Ma femme et moi, nous nous sommes rencontrés à l’université, on était fous amoureux. Tout a commencé quand j’ai obtenu mon emploi : l’argent, les collègues, les after work chaque vendredi, j’ai commencé à la tromper. Ça ne me dérangeait pas tellement parce que je savais qu’il n’y avait rien de sérieux, Gaëlle était l’amour de ma vie et aucune d’entre elles ne lui arrivait à la cheville.

On s’est finalement marié 3 ans après, le temps qu’elle finisse à son tour. Malheureusement, je n’arrivais plus à arrêter malgré mes efforts. Mon épouse a fini par le découvrir, c’était le choc, j’ai même cru que j’allais la perdre mais après maintes supplications, elle a fini par me pardonner. À partir de ce moment-là, j’ai pris ça comme une faiblesse. Je la trompais, elle m’attrapait, je pleurais et elle pardonnait.

On a eu nos deux enfants et passé 7 ans dans cette situation. J’ai commencé à la mépriser, à trouver des justifications à mes déboires juste pour la faire culpabiliser. Plusieurs fois, elle a essayé de partir, ma famille qui l’aime beaucoup, la sienne et moi, quelques fois l’avons retenue. Puis un jour, elle a cessé de pleurer, de me poser des questions, d’essayer de dialoguer, c’était comme si je n’existais plus, mais au lieu de m’interpeller, cette situation m’a donné l’impression que j’avais gagné.

Il y a deux ans, j’ai connu un accident de circulation avec ma maîtresse : fractures, hémorragies, plusieurs heures au bloc. C’est un miracle que je sois encore en vie. Contre toute attente, Gaëlle est restée. J’ai passé 2 mois à l’hôpital et 7 autres mois de rééducation. Elle m’a trouvé une kiné qu’elle payait de sa poche, elle me donnait mon bain, me faisait à manger et supportait patiemment ma mauvaise humeur sans aucun reproche de sa part.

Après d’énormes efforts, je suis redevenu totalement valide, second miracle. Tout le monde a pleuré de joie. J’ai repris mon boulot avec tous mes avantages. Ce temps de convalescence m’a permis de renouer avec mon Dieu et de comprendre la grâce que j’avais d’avoir cette femme. Je me suis décidé de renouveler nos vœux de mariage et donner une autre dot à sa famille pour l’honorer. Seulement voilà, un soir Gaëlle m’a tendue une enveloppe, à l’intérieur, la lettre de demande de divorce. Je ne comprenais rien, j’ai crié, supplié, pleuré mais rien n’y fit.

Lorsque je lui ai demandé pourquoi maintenant alors qu’elle pouvait partir quand j’étais à terre, elle a répondu : à un moment de ma vie, tu m’as aimée et tu m’as donné deux beaux enfants, je ne me serai plus jamais regardée dans un miroir si je t’avais laissé dans cette situation, il fallait que tu guérisses, ne fût-ce que pour nos enfants.

Je ne veux aucun de tes biens, juste une chose, laisse-moi partir avec nos enfants, tu pourras les voir quand tu veux. Elle a quitté la maison sans rien emporter à part les habits et chaussures, elle a répondu à tous ceux qui l’ont vue qu’il était temps qu’elle parte et c’est tout. Je ne sais pas comment la récupérer, j’ai l’impression de mourir.