Vous-êtes ici: AccueilCulture2017 09 26Article 421854

Culture of Tuesday, 26 September 2017

Source: slateafrique.com

Au Cameroun, le Viagra des femmes Bororo fait un tabac

Le Viagra n’a qu’à bien se ternir. Le Viagra n’a qu’à bien se ternir.

Comment passer de tresseuses de nattes à vendeuses d'aphrodisiaques? Elles en détiennent le secret. Elles, ce sont les «tresseuses Bororo».

Elles sont reconnaissables à leur longue chevelure formant un chignon sur le front, marchant pieds nus sous le soleil, le bébé en califourchon sur le dos. Des femmes peulhes «qui viennent du Niger de façon périodique, pour offrir leurs services aux Camerounaises», raconte Cameroon Tribune.

Les Camerounaises les connaissent bien. Elles font appel régulièrement à leur service. Au début, elles venaient surtout pour tresser. Maintenant, elles proposent d’autres produits qui se vendent comme des petits pains.

De «tresseuses», ces femmes Bororo sont passées à «vendeuses». Des produits d’entretien de cheveux, bien sûr, mais aussi aphrodisiaques. Pour homme et femme.

«Il y en a pour rétrécir le sexe de la femme et un autre pour donner du volume à celui de l’homme», explique, «gênée», l’une d’elles, Alima D. B.

Des feuilles et des écorces d’arbres, qu’elles quantifient dans des «capsules de bière vides», censées accomplir ce miracle. «500 francs la capsule! Et ça s’arrache», s’enthousiasme Cameroon Tribune.

«Les gens savent maintenant que ça marche et ils achètent beaucoup», témoigne Alima, se réjouissant avoir vendu en un mois la même quantité de produits écoulés l’année passée.

Au tarif de 200 francs CFA (0.3 euro) par tête, tresser était devenu une activité peu lucrative pour ces femmes migrantes habituées du Cameroun où elles arrivent en saison sèche pour une durée de trois mois environ. Même si maintenant «Y en a qui paient 1.000F (1.52 euro) pour une coiffure». L’astuce consiste à fixer le prix à la… tête de la cliente.

«Ça fait plus de 20 ans qu’elle vient chaque année à Yaoundé pour faire des tresses. Nos maris nous laissent venir avec elle parce qu’elle connaît bien la ville et elle doit veiller sur nous» témoigne une Camerounaise qui a trouvé une amie Bororo.

Les Camerounais pourraient laisser plus souvent leurs épouses se faire tresser par les femmes Bororo dont les nouveaux produits aphrodisiaques emportent un succès grandissant. Le Viagra n’a qu’à bien se ternir.