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Culture of Thursday, 17 November 2016

Source: voilamoi.over-blog.com

‘Madingwa’ de Daphné, le clip n'est pas à la hauteur de l'audio. Analyse

Capture d'écran de la vidéo ‘Madingwa’ de Daphné play videoCapture d'écran de la vidéo ‘Madingwa’ de Daphné

L’album « Here to stay » de Daphné est surement le ou l’un des disques 237 urban music les plus aboutis de ces dernières années. Entre balade entre plusieurs rythmes, époques concepts et registres, le travail autant dans le fond que dans la forme.

La direction musicale basée l’exploration et les fusions font de son œuvre un produit de qualité. Sous plusieurs casquettes l’artiste a gardé son profil identitaire et sa personnalité.

Parmi les titres déjà sortis de cet opus nous avons "Rastafari", "Gunshot", "Mother love", "Ndolo", "Allez", "Famla " et "Ova sabi (en audio), et tout récemment "Madingwa" en vidéo. C’est sur ce dernier titre que nous allons nous focaliser.

Musicalement osé, risqué et bien agencé, c’est un hybride résultant de la conjugaison de plusieurs rythmes. Le beat est multi cadencé avec des séquences chaudes.

On écoute des effets au départ, du dance hall, avec un soupçon de salsa, puis on évolue dans la pop, et par-dessus tout, une transposition vers l’Assiko qui fait monter les sensations.

C’est l’une des musiques les plus originales sorties ces dernières années. C’est innovant, le produit représente le cliché afro moderne dans sa transformation positive avec un pointage identifiant culturellement la génération actuelle.

La performance de Daphné

Le chant de Daphné est mixé de styles Rn’b et pop, elle surfe sur les changements de la musique. On la retrouve se métamorphoser lorsque la musique transpose pour virer en Assiko.

Ses animations donnent une forte chaleur à la musique. Plutôt bien chanté dans l’ensemble, sa voix retient captif jusqu’à la fin du morceau. Elle rend curieux et donner envie de se laisser amener. Par contre, l’effet mis sur la voix semble abusé, ou trop, l’autotune sature et dénature le contenu.

Daphné a déjà une voix aigüe, câline et perçante, rajouter des effets à mon sens ternit plutôt ses atouts.

Le sujet

Elle parle de séduction, d’attirance. Dans un mélangeant de codes, elle invite son homme à prendre part à un moment agréable avec elle. Elle rend hommage à la langue « beti » par la même occasion avec « Madingwa » qui veut dire « Je t’aime ».

« Si tu veux savoir, emmène-moi danser, cause i just wanna say Madingwa bébé ». Dans ses animations, elle n’hésite pas à prendre le ton et les interjections adéquates, daphné s’accapare totalement du rythme Assiko.

La vidéo n’est pas à la hauteur du morceau

C’est la déception dans la continuité de cette belle production. C’est la vidéo la plus échouée faite par Dr Nkeng (du moins de par mon appréhension). Le story board tout d’abord est très décalé du contenu du morceau.

Cet aspect culturel que porte le morceau dans son ensemble n’est pas mis en valeur. De plus il y’a un total décalage entre le récit de daphné et l’illustration des scènes.

La scène du couple qui danse semble inappropriée et de plus son orchestration est échouée. On voit très bien que la fille qui est censée être enceinte a mis des habits dans le ventre.

Daphné quant à elle en fait trop côté expression du visage, séduction et sensualité, il y’a débordement.

Ça manque de naturel. Les plans sont limités et incompréhensibles à la limite.

Les raisons de telle ou telle scène ne semblent pas justifiées lorsqu’on fait le lien avec l’écoute. Toute une direction artistique ratée dans l’ensemble.

Notation : Morceau original et exemplaire, peut- n’être pas abouti sur certains points, mais Daphné a là une œuvre qualifiée.

La vidéo par contre, ne le vendra pas beaucoup.

08,1/ 10