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Culture of Wednesday, 8 August 2018

Source: afriqueorient.com

Mongo Beti: le Cameroun se souvient d'un écrivain engagé

La Société des amis de Mongo Beti (SAMBE) a célébré le défunt à la Librairie des Peuples Noirs La Société des amis de Mongo Beti (SAMBE) a célébré le défunt à la Librairie des Peuples Noirs

Dehors les gouttes de pluie battaient le sol. A l’intérieur, les mots raisonnaient pour célébrer celui qui a disparu il y a 17 ans. Le samedi 30 juin, l’on commémorait l’anniversaire de naissance de l’écrivain camerounais Mongo Beti, à Yaoundé, à la Librairie des Peuples Noirs qu’il a lui-même fondé à son retour au Cameroun en 1994. Organisé par la Société des amis de Mongo Beti (SAMBE), cet évènement a connu la présence de plusieurs dizaines de participants, dont des écrivains, amis et critiques littéraires.

Pendant près de 90 minutes, les principaux orateurs, Ambroise Kom et Cilas Kemadjio, tous écrivains et universitaires camerounais, ont tenu l’assistance en haleine. A chacune de leurs interventions, le public venu nombreux, n’a pas manqué de faire un clap d’ovation. Le spécialiste des littératures francophones africaines, Ambroise Kom a salué un écrivain dont le combat interpelle encore « le Cameroun plus que jamais secoué par les maux que Mongo Beti avait dénoncé toute sa vie. » Pour lui, l’auteur de Ville cruelle est “un patrimoine de la littérature mondiale, un homme multidimensionnel dont la parole fut significative toute sa vie”.

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Cilas Kemadjio n’a lui aussi pas tari d’éloge à l’endroit du natif d’Akometam, dans le sud du Cameroun. L’enseignant assistant de la Frederick Douglass Institute for African and African-American Studies, aux Etats-Unis, a loué ce militant qui a basé son action dans la quête de la transformation des conditions sociales des siens.

C’est pourquoi, « rentré de France en 1994, Mongo Beti a mis sur pied des activités agropastorales dans son village, pour créer des conditions de vie plus décentes chez les villageois », a-t-il cité à titre d’exemple. L’universitaire camerounais a malheureusement regretté le fait que ce grand homme n’a pas été compris par ces populations qui lui demandaient plutôt de l’argent en espèce.

Par un slam inspiré de son œuvre Ville cruelle, le collectif des artistes 237 Parole, a mis fin en apothéose, à cet évènement inédit.