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Culture of Tuesday, 10 October 2023

Source: www.camerounweb.com

Il y a 56 ans, mourait l'iconique Che Guevara : ses dernières paroles et le paradoxe de son sacrifice

Il était une figure emblématique de la révolution cubaine Il était une figure emblématique de la révolution cubaine

Il y a 56 ans, Ernesto "Che" Guevara, figure emblématique de la révolution cubaine, perdait la vie en Bolivie. L'occasion de se souvenir de ses dernières paroles et du paradoxe de son sacrifice.

Lorsque Che Guevara fut capturé le 7 octobre 1967 en Bolivie, il savait que la fin était proche. Il avait conscience qu'il serait exécuté. Ses mots furent alors simples mais empreints de détermination : "Tuez-moi ! Qu'on en finisse !"

Deux jours plus tard, sous l'influence des autorités américaines, le haut commandement bolivien donna l'ordre à ses geôliers de l'abattre. Avant d'accomplir cette tâche macabre, on demanda au Che ses dernières paroles. Il répondit de manière surprenante : "Dites à ma femme de se remarier et d'être heureuse !"

L'officier Rio Teran avait été désigné pour exécuter Che Guevara, mais il tremblait de peur. Les derniers mots du Che s'adressèrent à lui : "Tire, n'aie pas peur, tire !"

Rio Teran témoigna plus tard de cet épisode : "C'est le pire moment de ma vie. J'ai vu le Che grand, très grand, énorme. Ses yeux brillaient de mille feux. 'Sois calme,' m'a-t-il dit, 'et vise bien ! Tu vas tuer un homme !' Puis j'ai fait un pas en arrière, vers la porte, j'ai fermé les yeux et j'ai tiré."

Che Guevara avait toujours fait face à sa propre mort avec un courage inébranlable. Ses paroles résonnaient de sa conviction profonde : "Qu'importe où nous surprendra la mort ; qu'elle soit la bienvenue pourvu que notre cri de guerre soit entendu, qu'une autre main se tende pour empoigner nos armes, et que d'autres hommes se lèvent pour entonner les chants funèbres dans le crépitement des mitrailleuses et des nouveaux cris de guerre et de victoire."

Cependant, la question demeure : était-il vraiment nécessaire de donner sa vie pour un peuple parfois ingrat ? Le Che lui-même avait soulevé ce dilemme, déclarant que "se révolter pour le compte d'un peuple ignorant revenait à s'immoler par le feu pour éclairer le chemin à un aveugle."

Le paradoxe de la dénonciation du Che par un berger bolivien en est un exemple poignant. Lorsque les militaires boliviens interrogèrent ce berger sur sa trahison envers un homme qui se sacrifiait pour leur liberté, sa réponse fut déconcertante : "Je l'ai dénoncé parce que le crépitement des armes effrayait mes animaux en pâture."

Cette anecdote résume le dilemme auquel Che Guevara fut confronté : son sacrifice était-il compris et valorisé par ceux pour lesquels il se battait ? Sa vie et sa mort continuent de susciter des débats et des réflexions sur la quête de l'honneur, la loyauté du peuple et le prix de la liberté.