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Opinions of Thursday, 3 December 2015

Auteur: cameroon-tribune.cm

A la COP21, le temps d'agir!

Paul Biya et ses homologues de la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT) appellent à sauver cette étendue d’eau vitale pour des dizaines de milliers de personnes.




Que ce soit lors de l’important discours qu’il a prononcé lundi dernier à Paris, en ouverture de la COP21 ou  de la déclaration qu’i a faite lors du mini-sommet organisé le lendemain par l’Elysée sur le thème : « Défi climatique et solutions africaines », le président de la République s’est appesanti sur la situation du lac Tchad qui mérite une attention particulière.

« La désertification,  qui affecte les pays voisins du lac Tchad, nous préoccupe également. Cet immense plan d’eau, absolument indispensable à la vie des populations et à la biodiversité, est en voie d’assèchement progressif. Il a déjà perdu 90% de sa surface initiale », a relevé pour le déplorer Paul Biya. Avant de lancer un cri de cœur à la communauté internationale : « Sauvons le lac Tchad ».

Le fait que le chef de l’Etat ne ménage aucun effort depuis son arrivée samedi dernier à Paris, pour mobiliser les bailleurs de fonds en faveur du lac Tchad n’est pas fortuit. Il faut saisir toutes les opportunités pour placer les solutions proposées par les pays riverains de cette étendue d’eau au cœur des négociations de l’accord de Paris qui vont se poursuivre dans la capitale française jusqu’au 11 décembre prochain, sous la conduite de Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, président de la COP21. Pour cet important lobbying, aucune action n’est de trop. Mahamadou Issoufou du Niger, Muhammadu Buhari du Nigéria, Idriss Deby Itno du Tchad, tous chefs d’Etat membre de la Commission du bassin du lac Tchad, ont joint leur voix à celle de Paul Biya pour plaider en faveur du financement du Plan de développement et d’adaptation au changement climatique du lac Tchad.

Un plan qui s’articule autour de sept points. L’appui aux producteurs et aux filières pour accroitre la productivité et la résilience des systèmes agricoles (agriculture, pèche, élevage); la sécurisation de l’accès aux ressources naturelles ; l’amélioration des conditions de vie des populations par des investissements publics ; la facilitation des transports et des échanges ; la préservation du capital environnemental du lac ; la gestion durable et la protection des ressources en eau du bassin ; la diffusion de l’information pour améliorer la connaissance et le suivi du milieu.

L’autre raison et non des moindres de l’intérêt pour le lac Tchad est que la région est affectée depuis 2014 par un épisode de grande violence liée aux attaques terroristes de la secte Boko-Haram. Partie du Nigéria, cette nébuleuse s’attaque également au Cameroun, au Tchad et au Niger. Du fait des actes  criminels, des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées.  Le commerce transfrontalier a été interrompu et l’économie régionale profondément déstabilisée.  Une situation qui a renforcé la dynamique d’intégration sous-régionale et permis la création d’une Force mixte multinationale dont les résultats sur le terrains sont probants.