Une attaque coordonnée a visé le camp militaire et l'aéroport de Tombouctou, grande ville du nord du Mali. Les forces armées maliennes (FAMa) ont annoncé avoir déjoué cette tentative d'infiltration. La situation serait désormais sous contrôle, bien que des opérations de ratissage soient en cours dans la ville.
Dans un communiqué, l'armée malienne indique avoir « déjoué une tentative d'infiltration des combattants terroristes au camp de Tombouctou » vers 10 heures et avoir « neutralisé » 13 assaillants, sans préciser s'il y avait d'autres victimes.
« Le ratissage est en cours dans toute la ville », poursuit le communiqué. Le camp militaire a subi une « tentative d'infiltration » et des obus ont été lancés sur l'aéroport situé à 2 kilomètres de la ville, a précisé le gouvernorat de Tombouctou, qui affirme par ailleurs sur Facebook que la situation est « sous contrôle ».
L'état-major malien a déclaré avoir « réagi vigoureusement à cette attaque dans le centre du Mali avant de se retirer ». L'armée a indiqué avoir riposté militairement avec force à l'attaque. Elle a également suggéré un retrait tactique après avoir engagé le combat avec les assaillants.
Le communiqué de l'armée suggère que les patrouilles aériennes ont contribué à « neutraliser des colonnes de véhicules et de motos » et à « détruire plusieurs terroristes rassemblés dans des refuges sûrs. De nombreux hommes se sont battus, certains jusqu'à leur dernier souffle, pour défendre la nation malienne ».
L'attaque contre Tombouctou survient un jour après que les militants ont déclaré avoir lancé un assaut contre une autre base, à Boulkessi, dans le centre du Mali.
L'agence de presse Reuters a cité deux sources sécuritaires affirmant que plus de 30 soldats avaient été tués lors des attaques. Mais ce chiffre n'a pas été confirmé par les autorités de Bamako.
Cette attaque a été revendiquée par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda .
L'armée a confirmé cette attaque, mais n'a pas communiqué le nombre de victimes. Tombouctou, ville historique et religieuse vénérée, a subi d'importantes destructions lorsqu'elle était sous le contrôle des djihadistes il y a plus de dix ans.
Les habitants ont déclaré avoir entendu des tirs nourris et des bombardements dans certaines parties de la ville. Des millions de personnes ont été déplacées au Mali depuis le début des violences en 2012.
Ces attaques ont eu lieu après que le Commandement des États-Unis pour l'Afrique (AFRICOM) a tiré la sonnette d'alarme concernant les efforts croissants des groupes extrémistes et armés du Sahel pour accéder au littoral de l'Afrique de l'Ouest.
Lors d'une conférence de presse vendredi, le commandant de l'AFRICOM, le général Michael Langley, a qualifié les récentes attaques au Nigeria, dans le Sahel et dans le bassin du lac Tchad de profondément inquiétantes, avertissant que l'accès des terroristes à la côte renforcerait considérablement leur capacité à se livrer à la contrebande et au trafic d'armes.
Contexte sécuritaire tendu
Ces attaques surviennent dans un contexte de regain de violence au Mali. En effet des groupes armés opèrent sur l'ensemble du territoire malien, notamment dans le nord et le centre. Leurs attaques ciblent principalement les forces de défense et de sécurité, mais aussi des civils.La multiplication des attaques du JNIM souligne la capacité de ce groupe à mener des opérations coordonnées à grande échelle dans toute la région du Sahel.
Les défis sécuritaires restent immenses, exacerbés par des facteurs tels que les tensions ethniques, les déplacements de populations et les violations des droits de l'homme par certaines forces de sécurité.
En réponse à ces menaces, le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont annoncé en janvier la création d'une force unifiée de 5 000 soldats dans le cadre de l'Alliance des États du Sahel (AES). Cette force vise à renforcer la coopération militaire régionale pour lutter contre le terrorisme .