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Culture of Monday, 8 January 2024

Source: www.camerounweb.com

'Au jeu de mensonge, je suis imbattable'

"J'ai vendu mon âme au diable" de Mbakou Ernestine Nadia

Après la partie numéro 1 titrée Le diable avec qui elle a pactisé l'enfonce violemment et qui est disponible sur le site, la rédaction de CamerounWeb vous propose de découvrir la suite de l’histoire de Nelly qui est entrée dans des choses bizarres.

Elle avait accès à des milieux impossibles pour moi à intégrer en temps normal. Grâce à elle, j'ai pu avoir accès à ce milieu. Un milieu de bling-bling et de m'as-tu-vu…

J'approchais de mon but tout doucement et tout sûrement.

Je n'avais pas su que dans cette quête de la richesse et du bonheur, j'allais vendre mon âme au diable.

J'ai rencontré Philip, l'instigateur de tout… Il a littéralement changé ma vie…

Je n'étais pas une étudiante ordinaire.

Avant de vous parler de Philip, laissez-moi vous raconter ma condition de vie quotidienne. Après l'obtention de mon baccalauréat, j'ai décidé de m'inscrire en faculté. J'ai choisi banque et finances, pas par vocation. C'était l'endroit rêvé où j'étais sûre d'entendre parler des millions que j'aurais un jour sans me lasser.

Papa a dit qu'il n'avait pas assez d'argent pour m'inscrire dans cette filière. Je lui ai dit que ce n'était pas un problème. J'avais eu une bourse. Or c'était faux. Jean pouvait le faire. Jean était le papa d'une amie en terminale. Je lui avais dit en pleurant que mes parents étaient décédés. Ma famille ayant été décimée dans un incendie, je me retrouvais seule au monde. Je le rembourserai dès que je trouverai un boulot. Je faisais trop pitié. Voilà comment je réussis à intégrer cette filière. Convaincre maman a été une autre paire de manches.

Soupçonneuse, elle m'a demandé la somme que la bourse m'octroyait exactement. Et puis, pourquoi tout était pris en charge à 100 % ? J'avais déjà la réponse toute prête. Au jeu du mensonge, j'étais imbattable.

Maintenant, restait le problème de logement. J'ai monté une histoire cousue de fil blanc. Une amie d'une amie se proposait de me loger. Ce qui était bien évidemment faux.

J'avais prévu loger à l'hôtel les premiers jours. Mais j'ai une maman têtue. Elle s'est mise en tête que sa fille n'ira pas étudier un lit.

Elle a puisé dans ses économies et ses tontines pour me louer une chambre meublée.

Moi : Maman, c'est ici que je dois dormir ?

Maman : Il y a un lit, une salle de bain et un coin cuisine. Que te faut-il de plus ?

J'ai regardé autour de moi. Le mobilier sommaire, ce lit bancal, ce matelas mâché… non… je ne dormirai jamais ici. Ce n'était pas le standing auquel je rêvais. Maman faisait fausse route.

À sa façon de me regarder, j'ai compris que je devais jouer le jeu. Elle me trouvait déjà trop jeune pour vivre seule. J'avais 18 ans mais pour elle, j'avais 18 mois.

Moi : C'est bien maman. J'imagine qu'avec de beaux rideaux tout sera parfait.

Elle parut soulagée. Aller vivre si loin lui faisait peur. C'était mon passeport pour une nouvelle vie. Je ne sais pas comment, mais j'allais me débrouiller pour avoir un logement digne de mes rêves.

Aussitôt maman retournée à la maison, j'ai emménagé dans un hôtel. Ma chambre, je l'ai sous-louée à un autre étudiant. Ainsi, tout le monde sortait gagnant.

Tout allait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes. Je prenais mes cours en journée et le soir Laurène et moi parcourions ses milieux sélects.

Je ne sais pas ce que je recherchais exactement, mais je ne voulais pas de ces hommes pénibles qui ne m'aideront jamais.

Ces messieurs vicieux qui voulaient rompre la monotonie de leur vie sobre avec une jeunesse.

Je pouvais utiliser l'argent et les cadeaux que je recevais, mais pas plus.

Jusqu'à ce soir-là où Philip fit son entrée en scène. Philip était un jeune homme, la trentaine à peine entamée, qui roulait littéralement sur l'or.

Je l'ai observé durant toute la soirée, me demandant comment un jeune de son âge pouvait dépenser des sommes si folles en une soirée. L'argent coulait à flot. C'était extraordinaire. Me rapprocher de lui a été un jeu d'enfant. Il représentait ce que je voulais. J'étais jeune, sexy et disponible. Nous pouvions donc procéder à un échange.


À suivre…