Culture of Thursday, 4 January 2018

Source: camer.be

Culture: la chefferie supérieure du groupe Baham en fête

C'était le 31 décembre dernier, la chefferie a organisé une fête pour les fils de la contrée C'était le 31 décembre dernier, la chefferie a organisé une fête pour les fils de la contrée

La chefferie supérieure du groupement Baham était l’épicentre d’une célébration riche en symbole, qui aura drainé un monde impressionnant, dont le Préfet du département des Hauts-plateaux ce 31 Décembre 2017. Belle transition en somme entre les années 2017 et 2018.

Il est très exactement dix neuf heures et cinquante cinq minutes lorsque s’immobilise dans la grande Cour royale, l’impressionnant cortège du Préfet du département des Hauts-plateaux. À la descente des véhicules, tout le monde parait au plus pressé. Pas une minute à perdre. Personne ne voulait rater une seule seconde du discours du président de la République qui était alors annoncé à 20 heures. Le maitre des lieux, sa majesté POKAM Max II, le Fô des Baham est à la mannette personnellement. Il se rassure qu’aucun détail n’a échappé à l’équipe d’organisation de cette soirée.

A peine s’installer dans une des cases royales aménagée pour la circonstance, avec un imposant écran placé au fond de la salle, le ton est donné par ce discours du président de la République tant attendu. Et du coup, silence total dans la salle on dirait une oraison funèbre. A la fin, c’est un tonnerre d’applaudissement qui accompagne cette sortie du président, suivi des commentaires autour des sujets évoqués, notamment, la situation sécuritaire dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest où le président, en appelant les uns et les autres au dialogue, a condamné avec véhémence les actes terroristes barbares et la profanation des emblèmes nationaux qui ont cours dans ces régions.

Après ce premier cliché, la suite sera dans le salon d’à côté autour d’un vin d’honneur, en attendant la nouvelle année. La communion est conviviale. Le repas est servi et il est temps de passer à table. Ce qui est fait de la plus belle des manières, mais sans perdre de vue le chrono qui était consulté à chaque instant. A 23h57 minutes, toute l’assistance est debout, les masques sur les visages, prête à scander « bonne année ». À quelques 30 secondes de minuit, le chef Baham, sa majesté POKAM Max II qui s’était retiré depuis quelques minutes dans une de ses chambres, ressort avec un fusil traditionnel entre les mains. Il exécutera alors trois coups en l’air à l’extérieur de la case royale. C’était pour annoncer la nouvelle année, il était alors minuit. Le disc joker prendra le relai, propulse les sonorités musicales de la circonstance. Tout le monde est invité sur la piste de danse.

Après s’être défoulé pendant un bon bout avec ses convives, le monarque Baham se saisira du microphone, à l’effet de transmettre un message aux invités et à sa population, sortie en grand nombre. Plein aux As pour ce privilège à lui accordé par l’administration, son principal vœu c’est de voir tout le monde réussir en 2018. Il n’omet cependant pas de s’excuser pour l’absence de ses pairs qui auraient dû se mobiliser pour cet évènement dans sa chefferie. Mais la raison serait selon ses dires, l’amicale des chefs traditionnels qui réunirait tous les chefs appartenant à cette plateforme dans une des chefferies choisie au préalable pour le réveillon et dont dans le cas d’espèce, ses pairs se trouvaient à Bangoua.

Le Préfet pour sa part, invite les fils et filles Baham quelque soient leurs obédiences et leurs convictions politiques, à taire leurs divergences et se mettre autour du chef pour le développement de leur département. « La chefferie c’est pour tout le monde. Que vous soyez de l’opposition ou du parti au pouvoir, la chefferie vous appartient », dixit Bilounougou Félix, qui ne manque pas de rappeler dans ses propos que cette fête aurait pu avoir lieu à sa résidence, mais compte tenu d’une certaine considération qu’il a pour la chefferie traditionnelle, il a voulu que son premier réveillon dans les Hauts plateaux se passe à la chefferie.

« Notre richesse au Cameroun reste dans la chefferie traditionnelle », a rappelé le préfet. Si l’on ne peut s’empêcher de s’interroger sur l’absence de l’élite Baham autour de cet évènement, le moins que l’on puisse reconnaitre c’est la présence effective de l’honorable Fotso Faustine, député des Hauts plateaux à l’Assemblée Nationale partie de Yaoundé pour la circonstance et qui aura été l’une des mastodontes de l’organisation de cette soirée spéciale. Elle aura tout de même représenté valablement le parlement.