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Diasporia News of Thursday, 8 October 2015

Source: cameroon-tribune.cm

La transition dos au mur en Centrafrique

Photo d'archive utilisée juste à titre d`illustration Photo d'archive utilisée juste à titre d`illustration

Catherine Samba-Panza est sur le gril depuis quelques semaines. La présidente de Transition en RCA se remet difficilement des violences (entre le 25 et le 30 septembre dernier) qui ont ébranlé pour la énième fois son pays.

En quelques jours, 61 Centrafricains ont été tués et 300 autres ont été blessés. Ces incidents ont mis en relief, la fragilité du processus de pacification du pays, mission qui a avait été confiée au régime de Transition par la communauté internationale et les forces vives centrafricaines, au lendemain de la chute de l’ex-président Michel Djotodia, il y a une vingtaine de mois.

Sans qu’elle soit responsable des violences qui ont secoué son pays, de nombreuses personnes ont réclamé le départ de Catherine Samba-Panza. Les plus diplomates ont simplement souhaité la tenue rapide des élections afin de doter la Centrafrique de nouveaux dirigeants susceptibles de ramener la sérénité dans le pays.

Pour sa part, la présidente de Transition n’a pas tardé à voir dans les incidents d’il y a quelques jours, une nouvelle tentative de déstabilisation de son pays. En voyage à New York où elle prenait part à l’assemblée générale des Nations unies, elle est rentrée dans l’urgence à Bangui.

Avant son retour, Catherine Samba-Panza avait rassuré l’opinion internationale qu’elle ferait tout pour que la présidentielle se tienne avant le 31 décembre – date de la fin de la Transition. Mais ses bonnes intentions ont été rattrapées par la réalité du terrain. Le chef de l’Etat de transition dans un discours à la nation a même laissé entendre que face à la précarité qui règne dans son pays, « les élections risquent bien de s’éloigner ».

Mais cette perspective ne convient pas à de nombreux partenaires de la Centrafrique qui souhaitent la tenue des élections avant la fin de l’année. Ainsi ces derniers jours, c’est un véritable chorus qui se fait entendre en faveur de la tenue rapide des élections. « Cette Transition en Centrafrique doit prendre fin », a déclaré le président tchadien Idriss Déby Itno en visite officielle, cette semaine, en France.

Le leader tchadien, plaide pour des élections rapides plutôt que pour « une transition chancelante » (Sic). Le point de vue d’Idriss Déby Itno est partagé par le Sénégalais Abdoulaye Bathily, le représentant spécial de l’ONU en Afrique centrale. Pour lui, la Transition actuelle a donné le meilleur d’elle-même et que la prolonger serait contre-productive. En Centrafrique pourtant, les acteurs politiques sont divisés sur la conduite à tenir. Si certains réclament le départ immédiat de Catherine Samba-Panza, d’autres font tout pour empêcher la tenue à brève échéance des élections.

Malgré la forte pression qui s’exerce sur elle, Catherine Samba-Panza et son gouvernement plient sans rompre. La présidente de Transition ne se fait guère d’illusions sur le fait qu’elle ne fasse pas l’unanimité. Elle fait surtout montre d’un sacré réalisme en admettant notamment que « la sécurité et la cohésion restent fragiles » dans son pays. Dans la foulée, elle exhorte les partenaires de la Centrafrique à l’aider à redresser la barre.

De ce soutien-là, elle semble convaincue. « Je suis totalement soutenue par la Communauté internationale (…) c’est avec la Communauté internationale que nous sommes en train de faire le plaidoyer pour la mobilisation des ressources en ce qui concerne le secteur de la sécurité, en ce qui concerne la réconciliation nationale, en ce qui concerne le programme de démobilisation, de désarmement et de réinsertion, en ce qui concerne la restauration de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national, » a récemment déclaré Catherine Samba-Panza en pleine crise.

Mais le soutien de la Communauté internationale ne semble plus si inconditionnel que cela. Le report officiel du référendum constitutionnel et des élections générales que l’on annonce imminent pourrait en tout cas renseigner sur l’avenir immédiat de la Centrafrique.