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Culture of Monday, 6 November 2023

Source: www.camerounweb.com

Une prostituée fait pleurer ses parents en plein carrefour de Douala

La prostitution, un mauvais travail bien payé La prostitution, un mauvais travail bien payé

C’est un récit du journal Cameroon Tribune qui a eu écho de la situation entre la prostituée et ses parents venus pour la rencontrer dans la capitale économique. La rencontre a eu lieu mais les choses ne se sont pas passées comme ils l’espéraient. Lisons.

Anastasie, 28 ans, retrouvée mercredi par ses géniteurs dont elle est le dernier enfant vivant, a refusé de quitter son activité pour rentrer avec eux au village.

Un couple passablement âgé, en sanglots au bord de la route. Voilà le spectacle qui a intrigué une patrouille de police mercredi en début de soirée au lieudit Elf, dans l'arrondissement de Douala III. Les hommes en tenue se rapprochent des concernés, pour apprendre qu'il s'agit effectivement d'époux.

Prosper, 59 ans, et sa femme viennent d'un village hors de la région du Littoral. Et s'ils pleurent, ce n'est pas suite à une agression en ces lieux. La raison de leur abattement, c'est que leur fille, qu'ils pointent à distance, se prostitue dans le secteur.

De fait, selon ce que la police apprendra, Anastasie est la seule survivante d'une fratrie de cinq. Ses parents, cacaoculteurs, la voient généralement pendant les périodes de fin d'année, quand elle débarque au village avec des provisions.

Pour eux, elle travaille à Douala, sans plus de précisions. Mais depuis un certain temps, des rumeurs ont commencé à courir au village, colportées par des gens qui revenaient de Douala. Elles disent en gros que la jeune femme s'y prostitue au Carrefour Elf.

Papa Prosper a parlé avec sa fille au téléphone, lui a demandé de rentrer s'installer au village, où l'activité agricole paie plutôt bien. Et où il faudra bien qu'un jour, en tant que dernier enfant encore en vie, elle s'occupe des biens de ses parents… Anastasie a toujours refusé.

Son père a alors songé à venir la convaincre de vive voix. Il ne pourra l'informer de cette intention : le seul des deux numéros de sa fille qu'il a ne passe plus… Prosper et son épouse prennent néanmoins la route pour Douala, où ils ont débarqué samedi dernier.

En fonction des informations qu'ils ont reçues, ils ont pris une chambre d'auberge au quartier Dakar. De samedi à mardi, les parents d'Anastasie font leurs recherches dans ce qui est supposé être la « zone de chasse » de leur fille. Mais rentrent à chaque fois bredouille.

C'est finalement mercredi en début de soirée qu'ils la croisent, au lieudit Elf. Quand ses parents lui disent qu'ils la cherchent, Anastasie leur demande si elle est perdue… Le père expose tout de même la raison de leur venue à Douala et en ces lieux le souhait de voir la jeune fille quitter ce métier, cette vie… Anastasie refuse. De manière catégorique.

Elle dit qu'elle continuera de venir pendant les fêtes, mais sans plus. Puis propose de l'argent à ses parents pour leur transport retour. Ce que ces derniers refusent. Avant de fondre en larmes et de s'éloigner.

Quand les policiers échangent avec Anastasie, elle souligne qu'elle est majeure, et que sa position ne changera pas. Les hommes en tenue auraient alors conseillé aux parents de se résigner. En partant, le père d'Anastasie lui a interdit de venir au deuil le jour où il mourra.