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Sports Features of Monday, 21 August 2017

Source: via page facebook pde foot

ANAFOOT: le ‘petit’ péché de Issa Hayatou !

A quelque chose malheur est bon, le ramdam autour de la CAN 2019 n’aura pas fini de faire bouger plus rapidement les lignes, l’Académie Nationale de Football (ANAFOOT) prend son envol. Il aura fallu attendre 6 bonnes années après l’annonce du chef de l’Etat pour voir se dessiner le squelette de ce qui va désormais constituer le creuset, la pépinière du football camerounais en matière de détection, d’encadrement et de formation des jeunes talents. Il s’agit là de la toute première institution à capitaux publics consacrée à la professionnalisation du football au Cameroun.

Il est vrai que si l’on se réfère à la stature, à l’envergure, à la résonnance autant continentale qu’internationale du Cameroun, l’on peut s’interroger sur le temps mis pour y parvenir, mais ne dit-on pas que mieux vaut tard que jamais?

Le Cameroun rentre ainsi résolument dans le processus de restitution voire de rétablissement des lettres de noblesse dévolues au sport en général et au football singulièrement.

Dans un environnement tourmenté et rythmé par les guerres claniques, les conflits de génération, l’implication trop prononcée parfois des voix peu ou pas expertes, des glissements et vides juridiques assortis d’interprétations pluri-formes et contradictoires, même les performances spontanées récentes (vice-championne d’Afrique chez les Lionnes et champion d’Afrique chez les messieurs) bien que laudatives ne suffisaient plus, il fallait pour le volet sportif retourner à la base, au vivier afin de mieux maîtriser le processus d’initiation, de formation, d’encadrement et d’ascension des jeunes pépites, amoureux du ballon rond au football de haut niveau. Cette orientation judicieuse et prospective va permettre d’éviter les générations spontanées et c’est en cela que la création de l’Académie Nationale de Football revêt toute sa pertinence.

Mais il se trouve que l’euphorie de nombre de familles a été douchée par l’une des résolutions du conseil d’administration tenu récemment à savoir le caractère payant de la formation. Autrement l’accès à l’Académie Nationale de Football (ANAFOOT) n’obéit pas prioritairement au seul critère du talent brut détectable chez un jeune. Il faudrait au préalable débourser la somme de 50.000 f. CFA comme frais de formation pour chaque aspirant.

D’ailleurs selon son Président du conseil d’administration, l’Académie entend créer un pôle de formation dans chacune des dix régions du Cameroun afin de « recevoir les jeunes talents camerounais, de manière à ce que les meilleurs puissent intégrer l’Académie « … » à Yaoundé pour pouvoir finaliser leur formation ».

Une décision justifiée par le contexte de crise économique qui prévaut aux dires de l’administration mais qui ne saurait remporter l’adhésion des parents démunis présentant des pépites aux prédispositions requises pour la profession de footballeur. Autant dire que l’Académie nationale de Football n’est pas encore sortie de terre qu’elle nourrit déjà des frustrations.

Car comment comprendre qu’il y’ait une académie à capitaux privés à l’image de l’Union Camerounaise des Brasseries où l’entrée et la formation sont totalement gratuites pendant quatre ans (la durée de la formation) tandis que l’Etat se dit incapable de faire pareil en convoquant la morosité économique. Et en parlant d’économie justement, n’est-il pas temps qu’une partie soit mobilisée sur tout le pactole engrangé par l’Etat grâce au football au profit de la gratuité des frais dans cette académie, qui plus est, œuvre pour la promotion du label Cameroun ?

Eh oui ! Ce serait donner la chance à tous ceux qui sont portés par le talent car c’est de cela qu’il doit s’agir … normalement.