Deux chanteuses. Congolaise et Camerounaise. Deux voix qui en juillet 2017, avec la Tchadienne Geneviève Matibeye, représenteront FAME aux 8es jeux de la Francophonie à Abidjan en Côte d’Ivoire.
FAME, la vitrine des voix de la forêt comme le veut le slogan, dont le premier salon international s’est ouvert mercredi soir, 22 mars 2017, sur la scène de l’Institut Français de Douala.
Occasion donc de vérifier si effectivement, comme il nous l’avait été promis, le projet de Scène d’Ebène mettait en avant des voix féminines pleines de talent avec pour ambition de leur ouvrir la scène internationale. Ce commentaire d’une spectatrice résume à lui seul tout le show : « elles ont placé la barre très haut. »
Oui, car en premier lieu sur la scène, on a eu Fanie Fayar, un talent vocal pur, du coffre, de la puissance. Une chanteuse enracinée dans les profondeurs rythmiques de la forêt – après tout, le Congo fait bien partie des sept pays africains traversés par l’équateur.
Mais pas que ! Parce que Fanie, qui commence sa carrière solo et prépare son premier album, malgré une vingtaine d’années dans le métier, elle s’est affranchie des frontières terrestres. Qui pourrait croire en l’écoutant, qu’il n’y a pas un seul centimètre carré de Sahel sur la terre congolaise ?
Les sonorités d’Afrique de l’ouest, les cordes vocales qui s’y accordent, le look, mercredi, on se croyait presqu’en face d’une Mandingue. Et puis retour sous l’Equateur, des airs de bend-skin, de bikutsi, de rumba, le chant polyphonique caressé le temps d’une hauteur vocale, et au-delà des océans, la funk dans l’atmosphère… Et qu’est-ce qu’elle dansait !
En parlant de danse, et puis est venue Lornoar ! « Ngoan Eton » ou, selon les mots de Tony Mefe, Directeur artistique de Scène d’Ebène, un ouragan. Comment définir Lornoar ? D’abord, c’est plus qu’une chanteuse. Parce que disons-le nous, elle n’a pas les capacités vocales les plus extraordinaires qui soient. Mais la dextérité avec laquelle elle manie ses cordes, passant de la force brutale d’un son rauque au miel d’une douce voix de velours.
Rockeuse ou crooneuse, vous choisirez. Lornoar, c’est une conteuse béti, une poétesse. Son phrasé, la maturité de sa voix. Et elle sait jouer de la guitare! Et ses histoires, elle les sert au public dans un langage châtié parfois, prenant le rythme à contrepied.
Elle a beaucoup d’humour et de répartie, elle en joue avec les spectateurs. Bref, Lornoar c’est une show-woman. Habitée par la musique, elle habite la scène, même si sa morphologie elle, ne prend pas beaucoup de place.
Au sortir de ce spectacle, certaines des neuf autres chanteuses FAME présentes ont compris qu’un défi venait de leur être lancé. Celui de la qualité.