Vous-êtes ici: AccueilActualitésDiaspora2021 10 03Article 621586

Diasporia News of Dimanche, 3 Octobre 2021

Source: Le Messager

Diaspora: Patricia 'la Duchesse', dédie sa vie aux démunis

Dans un quartier de Yaoundé Dans un quartier de Yaoundé

Arrivée au Grand-Duché, il y a une vingtaine d’années, cette camerounaise d’origine, Assistante sociale, est aussi promotrice d’une association qui œuvre au Cameroun.

Elle va et vient, entre le Luxembourg et le Cameroun. Tantôt au secours des personnes vulnérables, parfois pour promouvoir le tourisme et le sport, souvent pour défendre la culture comme pilier pour le développement.


Quand on lui demande d’où elle puise toute l’énergie qu’elle dégage ? Sa réponse tombe comme une évidence : « La vie est un combat permanent pour essayer de rendre le plus de gens possible heureux ». Et pour mettre en pratique ce crédo, celle qu’on surnomme affectueusement « La Duchesse du Luxembourg », va créer une association à but non lucratif : Ensemble là-bas «Cri du cœur »,« qui œuvre au départ pour les personnes malades de longue date alitées et handicapées et des personnes défavorisées », explique sa promotrice.

Une idée lumineuse, derrière laquelle se cache une dame de cœur. Tout n’a pourtant pas été facile, de l’idée à la mise sur pied du projet.

« L’accident déclencheur » « L’idée de l’association, est un accident. J’avais mon bras droit, avec qui je fonctionnais au Cameroun, qui ne m’a jamais trahi. Il pouvait transporter des millions pour me les déposer à la banque sans le moindre souci, il allait encaisser ou décaisser mes factures sans inquiétude. J’arrive au Luxembourg en février 2000 et en 2002-2003, j’apprends qu’il a été victime d’un accident. Il était sur un ben skin(moto taxi ndlr)et a été percuté par un camion.
L’année suivant, en 2004, je vais lui rendre visite au Centre des handicapés d’Etoug-Ebe, je découvre qu’il a des membres inférieurs paralysés. Il était donc sur fauteuil roulant », raconte Patricia Mapwa, qui poursuit : « Quand j’arrive, je me rends compte que je n’ai même pas pensé à lui garder quelque chose. Au moment de lui dire au revoir, je regarde dans mon porte-monnaie et sort 5 mille Fcfa pour lui donner. J’en avais honte. Mais il était tellement content de cette somme, qu’il la brandissait fièrement en disant à ses compagnons handicapés qu’ils vont manger ensemble, pendant une semaine… Il m’explique que ça fait trois ans qu’il est couché. Au début, il y a des visites. Après, elles se font de plus en plus rares et on se sent un peu seul. Il ajoute que parfois l’hôpital donne à manger, parfois pas ».
Cette scène touchante va toucher en plein cœur Patricia et bou- leverser son être profond. « Ça m’a donné une grande leçon de vie. Quand je retour- ne au Luxembourg, je n’ai qu’une idée en tête, tout faire pour venir en aide aux handicapés du Centre d’Etoug-Ebe ». « Des micros projets à l’association »


Et comme souvent avec cette brave dame, de la parole aux actes, il n’y a que des fractions de seconde. « J’ai commencé à faire des quêtes pour leur envoyer quelque chose. Et en 2006, je reviens au Centre d’Etoug-Ebe pour rendre visite, une nouvelle fois à ceux que j’avais laissé depuis 2 ans. Je me rends compte que nombre des handicapés que j’avais vus ont été chassés parce qu’ils n’ont pas payé les factures. Mon équipe et moi mettons en place des micros projets, en créant des callbox, des activités de vente de sucettes et d’autres petits commerces, pour permettre aux handicapés d’être autonomes financièrement », confie Mme Mapwa, persuadée de la nécessité de formaliser son action, de l’inscrire dans un cadre institutionnel.

« Ensemble là-bas « Cri du cœur », est un trait d’union entre le Luxembourg et le Cameroun.

« L’association œuvre depuis 2004 mais elle est créée en 2007 et seulement légalisée en 2012. Elle a à son actif, la création de plusieurs microprojets ou encore l’alimentation des petites boutiques pour permettre aux personnes malades et alitées de longues dates de recevoir non seulement de la société mais aussi de produire des petits capitaux pour pouvoir autofinancer leurs traitements », explique encore sa promotrice, qui va trouver ainsi l’occasion de faire la jonction quasi parfaite entre son métier d’Assistante sociale et son engagement citoyen auprès des populations vulnérables.

Chapeau bas ! Mme Mapwa, vous êtes une vraie « Duchesse ».