On a quand même un pays génial hein ? Nous sommes une mosaïque de plusieurs centaines d’ethnies, mais même si on a femme-africainequelques soucis avec le tribalisme, on a fait de notre multiplicité ethnique un sujet léger.
Dernièrement, je suis rentré dans un taxi et j’ai écouté la conversation de deux jeunes filles qui catégorisaient les camerounais en fonction de leur origine ethnique. Et ça faisait rire tout le monde. Ailleurs, on condamne les gens pour propos homophobes, des artistes sont interdits de salle parce qu’on juge leurs spectacles déviants, mais chez nous dans la République des Crevettes on ne connaît pas ce genre de perte de temps.
Les deux jeunes filles affirmaient que les bassa’a sont des coureurs de jupons invétérés, que les bamiléké sont chiches et après t’avoir exploitée sexuellement vont épouser leur sœur etc. Toute une série de clichés qui auraient choqué ailleurs, mais pas au Cameroun. En y réfléchissant bien, je me suis rendu compte que même moi dans mes conversations au bar, dans la rue, avec des amis et connaissances nous cataloguons systématiquement et malheureusement les femmes en fonction de leur origine. Vous croyez que nous autres hommes on n’a pas de kongossa sur vous ? Suivez-moi.
Petit tour du Cameroun des clichés ethniques liés aux femmes.
Les bassa’a
Elles sont réputées jalouses. Il se dit que la femme bassa’a est une passionnée. Elle n’hésite pas à recourir aux filtres d’amour pour enchaîner son homme, notamment le fameux tobassi. Ne jamais manger le Mbongo d’une bassa’a qui a des vues sur vous. Il se dit aussi que pour pouvoir conquérir une femme bassa’a, il vaut mieux être un étalon au lit, comme on dit, il faut être prêt. Sinon, c’est la porte. Elles aiment les écorces et les gris-gris et bavardent trop.
Les femmes du Nord.
Ce terme générique désigne les femmes originaires du septentrion, généralement musulmanes. On dit d’elles qu’elles sont sournoises. Elles jouent la comédie de la soumission, mais en réalité, sous les voiles et autres pagnes qui les recouvrent, elles sont de dangereuses panthères qui croquent les hommes. On dit aussi que ce sont des femmes des extrêmes. Soit elles sont totalement connes, soit des érudites. Quand une nordiste décide d’aller à l’école, c’est le doctorat ou rien même si elle finit sèche comme un bambou.
Les mbamoises.
Les mbamoises sont des rêveuses. Elles aiment les grands et beaux garçons. Elles entretiennent un rêve de noblesse qui meurt quand elles finissent vieilles filles. Elles sont abonnées au divorce. Elles aiment sortir avec leurs « frères ». On dit des banen qu’elles ont un mari en ville et un petit pompier dans leur village.
Les bamoun
Hum ! Les bamoun sont considérées comme le summum de l’hypocrisie et de l’infidélité. La plupart sont des femmes au foyer, ce qui leur permet d’entretenir le foyer du voisin quand le mari est absent. On dit que si ta femme est bamoun sache que la moitié de tes enfants sont ceux de ton voisin, ton ami ou mieux, du boucher. Elles aiment mettre les pagnes sans rien en dessous parce que pour un coup rapide, c’est pratique. Elles aiment aussi le blanchiment de la peau. Tu peux reconnaître une bamoun dans la rue rien qu’en regardant la couleur multicolore de ses jambes.
Les Betis
Ce sont des femmes qui ne savent pas ce qu’elles veulent. Elles courent après le mariage le, mais une fois mariées, elles regrettent leur vie d’avant. Il se dit que c’est la dot qui les motive. Elles font des défis de dot : « on m’a doté à cinq millions, ta maigre dot c’était combien ? ». Il paraît que ce sont des esclaves de l’argent et qu’elles aiment les hommes en tenue. En couple, L’Ewondo est réputée irrespectueuse et sa famille passe avant son homme. Elles aiment la vie facile et les bars.
L’Eton aime la violence. Mais il parait que ce sont des filles passionnées et qu’avant de faire l’amour elles aiment être bastonnées. Ce sont de grandes travailleuses et elles font preuve d’une grande force physique qui leur sert parfois à bastonner leurs maris.
Les Bulu sont des nymphomanes qui ne refusent personne.
Les Douala
Les filles sawa ne sont pas belles, mais elles ont de l’allure et elles ne se prennent pas pour n’importe qui. Elles aiment se vanter d’être princesses de ceci ou de cela, même dans zéro. Elles aiment seulement les choses de Paris qu’elles considèrent comme leur second village même si elles vivent dans un bidonville de Neu-Bell.
Les kribiennes
Majoritairement batanga, elles ont toutes un mami wata. Elles passent leur vie à la plage en bikini. Elles aiment les blancs. Le jour où elle a un enfant métis, elle fait la fête.
Les bamilékés
On dit des filles bamilékés qu’elles sont soumises. Mais qu’en réalité elles calculent trop. Quand tu épouses une bamiléké, elle construit la maison de ses parents, au village avec ton argent. Les bamiléké sont réputées nulles au lit. Au quartier, on dit que leur… heu… est « l’eau l’eau ». La bamiléké est dynamique, mais elle ne comprend pas que le ce « dynamisme » ne sert à rien dans un lit. Elles enrichissent les marabouts.
Les anglophones
Terme générique qui désigne les femmes de la partie anglophone du pays. On dit d’elles qu’elles aiment seulement leurs frères anglophones parce qu’elles aiment être draguées en anglais. La femme anglophone a un problème avec l’habillement. Il parait qu’elles aiment les couleurs vives ce qui les fait ressembler soit à des lampes-tempête ou des mannequins de boutiques chinoises. Il paraît qu’avant d’aller à une fête avec une anglose, il faut d’abord contrôler son habillement. Elles aiment tout ce qui est bling-bling. Et leur devise est « jamais sans ma greffe ».
Les banyangui sont les meilleures prostituées du pays. Une prostituée banyangui ne va jamais en retraite.
Bon ! je m’arrête là. Il y’aura un tome 2. Bien entendu ces tristes clichés n’engagent que ma triste personne. Mais sérieux, les filles ne tirez pas sur moi, votre homme, qui vous chante des « je t’aime » à longueur de journée là, je suis sûr qu’il partage certaines de ces âneries, sauf que lui ne l’avouera jamais. On est camerounais, on va faire comment?