Allemagne-Cameroun: «Changer le monde à travers l’action !»

«Changer le monde à travers l'action !» Telle était la maxime avec laquelle le président de l'Association des Camerounais du Rhin (ACR e.V.), Chancelier KEMENI, a ouvert la conférence - débat des 15 ans de la dynamique association réunissant les compatriotes vivant à Cologne et les villes voisines ce vendredi 7 Août.

Monsieur Kemeni a ainsi mis en exergue la contribution de l'ACR dans le processus d´intégration et d´épanouissement des Camerounais et des Africains à travers diverses activités socioculturelles, caritatives, sportives et intégratives. Ainsi, l'ACR peut être fier de jeter sa modeste pierre pour faire briller les couleurs du Cameroun.

Le représentant du maire de la ville de Cologne, Dr Ralf Heinen, alors honorant par sa présence l´effort camerounais dans sa ville, a mentionné l'apport de l'ACR et a insisté sur les défis à venir, à savoir l' immigration et la loi la régissant.

Attirant l´attention du public sur la nécessité de la visibilité, du networking et du marketing, il a invité les associations des migrants à s´intégrer dans les structures des centres culturels soutenus par la ville pour le dialogue interculturel.

La représentante du Centre pour la Migration Internationale, CIM, a énuméré de différentes opportunités d´emploi et de retour au pays ainsi que les programmes de soutien financiers et structurels pour les projets des organisations des migrants.

Comment rendre les associations plus efficaces? C´est la question qui a fait couler beaucoup d´encre face à la proposition de Monsieur Tangang Meli Loumgan portant sur le ranking des associations. Une méthode visant à mettre en lumière l´efficacité et la transparence des associations mais qui se révèle problématique à cause de la complexité des organisations et de leurs activités diversifiées, a argumenté Erick Tambo.

Après une typologie des migrations et des associations camerounaises, Tangang Meli Loumgan a analysé les associations camerounaises de la diaspora qui vont de l'ethnie jusqu'au panafricanisme, en passant par les droits de l'homme, les causes nationales, professionnelles... Une diaspora qui malheureusement est souvent stigmatisée par le système politique au Cameroun comme étant une "diaspora d'opposition", loin de toute considération de la Kyrielle des structures avec leurs différents visions et engagements.

Sous la modération de Dr. Erick Tambo, des conférenciers aux backgrounds variés ont mis sur le tapis la question de l'efficacité des associations et les possibilités de professionnalisation.
ACR:Camer.be

Florence Tsague a soulevé le problème de l´accès au marché de l´emploi pour les migrants souvent discriminés même pour des projets de coopération et du développement, malgré leurs biographies et profils appropriés. Elle a en outre insisté sur la question genre et de l´engagement des migrantes, à l´instar de la mobilisation montante des femmes membres de l´ACR.

A la proposition de Meli Tangang de procéder par un ranking devant évaluer l´efficacité, la transparence des associations des migrants, Erick TAMBO a vu en un tel ranking l´épineux problème d´objectivité.

Meli a précisé qu'un tel ranking devrait être un outil de contrôle interne entre les organisations des migrants et non un outil de pouvoir de la part de la société d'accueil. La question de l'intégration des enfants au sein des associations de la diaspora, de leur encadrement, sans oublier la question du développement durable du Cameroun, au-delà des transferts de fond.

Grosso modo, la diaspora camerounaise est une diaspora dynamique, qualifiée et engagée disposant beaucoup d´opportunités et de potentiels qui doivent être bien activés et mobilisés afin de dynamiser la solidarité, les visions communes et leur mise en pratique.

De nombreuses questions qui brulaient les lèvres du public ont, lors de cette fructueuse rencontre, trouvé réponses et perspectives d'avenir. La conférence d´ouverture des 15 ans d´existence de l´ACR a été couronnée par un buffet gratuit pour tout le public et par la chaleureuse musique de Steven Ouma du Kenya.