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Diasporia News of Friday, 3 July 2015

Source: AFP

Boko Haram commet l'un de ses pires massacres

Plus de 150 personnes ont été tuées mercredi dans un village du nord-est du Nigeria, dans une attaque perpétrée par des membres présumés du groupe islamiste Boko Haram. Il s'agit de leur pire massacre depuis l'arrivée au pouvoir du président Buhari.

Plus de 150 morts : c'est l'effroyable bilan de trois attaques perpétrées mercredi 29 juin par des membres présumés du groupe islamiste Boko Haram dans le nord-est du Nigeria.

L'attaque du village de Kukawa, proche du lac Tchad, au cours de laquelle au moins 97 personnes ont été tuées mercredi soir, est de loin le pire carnage depuis l'investiture le 29 mai du nouveau président nigérian Muhammadu Buhari, qui a érigé en priorité la lutte contre les insurgés, affiliés à l'organisation de l'État islamique (EI).

Peu après, à une cinquantaine de km de là, dans le même État de Borno, des islamistes lançaient l'assaut sur deux villages voisins à la sortie de Monguno : 48 fidèles musulmans réunis pour la prière du soir ont été fusillés et les villages ont été entièrement rasés.

Parallèlement, dans un village du nord-est du pays, des islamistes armés ont exécuté 11 hommes sélectionnés au porte-à-porte, parce qu'ils "avaient refusé de rejoindre leurs rangs", ont déclaré à l'AFP deux habitants.

Dans un communiqué de la présidence, Muhammadu Buhari a condamné des attaques "inhumaines" et "barbares" qui illustrent, selon lui, la nécessité "de former une coalition internationale plus efficace contre l'insurrection et contre le terrorisme, au Nigeria comme à l'étranger".

En tout, plus de 400 personnes ont péri dans les violences attribuées à Boko Haram depuis un mois, selon un décompte de l'AFP.

Les islamistes ont ouvert le feu dans des mosquées

À Kukawa, une cinquantaine d'islamistes présumés ont ouvert le feu vers 18 h 30, heure locale, sur des fidèles qui priaient dans des mosquées du village, peu après la rupture du jeûne, en plein mois de ramadan, selon des témoins.

"Je peux vous assurer que les assaillants ont tué au moins 97 personnes", a déclaré un témoin, prénommé Kolo, qui affirme avoir compté les cadavres. Kwantami Amodu, un pêcheur du village, a également affirmé à l'AFP avoir dénombré 97 corps.

Selon une source militaire basée à Maiduguri, la capitale de l'État de Borno,"l'armée a riposté en lançant des bombardements aériens sur des positions terroristes".

Des fidèles rassemblés et fusillés

Peu après, vers 20 h 30, heure locale, d'autres combattants islamistes présumés ont cette fois attaqué deux villages proches de Monguno, à 90 km au nord de Maiduguri.

"Les hommes armés de Boko Haram ont tué 48 hommes et en ont blessé 11 autres dans l'attaque de deux villages voisins", a indiqué à l'AFP Mohamed Tahir, député de cette circonscription au Parlement nigérian.

"Ils ont sélectionné certains hommes parmi la foule des fidèles, ils les ont réunis et ils les ont fusillés avant de mettre le feu aux deux villages, qui ont été entièrement détruits", a-t-il précisé.

Selon Mohamed Tahir, les assaillants venaient de la région du lac Tchad, non loin, où les insurgés se sont réfugiés après avoir été chassés récemment par l'armée de leur fief de la forêt de Sambisa, plus au sud.

Les attaques de Boko Haram et leur répression par les forces de sécurité ont fait plus de 15 000 morts depuis 2009 au Nigeria, pays le plus peuplé et première économie d'Afrique.

Une opération militaire régionale lancée en février par le Nigeria et les pays voisins, Tchad en tête, a permis au pouvoir nigérian de reprendre possession de la quasi-totalité des localités du nord-est contrôlées par le groupe armé. Mais les attentats n'ont pas cessé pour autant.