée d’une chaîne logistique ininterrompue démontrent en toile de fond, l’existence de soutiens qui dépassent seulement ceux de quelques activistes de la diaspora. Il est nécessaire de lire les scenarii tactiques du terrain pour se rendre à l’évidence que l’ennemi n’était pas seul. L’autre marqueur est la mise en œuvre d’une communication qui porte une étiquette institutionnelle aussi bien dans sa charte graphique que dans son contenu, sa densité.

Ces plans ont été déjoués par une armée qui a du métier et qui est sur des charbons ardents depuis plus de 24 ans aujourd’hui, tissant de l’expérience au fil des campagnes. La guerre insurrectionnelle n’est peut-être pas finie, mais la fin est proche et il y a désormais deux factions au sein des combattants.
La première est constituée de combattants qui sont résignés et qui veulent déposer les armes. Celle-ci semble être la plus importante et la plus raisonnable. L’assèchement des ressources provenant de l’extérieur et les risques pour les instigateurs de cette guerre par procuration de se découvrir, sonnent le glas pour ce mouvement.

La faction résiliente quant à elle, sera réduite à sa plus faible expression et s’émiettera dans le temps. Le défi des prochains jours sera celui de sécuriser ces régions et d’empêcher une restructuration des capacités des rebelles.

À la question de savoir si les élections vont se dérouler dans ces régions, la réponse vient de l’occupation du terrain par l’armée camerounaise et de la vitesse avec laquelle les camps sont détruits jour après jour. Au rythme de la pénétration des forces de défense sur le terrain, d’ici le 7 octobre, les sécessionnistes n’auront qu’à bien se tenir.